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06/10/2017

Vis reparata placent

Loin des chevauchées cyclistes dans des contrées lointaines, ou du statut officieux de meilleur skateur de la section ski de fond, je me contente des plaisirs simples de mon âge. Celui que je célèbre aujourd’hui ferait sourire les jeunes : on m’a fixé la date du dévissage de mes broches de cheville. Je me doute que certains estiment qu’on peut trouver son plaisir par d’autres chemins.

Mon bonheur est tout simple : me permettre, grâce à une date « d’opération » tôt, de pouvoir skier normalement cette saison, et d’abord de pouvoir enfiler mes chaussures. L’homme de l’art m’a aussi permis de pédaler en appartement pendant la période de récupération des os malmenés.

Il y a quand même une ombre à ce joyeux tableau. A mon épouse qui a déjà tellement donné, je vais encore infliger du boulot supplémentaire. Car il y aura des allers et venues vers l’hôpital, et je connais déjà le conducteur de mon ambulance privative.

Je pense aussi à mes enfants, (dont je me réjouis qu’ils me manifestent un véritable amour filial et non de circonstance), mais dont je vais perturber les programmes en accaparant indument leur attention avec ce nouvel alea.

Puis il y a les longues séances de salles d’attente si bien nommées. On en a eu une belle illustration dans le fameux rendez-vous ci-dessus : 3 heures sur une chaise assez dure pour une consultation d’un petit quart d’heure.

Je vais aussi embêter les copains. Cela servirait à quoi les copains s’ils n’allaient pas voir les sportifs en phase de repos. Avec les affres habituelles : qu’est-ce qu’on va bien pouvoir lui emmener ? Pas des fleurs, un peu funèbre ; les revues cyclistes, mais lesquelles n’a-t-il pas lues ?

Méditant sur tous les ennuis que je provoque, je vois bien la solution idéale : ne rien me casser dorénavant. Croyez-moi : j’aborde maintenant les ronds-points avec la prudence du chat essayant de voler un morceau de gâteau dans le dos de son maître. Et comme j’ai déjà eu affaire au chauffard qui ne voit pas les vélos, statistiquement, je ne devrais plus le rencontrer, ni même un de ses sosies. Alors « viva », la voie est libre pour moi, et pour mes proches.

 

09:38 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

15/07/2017

Au départ, on a bien, tout compris, 206 os (le 10 juillet)

Le Tour de France qui me mobilise assez quotidiennement ce mois de juillet a décrété son jour de repos. C’est dire que se poster devant la télé me fournirait peu d’émotions. Un bon jour pour écrire donc.

Ecrire sur quoi ? Mais sur le vélo justement, puisque paraphrasant Terence : Rien de ce qui est cycliste ne m’est étranger. Et pourquoi pas sur les évènements du Tour, dont sa dernière étape. On nous la promettait entre Nantua et Chambéry  terrible. Et elle le fut, par cette enfilade de cols et par les chutes spectaculaires.

La plus terrible : sans doute celle de Geraint Thomas, propulsé dans le décor à 90 à l’heure ! Elle me parle déjà par sa violence. Un peu aussi, je dois dire, par le résultat : clavicule et hanche cassées. Parmi mes divers avatars, j’ai aussi réussi ce doublé, mais en 2 fois. La clavicule par le ski, la hanche par le vélo. Ajoutant ainsi quelques pièces métallo-plastiques dans mon corps.

Avec une question quasi identitaire : est-ce encore vraiment moi, reconstruit de ces divers éléments en kit ? Et cette autre question qui pourrait surgir après ma mort. Imaginons une dame un peu rapiat se souvenant de ma remarquable plastique et exigeant qu’on me déterre pour une recherche en paternité (idée folle évidemment mais jusqu’où n’irait-on pas par esprit de lucre). Idée encore plus folle si le préposé à l’opération prélève du plastique au lieu de l’os originel !    

Franchement ce n’est pas cette perspective qui va hanter mes nuits. J’ai de meilleures raisons de tâcher de garder intacts ce qui reste en original de mes 206 os. D’abord les remarques de mes proches qui préfèrent les visites ailleurs qu’à l’hôpital. J’avoue que moi aussi, j’en suis à enclencher la pédale douce. Observant que certains passages, que j’eus autrefois traités par-dessous la jambe (sans jeux de mots) de collets se sont mis à me résister. Cyclons, cyclons, mais en papy, puisque je le suis !

 

10:56 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

30/06/2017

Bavassons un peu

Aux approches de mon anniversaire (un peu au-delà des 80) j’ai la chance de pouvoir compter sur un avenir assez serein, du moins au plan physique. Ce dernier régentant tous les autres, je peux me laisser aller à une certaine euphorie. Non sans jeter, précautionneux, un œil vers un avenir très pratique : vivrons-nous demain, encore dans cette grande maison ? 

En tous cas je ferai tout mon possible pour  ne pas échouer dans un de ces mouroirs qu’on appelle EHPAD. D’abord à cause de mon allergie à l’enfermement. Déjà dans mes années  de prisonnier en pensionnat, je faisais  le mur plus par principe que pour la mauvaise cigarette-prétexte. En pire aux yeux des « bons » élèves, j’escaladais quelquefois le toit de la chapelle, où l’ajout du risque me procurait un ersatz de liberté.

Je crains surtout, nouveau pensionnaire de l’EHPAD, d’être affublé de cet immonde bavoir, incontournable fanion de la vieillesse. Sûr, un vieux, ça tremble, ça godaille, bref ça bave. Encore heureux qu’on nous épargne la bavette à poche, façon kangourou, réservé quand même aux vrais bébés.

Pour conforter mon allergie, dans ces endroits, on se plait à bavasser, c’est-à-dire à dégouliner de bave dans un flux de paroles pas toujours de grande finesse. Des conversations assez souvent trempées, malheureusement, dans la fameuse « bave du crapaud ».

L’étendue de ces diverses turpitudes me fait préférer le sens figuré : en baver. Ce que je fais avec un plaisir assez masochiste, l’hiver sur des skis et l’été sur un vélo. Ce pourrait être d’ailleurs une assez heureuse fin qu’un jour en en bavant sur une route, je me  fasse terrasser par la grande faucheuse, un fameux pied de nez aux sorcières de l’ EHPAD.  

Aux approches de mon anniversaire (un peu au-delà des 80) j’ai la chance de pouvoir compter sur un avenir assez serein, du moins au plan physique. Ce dernier régentant tous les autres, je peux me laisser aller à une certaine euphorie. Non sans jeter, précautionneux, un œil vers un avenir très pratique : vivrons-nous demain, encore dans cette grande maison ? 

En tous cas je ferai tout mon possible pour  ne pas échouer dans un de ces mouroirs qu’on appelle EHPAD. D’abord à cause de mon allergie à l’enfermement. Déjà dans mes années  de prisonnier en pensionnat, je faisais  le mur plus par principe que pour la mauvaise cigarette-prétexte. En pire aux yeux des « bons » élèves, j’escaladais quelquefois le toit de la chapelle, où l’ajout du risque me procurait un ersatz de liberté.

Je crains surtout, nouveau pensionnaire de l’EHPAD, d’être affublé de cet immonde bavoir, incontournable fanion de la vieillesse. Sûr, un vieux, ça tremble, ça godaille, bref ça bave. Encore heureux qu’on nous épargne la bavette à poche, façon kangourou, réservé quand même aux vrais bébés.

Pour conforter mon allergie, dans ces endroits, on se plait à bavasser, c’est-à-dire à dégouliner de bave dans un flux de paroles pas toujours de grande finesse. Des conversations assez souvent trempées, malheureusement, dans la fameuse « bave du crapaud ».

L’étendue de ces diverses turpitudes me fait préférer le sens figuré : en baver. Ce que je fais avec un plaisir assez masochiste, l’hiver sur des skis et l’été sur un vélo. Ce pourrait être d’ailleurs une assez heureuse fin qu’un jour en en bavant sur une route, je me  fasse terrasser par la grande faucheuse, un fameux pied de nez aux sorcières de l’ EHPAD.  

09:13 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)