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25/09/2023

Stances ç mon Génésis devenu fugueur

 

 

Cher Génésis tu méritais bien ces stances

Toi qui porta nos multiples transhumances

Jusqu’à cette dernière en Vercors tant aimé

Scellant sans doute la fin de nos liens jumelés

Cela n’existait pas quand  tu es né

 Tu ne nous offres donc pas de lits séparés

Mais pour lire, causer, cuisiner

Ton étroit logis c’est confort assuré

Plus : quand sortant du frigo un Crémand

Pour un apéro  ragaillardissant

Tu ne t’es pas pris pour le fier destrier

Nous menant en lointaines chevauchées

Tu préféras nous montrer la France si riche

Et quelles touches étrangères assez chiches

Pneu à pneu, au hasard, au travers

Plus de  200 coins gouteux découverts

Ceux qui t’habiteront après nous

Amis des lieux perdus, loin de tout

Apprécieront quand même le zèle

D’un coursier bien rodé et fidèle

 

 

 

10:14 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

30/06/2023

Mon esprit ne va si les jambes ne s'agitent (Montaigne)

L’esprit va vraiment bien aller, comme l’exprime Montaigne, pour cette 1ere sortie autocariste, d’ailleurs sans même agiter les jambes. Se retrouver dans ce fond de vallée, à 1100m, avec la radio oubliée, sans accès télé et n’avoir qu’à contempler les montagnes qui nous entourent. En outre, on a laissé la chaleur des plaines et le casque bouillant qui chauffait les neurones pour renouer avec la fraicheur et l’air pur de l’altitude.

Les jambes, on va vite devoir les agiter. On a besoin de pain pour manger et il n’y en a plus. Et là c’est papy qui s’y colle. Sans trop de regrets puisqu’il s’agit de joindre Antraygues à vélo pour la précieuse nourriture. Précieuse car, comme assez souvent dans nos campagnes isolées, le pain est  croustillant à souhait. Et la remontée à vélo, un plaisir.

Petit intermède : en effet, après le manque de radio, de télé, au moment de faire le café du matin, je découvre qu’on est aussi sans gaz. Pour le café qui nous remet d’aplomb au réveil, c’est grave. Mais indispensable aussi pour la cuisine et surtout le frigo qui abrite nos provisions du séjour. Finalement, ma coéquipière qui sait parler à tous, et décrire le dépérissement probable de 2 vieilles personnes, a obtenu que le camping nous vende une bouteille sur ses réserves.

Après tous ces succès, il fallait agiter aussi les jambes de ma coéquipière. Ce sera donc le chemin bien connu vers le refuge de Font-Turbat. Nous n’irons pas jusque là, ni même à la Cascade de la Pisse, mais au portail marquant l’entrée du Parc des Ecrins doté d’un banc bienvenu. En ruminant que les édiles manquent un peu  d’imagination pour être des centaines à décerner ce nom à leurs cascades, et déjà une trentaine dans les seules Alpes. Il faut aller dans l’Ain pour découvrir une cascade de Pisse-Vache. En montagne en tous cas, ça pisse beaucoup !

Dans ce camping des Faures où nous avons (presque) nos habitudes, on a un  sentier délicieux qui longe le torrent, particulièrement impétueux en ce moment. Nous le pratiquons quotidiennement, d’autant plus facilement qu’il se conclut par une pause au bar, agrémentée de discussions avec nos rares voisins.

Ceux-ci, à l’exception d’un randonneur chenu un peu « bourrin », se sont donné le mot d’amener en ces lieux des bébés de 2 mois, issus d’un couple hétéro ou de 2 jeunes femmes. Sans aucun à priori, mon arrière-grand-mère préférée va faire des gracieusetés aux bambins, en oubliant des désirs d’enfants, petits, très petits, qui ne sont pas partis avec l’âge.

Montaigne ne pouvait pas prévoir les étonnantes prouesses technologiques en support à la pensée, ni les records physiques obtenus par des millions de jambes mais sa maxime sied bien à une balade campagnarde, loin de la canicule, de la pollution et de l’enfermement forcé entre 4 murs.

16:55 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

20/10/2022

Les oiseaux ne chantent plus mais la vie est belle

J’avais manqué la livraison habituelle de la semaine pour une sortie en C-car. Quand la moindre ménagère qui montre sa dernière recette de crêpes affiche des dizaines de milliers d’amis (pardon, on doit dire des friends), mon blog silencieux n’a pas bouleversé la blogosphère. C’est là que je vois qu’avec mon blog désuet, je date sérieusement.

Une sortie-aération qui s’imposait. Bousculé par les tensions nationales et internationales, j’avais mes propres soucis. D’abord les suites d’une semaine « médicale » où les médecins, sans m’annoncer une fin prochaine, ( pour mon moral, le dernier m’a raconté son père décédé à 91 ans), m’ont fait comprendre, dans leur langage amphigourique, que je n’avais plus 40 ou 50 ans.

Quoique pas trop soucieux de mon pouvoir d’achat, j’ai eu une révélation à la boulangerie. L’avais l’habitude de tendre un euro pour ma baguette et tendre aussi la main pour la monnaie. Maintenant  je tends un euro et quelques menues pièces jaunes pour la même baguette. Une épine dans ma religion du pain quotidien.

La sortie en C-car ne démarrait sous les meilleurs auspices. Dès la prise d’essence du départ, j’avais réussi à frotter la casquette de l’engin au montant en acier d’un abri à vélos. Bien sûr, le plastique a perdu le combat devant l’acier, ménageant un circuit à la pluie éventuelle.

Celle-ci, rapidement, cesse d’être éventuelle, mais plutôt dense. J’entends les rationneux me dire que la pluie en automne c’est assez normal. Par contre, au fond de la vallée de Champollion, sans télé, ni réseau, on ose rêver d’une accalmie.

Ce fut, en tous cas l’occasion d’une belle aubaine. En achetant du collant pour masquer la déchirure du C-car, j’ai vu le vendeur sortir une échelle, un cutter, et faire lui-même la réparation plus soigneusement que je n’aurais su faire moi-même.

La pluie nous a offert une autre aubaine. De ressortir le scrabble, oublié depuis quelque temps, et de constater que, sans le dictionnaire, on avait pu caser nos w et nos y assez facilement. Un peu de souplesse dans les neurones s’apprécie !

On a fait la découverte en ces lieux d’un pain croustillant, goûteux, comme on peut le trouver encore dans quelques campagnes. On a récupéré aussi, pour une halte bienvenue, le village de Monteyer. Dans l’espace d’une accalmie pour une balade, on a trouvé des noix. On peut être sûrs que ma récupératrice préférée n’a pas manqué de prévoir cette bonne surprise au dessert.

Prise dans un contexte d’heureuses circonstances, l’arrivée à la maison était idéale. Malgré les lauriers envahissants, papy a remisé l’engin dans sa case sans difficulté. La cerise sur ce gâteau de béatitudes : notre petit-fils nous attendait avec ce produit qui a déserté les rayons de supermarché et notre saladier à sauce de salade : de la moutarde ! Après ça, sûr, on peut voir venir !  

 

09:14 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)