17/05/2025
Vas-y Léon
Je m’étais dit que je n’écrirais rien sur le nouveau pape tant qu’il n’aurait pas montré quelque inclinaison vers la surprise espérée d’une révolution à la Jean XXIII. Mais pour surnager dans le flot médiatique je dois me jeter à l’eau.
Au prime abord, la petite surprise n’est pas pour demain. En effet, les cardinaux ont élu un américain, donnant l’impression d’obéir à Donald Trump. Du reste, autant son mot de condoléances était laconique pour le décès de François, autant les félicitations pour Léon XIV étaient amples. Et le clan des courtisans d’abonder dans la félicité.
Pour doucher l’enthousiasme des américains, très vite les commentateurs ont précisé que Robert Francis Prévost, certes né à Chicago, avait un père italo-français et une mère espagnole, donc plus européen qu’américain. Petit clin d’œil presque coquin, de zélés généalogistes lui auraient trouvé une parenté, certes lointaine avec Catherine Deneuve.
En réalité, qu’il ait encore une carte d’identité péruvienne ou non, c’est dans ce pays qu’on a fêté son élection comme une victoire nationale. C’est là qu’il a démontré sur le terrain la pratique d’un catholicisme vraiment différent de celui affiché par J.D.Vance. C’est sans doute pour cela, malgré une église en petite forme, qu’on s’intéresse autant à la personnalité de ce pape.
Les commentateurs se sont empressés, semble-il, de passer un doctorat de droit canon et nous expliquent ce qu’ignorent même les évêques. Par exemple qu’il a choisi ce prénom dans la lignée de Léon XIII et de « Rerum Novarum » pour renforcer la doctrine sociale de l’église. D’après eux les cardinaux ont été rusés de choisir un pontife pas trop flamboyant mais très armé sur les rouages du Vatican et le fonctionnement du monde
Le milliard et demi de catholiques espère beaucoup de ce pontife. L’élection est trop récente pour permettre une encyclique mais il ne se prive pas de parler. J’ai noté l’importance donnée à la paix répétée dans sa 1ère homélie et reprise en désignant les terrains de combat. Bien sûr on aura droit à l’habituelle : « le pape combien de divisions ». Depuis des mois ceux qui ont des divisions dénoncent les horreurs sans grand succès. Du moins la parole du pape porte dans le monde entier et on l’a vu, non sans influence.
Je m’étais dit que je n’écrirais rien sur le nouveau pape tant qu’il n’aurait pas montré quelque inclinaison vers la surprise espérée d’une révolution à la Jean XXIII. Mais pour surnager dans le flot médiatique je dois me jeter à l’eau.
Au prime abord, la petite surprise n’est pas pour demain. En effet, les cardinaux ont élu un américain, donnant l’impression d’obéir à Donald Trump. Du reste, autant son mot de condoléances était laconique pour le décès de François, autant les félicitations pour Léon XIV étaient amples. Et le clan des courtisans d’abonder dans la félicité.
Pour doucher l’enthousiasme des américains, très vite les commentateurs ont précisé que Robert Francis Prévost, certes né à Chicago, avait un père italo-français et une mère espagnole, donc plus européen qu’américain. Petit clin d’œil presque coquin, de zélés généalogistes lui auraient trouvé une parenté, certes lointaine avec Catherine Deneuve.
En réalité, qu’il ait encore une carte d’identité péruvienne ou non, c’est dans ce pays qu’on a fêté son élection comme une victoire nationale. C’est là qu’il a démontré sur le terrain la pratique d’un catholicisme vraiment différent de celui affiché par J.D.Vance. C’est sans doute pour cela, malgré une église en petite forme, qu’on s’intéresse autant à la personnalité de ce pape.
Les commentateurs se sont empressés, semble-il, de passer un doctorat de droit canon et nous expliquent ce qu’ignorent même les évêques. Par exemple qu’il a choisi ce prénom dans la lignée de Léon XIII et de « Rerum Novarum » pour renforcer la doctrine sociale de l’église. D’après eux les cardinaux ont été rusés de choisir un pontife pas trop flamboyant mais très armé sur les rouages du Vatican et le fonctionnement du monde
Le milliard et demi de catholiques espère beaucoup de ce pontife. L’élection est trop récente pour permettre une encyclique mais il ne se prive pas de parler. J’ai noté l’importance donnée à la paix répétée dans sa 1ère homélie et reprise en désignant les terrains de combat. Bien sûr on aura droit à l’habituelle : « le pape combien de divisions ». Depuis des mois ceux qui ont des divisions dénoncent les horreurs sans grand succès. Du moins la parole du pape porte dans le monde entier et on l’a vu, non sans influence.s-y Léon
10:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
10/05/2025
En vers, en prose, mais en français
J’avais un préjugé favorable pour ce débat à la radio qui ne parlait ni de Trump ni du prochain pape. Et j’ai été comblé : il s’agissait des dictionnaires. Plus exactement, utilise-t-on encore les dictionnaires ?
Après une mise en bouche un peu obligée sur le Larousse ou le Robert et la défense vigoureuse d’une fan pour le Robert, on était dans le sujet. Par une escadrille de présumés fans de l’I.A. estimant l’usage du dictionnaire inutile puisque internet corrige les fautes. Rapidement contrés par la dame du Robert : « Quand « Office » souligne un mot, vous ajoutez un L, un N, au hasard et vous oubliez le mot » . « Si vous ne savez plus où est le H dans hibernation, vous prenez le dictionnaire, passez en revue les I, les H et vous écrivez hibernation dont vous n’oublierez plus l’orthographe ».
Le français est suffisamment compliqué, entendait-on, pour qu’on aille au plus facile, chez Google. Une langue pleine de mots et en plus il faut les conjuguer. L’anglais est tellement plus facile. Là, c’est moi qui réagis, pas si sûr. Il y a aussi plein de mots en anglais. Ils en ont même emprunté au français. Je me souviens de m’être procuré 2 tomes de « Gimmick » pour tout saisir de cette langue. Sinon comment disent les anglais pour « j’en ai plein le dos » ou « je me suis fait remonter les bretelles ».
On sait que l’autorité suprême du français est donnée par l’Académie. Je trouve remarquable que cette assemblée plutôt âgée ( Giscard l’a intégrée à 77 ans) accepte chaque année environ 200 mots nouveaux issus souvent de l’actualité parlée. Malgré sa voix zézayante le Président Giscard se faisait un devoir de pratiquer un français parfait, disons académique. Depuis, les Présidents préfèrent être énarque plutôt qu’académicien. S’il n’y avait que la langue qui en souffre…
Lors de nos longues fiançailles où sans téléphone nous écrivions beaucoup, ma dulcinée évoquait une langue de ma part assez précieuse, matinée XVIIème siècle selon un autre lecteur. C’est vrai qu’on peut entendre en langage moderne : « J’ai sacrément envie d’t’ baiser ». Certes cela va droit au but mais ces locuteurs ne savent pas ce qu’ils perdent. Une langue « qui mérite d’être goûtée » écrit un expert dans une jolie préface aux « Chroniques de ma fenêtre ».
On ne me fera pas changer pour être plus dans le coup. Quand un ancien vendeur de maisons fait campagne dans un langage populacier et, parvenu ainsi au sommet du pouvoir ose étaler publiquement sa jouissance de voir les puissants du monde obligés « de lui lécher le c… », décidément je suis plus à l’aise avec Boileau ou Fontenelle.
Mon copain Athanase (qui a consacré quelques années de sa retraite pour obtenir une maitrise de lettres modernes) ponctuait régulièrement nos réunions pas un petit poème en vers. Ce que peut un vieux grec donne envie au vieux gaulois de le concurrencer. Je ne suis pas sûr que les destinataires s’évanouissent d’émotion à la lecture de mes œuvres mais au moins l’exercice réveille mes neurones. Sans faiblesse, il faut parfois chercher un long temps pour une rime, …parfois avec un dictionnaire !
15:48 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)
03/05/2025
Non habemus papam
Non, nous n’avons pas encore un nouveau pape et cela décidemment chagrine beaucoup les médias. Qui, le pauvre François à peine enterré, ont besoin d’un nouvel os à ronger : qui, ou plutôt de quel type sera le nouveau pape.
Tous ces commentaires bien dans le style journalistique. Le mot, le geste à saisir pour fabriquer un portrait inédit. On a entendu ainsi des comparaisons hors-sujet entre Jean-Paul 2 et François. Bien sûr le polonais faisait du bruit médiatique. Je ne lui ai quand même jamais pardonné de faire 2 voyages au Brésil et de n’avoir pas eu un mot pour ses prêtres et son évêque assassinés là-bas. Pour sûr ça n’aurait pas fait beaucoup de bruit.
D’ailleurs tout ce tohu-bohu médiatique étonne un peu. Dans un pays qui revendique haut et fort sa laïcité, avec une église aux messes désertées et aux scandales répétés, vouloir savoir qui succédera à François est curieux. C’est que l’Eglise n’est pas silencieuse. Dans ce monde de chaos, quand le pape dit qu’on doit accueillir les étrangers et respecter chacun, croyant ou pas, on ne peut pas contredire une telle doctrine.
Le pape est aussi un chef d’Etat. Pas tellement de ce minuscule état qu’est le Vatican. Mais surtout, il gouverne par ses évêques répandus dans le monde une religion de 2000 ans toujours vivante malgré de lourds soubresauts. Quand le pape dénonce une politique anti-migrants et inhumaine le pompeux Trump n’a que sa pauvre réponse habituelle : le traiter de « gauchiste ».
Les divers bruissements dont nous abreuvent les médias sont justement à côté de la plaque. On suppute qui va l’emporter entre les tradis et les progressistes. J’ai passé 8 ans dans un établissement religieux où j’ai appris assez bien le français et l’histoire, un peu moins bien la religion. Je sais quand même que les 133 cardinaux qui vont s’enfermer dans la Chapelle Sixtine sans aucun contact avec l’extérieur se fichant des bavardages des gazettes comme de leur 1ère soutane.
Pour oublier tout ce bruit, je rêve d’une petite surprise. Nos cardinaux électeurs votent par exemple pour un pape mi-figue mi-raisin, de transition comme on dit. Ce qui serait cocasse c’est que ce présumé mou leur fasse une transition inattendue à la Jean XXIII avec la révolution de « Vatican 2 ». Même l’anar Brassens s’était fendu d’une chanson pour la défunte « messe en latin ». C’est dire !
17:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)