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02/06/2023

Servitude et grandeur de la bipédie

Si j’emprunte mon titre, partiellement, à celui d’Alfred de Vigny, c’est que tenir debout, dressé sur ses 2 jambes, résulte d’un long combat. Ce qu’illustre la fameuse frise où on voit un  singe à 4 pattes se redresser peu à peu jusqu’à l’homme debout sur ses jambes, bipède. Une évolution qui a pris des millions d’années.

Je ne voudrais pas faire mon pédant, mais les paléontologues expliquent que l’homme a conquis sa démarche équilibrée, son buste droit, aux dépens des autres primates, (avec lesquels on partage pourtant à 98 pourcent  une ADN semblable) grâce à l’allongement du fémur, l’inclinaison de la hanche. Cela, au prix du renforcement, paradoxal, des muscles fessiers. Ce qui fait dire à Buffon, au 18ième siècle : « L’Homme, c’est la fesse ».

Ce que Buffon ne pouvait pas prévoir, c’est que 100 ans plus tard, cet homme aux muscles et aux articulations adaptés à la bipédie, allait poser ledit fessier sur une selle, devenant alors un vélocipédiste. Perché plus haut, se déplaçant plus vite, un monde nouveau s’offrait à lui.

Je viens de le constater dans une randonnée interrompue par une triste nouvelle. Rouler à vélo fait défiler une palette de paysages, repérer la clairière herbeuse adaptée au pique-nique. Et à l’étape, échanger avec des personnes chères qui montrent qu’elles ont d’autres talents que le pédalage.

Bien que la selle du Baron Drais en bois ait fait place à une assise plus souple, ces bonheurs se paient d’un petit ennui. On retrouve Buffon qui avait raison : c’est la fesse qui trinque à vélo, même lorsqu’on se laisse aller à un doux pédalage. D’où la quête de confort supplémentaire.

Qu’on a pensé trouver avec le vélo électrique. Et depuis longtemps. Mon grand-père maternel, l’homme de Billey, partait à 81 ans sur un  Solex, sous les yeux quelque peu effarés de son épouse. (C’est possible qu’il y ait une sorte de virus familial qui pousse les membres de la fratrie à faire le guignol, à 80 ans passés, sur 2 roues même électrifiées. Le pire : avec ou sans batterie, on  garde la fesse dolente.

Ce qui peut nous consoler vient du sage Montaigne et m’offre une petite vengeance vis-à-vis des malins qui ont fait l’E.N.A. et appris, dès Sciences-Po, à ciseler des périphrases absconses : « Si haut que soit le trône, on n’est jamais assis que sur son cul » !

 

11:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

27/05/2023

Des gens sous influence ?

Depuis longtemps, dans la plupart des activités, on repérait un meneur. Maintenant cette sorte d’autorité a acquit un statut, une référence, c’est un  métier : influenceur, décliné souvent en influenceuse. On pourrait penser qu’ils exercent leur activité sur des gens déjà sous influence. Les exemples suivants montrent qu’il n’en est rien.

Une convergence absolue d’influences : la mode. Quand j’étais étudiant, pour faire plus sérieux, on se laissait pousser la barbe. Maintenant, ce sont les gens présumés sérieux qui portent la barbe. Le monde en vue des commentateurs de médias, les députés ou ministres, les sportifs ne sortent plus sans leur barbe.

Chez les femmes, je ne m’aventurerai  pas dans le maquis des remodelages de silhouette, trop dense. Un peu surpris toutefois qu’on puisse se lancer dans le remodelage des fesses. C’est dans le vêtement que les influenceuses s’épanouissent. Le Festival de Cannes nous donne à voir certains aperçus. Si extravagantes que puissent être certaines tenues, elles seront toujours plus élégantes que les jeans déchirés.

Les célébrités qui n’ont qu’à parler pour que leur parole soit bue comme un oracle. Et ils utilisent les réseaux sociaux pour l’amplifier. Cristiano Ronaldo traîne dans son sillage des millions de followers. Et que peut-il dire à part un commentaire sur son dernier match que ses supporters ont vu. Alors, il les poussera vers les bitcoins. Du moins, lui, peut se permettre de perdre un peu d’argent.

En cuisine, il ne suffit pas d’arborer le col tricolore des meilleurs ouvriers de France pour qu’on vous écoute. Et même les grands chefs ne peuvent seulement marauder dans les machins aux truffes ou au caviar. Alors, ils ressortent comme une découverte les panais, les topinambours, ces aliments repoussants qui garnissaient les assiettes des pensionnats d’après la guerre.

Nos stars de la politique ne sont pas insensibles aux influenceurs. On parle alors de conseillers. On ne reviendra pas sur celui qui a conseillé à Chirac la malencontreuse dissolution de l’Assemblée. On s’étonnera seulement de ceux qui poussent les politiques un peu en disgrâce à aller vers le peuple. Le conseillé va découvrir qu’il a plus de chances d’être reçu comme populiste plutôt que populaire.

Quand l’audience de l’influenceur pâlit, va-t-il à Pôle-emploi ? Il devrait y aller pour diffuser ses bonnes recettes. Elles aideraient peut-être à placer des gens dans les 200000 postes vacants. Et effacer de chaque chantier, chaque activité, la mention accolée au nom de l’entreprise, de la mention : « Nous recrutons » !   

09:34 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

21/05/2023

Temps maussade, avec qquelques éclaircies

Je viens de vivre la semaine de tous les espoirs. D’une part, j’ai reçu l’ultime soin dans l’œil capable de me rendre la vision  d’avant. D’autre part, nous avons cédé aux assauts répétés de Bouygues  et nous voici pourvus de l’inévitable fibre optique. Fort de ce réveil physique et technique, je suis prêt à embrasser le monde d’un œil neuf.

Au 1er nouveau regard, j’ai failli regretter ces espoirs. Dans les dernières nouvelles que débitait mon téléphone, à Valence, provinciale s’il en est,  on déplorait 3 assassinats en 2 jours. Le Maire était abasourdi de constater que dans sa ville il y avait des luttes de territoire pour la drogue, comme dans les grandes métropoles. Il réclamait le secours habituel : plus de policiers. Le remède qui évoque la brulure d’une verrue  sur la peau comme traitement très temporaire.

J’apprends que dans ma ville jurassienne, Dole, encore plus provinciale que Valence, on a saisi un réseau de drogues. Mais en moins banal, on  a incendié le camion, le local des chambres froides à l’entrepôt de la Banque alimentaire. Voilà des gens curieux qui veulent priver les pauvres de la nourriture qui les empêchent de mourir de faim.

Peut-être pour avoir droit à son quart d’heure de télé, Dole encore vient de doter la paroisse de 2 prêtres de la Communauté de Saint-Martin. Des jeunes gens, en soutane, qui laissent  un créneau pour la messe en latin, des « tradis ». Ce qui ne me met pas dans des affres insoutenables. Je plains quand même le reliquat de paroissiens d’être dotés de 2 représentants qui bafouent la révolution de l’institution ecclésiale, Vatican 2 .

Les medias justement, ne sont pas avares de compliments à propos de l’I.A. Certes, elle permet de très beaux progrès dans tous les domaines. Même sans s’arrêter sur les dérives à craindre, déjà aujourd’hui, on constate que la machine qui fait tout à la place de l’homme, et mieux, prive les humains d’échanges avec les autres, sclérose l’empathie, assèche carrément l’émotionnel. La vie amoureuse peut se réduire à « just fuck ». Ces drôles de pratiquants ne connaitront pas les semaines, les mois où 2 êtres tâchent de s’apprivoiser, jusqu’à décider de partager une vie de joies et  de défis à surmonter ensemble.

En fermant  les yeux sur ces nouvelles peu enthousiasmantes, je vois la chance d’être là maintenant, bénéficiaire des progrès des techniques, notamment médicales. Et de vivre dans un environnement qui pousse à enfourcher son vélo pour de folles randonnées.     

15:20 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1)