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14/11/2023

Je ne me suis pas présenté au concours

Notre petit-fils se réjouissait du retour prochain de notre camping-car et élaborait pour nous des projets dans une nouvelle vie de vagabondage.  Ce statut de vieillesse-jeune qu’il nous prête est partagé par plusieurs membres de la famille. C’est vrai que ma constitution m’a permis quelques exercices souvent interdits aux gens de mon âge. D’où l’idée de croire qu’on s’adresse à un à peine vieux plutôt qu’à un vieillard cacochyme. Et ça me plaisait aussi. Illusion des uns et de l’autre.

Est-ce qu’on peut postuler au concours du plus bel Apollon sénior quand on n’a plus la capacité de conduire une voiture ou même un vélo, qu’on fait lire ses documents de banque, d’assurance par son épouse, qu’on lit seulement les images du blog de la voyageuse ? Et qu’on doit démêler dans l’agenda pour caser un nouveau R.V médical. Il y a de quoi déchanter pour le concours !

Pas d’affolement ! Je ne suis pas le laboureur de La Fontaine, « sentant sa fin prochaine » qui réunit ses enfants. D’abord, l’’un est en Algérie, l’autre entre Italie et Gr-ce. Surtout des reliquats de muscles me permettent de vaquer à quelques taches ménagères et d’assister mon épouse au super marché en déposant les achats dans le charriot puis sue le tapis à la caisse.

On le voit, le physique n’est pas en totale capilotade. C’est plutôt cette impression d’être dépassé par la vie d’aujourd’hui. Je suis un type qui peut remplir un chèque, écrire une lettre à la main et téléphoner avec un téléphone. Dans ce monde du tout-smartphone où on prend son billet de train, on paye ses achats et bientôt tout commerce sans monnaie avec cet engin, je suis décidemment du siècle dernier.

Et l’autre qui promet que chacun aura plus de pouvoir avec l’intelligence artificielle ! Je me réjouis déjà de mes balades en exosquelette. Avec une intelligence on ne peut plus naturelle je vais rameuter tous mes restes d’énergie, je vais me lancer dans un grand débarras d’objets glanés au fil des ans et égarés dans les greniers.  M’attaquer au tri du petit mètre cube de papiers divers accumulés pour que mes héritiers, avec leur téléphone à tout faire, ne soient pas trop décontenancés.

11:07 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (3)

03/10/2023

Je ne mourrai pas idiot

Bonne nouvelle : je ne mourrai pas idiot, j’ai appris encore quelque chose. Quand mon ophtalmo m’a dit : « Vous ne serez jamais aveugle », il aurait du ajouter : au pire, vous serez malvoyant. Malvoyant, un terme enfoui au fond de mon cerveau qui ressortait tous les 4 ans comme une catégorie aux jeux paralympique

Pendant des semaines, il a pris toute sa place dans mon cerveau. Certes, confirmant le propos optimiste de mon ophtalmo, je voyais ce qui m’entourait, la rue, les arbres, les cailloux du chemin. Je voyais les personnes sur le canapé, mais leurs traits dans le flou.

Je faisais « ma » tarte, « mon »  clafoutis, mais en demandant à mon épouse de mesurer 120 grs de sucre et 80 grs de farine. J’épluchais les pommes pour une compote avec des tailles d » épluchures propres ç nourrir un bataillon. J’étais entré dans le statut de malvoyant.

Mon 1er deuil, vécu pas vraiment sereinement, c’était de ne plus lire, de ne plus avoir accès à l’ordinateur, malgré écran, clavier et lettres grossies à la limite du gigantisme. L’occasion toutefois d’une heureuse découverte :  le livre-audio, remisé par moi jusqu’alors au magasin des accessoires bizarres .

J’ai du laisser mon groupe-cyclo réaliser ses randonnées sans moi et ce n’était pas rien. Ne pouvant plus déchiffrer mon téléphone, ni ma montre, j’ai mué mon épouse en horloge parlante jour et surtout de nuit. J’étais handicapé malvoyant dépendant.

Le coeur du handicap, c’est la dépendance quand il ne l’a pas vu venir. J’avais la chance d’avoir près de moi une épouse attentionnée prête ç répondre, voire ç devancer mes manques. On ne peut alors manquer de s’interroger sur la misère du handicapé dont les appels ou les coups de sonnettes restent muets. A celui, seul, pour qui la visite des aidants est un bonheur et le retard une angoisse.

Je ne crois pas avoir jamais été méprisant à l’égard des handicapés, mais il est sûr que dorénavant, si je vois une canne blanche sur le trottoir je ne regarderai pas ailleurs. Nos gouvernements sont empêtrés depuis des lustres avec ce service national, volontaire ou obligatoire. J’aurais une suggestion pour ces jeunes gens : passer un certain temps dans nos hôpitaux chiches en personnel, dans un service de handicapés. Il est probable qu’ils en gardent des traces dans leur vie future.

 

  

15:58 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)

18/09/2023

Un temps scolairesavouré-récré

–Depuis des semaines,–– je me languissais de mon ordinateur.. Empathiques Plein d’empathie comme je vous connais  vous vous languissiez  sûrement aussi de la lecture de votre post hebdomadaire. Pour cette rentrée, , j’avais  envie  de traiter un sujet plus  plaisant. La bibliothèque des sujets plaisants, efflanquée de minceur, offrant peu de recours. je me suis replié sur l’Education Nationale, souvent pourvoyeuse de gags. A l’occasion, de la nomination, depuis André Boulloche du 35ième ministre de cette institution (non, ce n’est pas ça le gag), a germé dans le cerveau présidentiel une idée saugrenue (_c’est ça le gag vraiment désopilant) : augmenter le temps scolaire !

Pour les élèves  qui ne captent pas le  savoir suffisant  dans les heures imparties, rajouter du brouhaha pédagogique ne les fera pas progresser. En  cas d’allergie, injecter de l’allergène fait plutôt progresser la maladie ! Je ne vois pas beaucoup de supports à cette proposition.

Les élèves, les 1ers intéressés, sans de grandes consultations, c’est la bronca assurée  contre. A l’exception peut-être des fayots des bancs de devant qui peuvent voir là l’occasion de distancer davantage leurs collègues. Pas vraiment cancres mais pas forcément addicts aux subtilités de l’équation du du second degré ou aux péripéties de la bataille de Marignan.

Autres intéressés, les professeurs. Des néo-retraités de ma connaissance évoquant leurs dernières heures de leur dur labeur dans un état proche de l’hébétude,  laissent à penser que leurs collègues n’ont pas envie d’en remettre une couche. Avec des heures supplémentaires assimilées à un  bénévolat, ils ne penchent pas vers le stakhanovisme . Et, comme j’aime à rappeler l’inoubliable constat de mon vieux prof d’allemand : « On perd son savon à savonner les oreilles d’un âne »

Chez les parents, c’est plus mitigé. Pour ceux qui ont quelques soucis avec leur progéniture à la maison, que l’école assure des heures de garde à leur place n’est pas pour leur déplaire. Sans oublier les parents des futurs « crânes d’œuf » nommés plus haut qui verront là l’occasion pour leurs (forcément) H .P.I de distancer  le vulgum pécus.

A l’analyse, je ne suis pas sûr que mon gag vous air fait rire à gorges déployées et j’en suis désolé. Il reste du moins une grande leçon : se méfier des idées des politiques. Ma hantise serait que sous un prétexte plus ou moins spécieux on invite les retraités à reprendre le collier.

 

16:09 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)