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28/06/2016

Souvenr, souvenir

Au cours de cette balade, nous sommes passés par hasard à l’endroit où en 2012, un chauffeur distrait a envoyé valser mon vélo, et moi par-dessus, quelques mètres plus loin. Evènement suffisamment lointain pour qu’il soit rangé dans un coin de mémoire sans enveloppe d’émotion particulière.

Sans émotion donc, on s’est approché du magasin dont la video a enregistré la scène, permettant à tous ceux que cela intéressait, gendarmes, assureurs, de visionner l’accident. Nous voulions remercier de vive voix le patron du magasin d’avoir spontanément porté cette video chez les gendarmes et tout aussi rapidement à mon épouse.

Occasion bien sûr, au delà des remerciements, de refaire l’histoire des faits, de revivre le choc, d’entendre les témoins hyperboler sur la longueur du vol, ou interpréter ce qu’ils n’avaient pas bien vu. Le tout dans une atmosphère assez semblable aux échanges d’une salle de café sur un point du journal du jour.

Et, notre gratitude exprimée, de reprendre notre route. Et là, j’ai revécu ces heures dramatiques avec un frisson rétrospectif. Plus chargé d’émotion encore en pensant au pire qui aurait pu arriver.

On dit qu’on trie les souvenirs pour ne garder que les meilleurs. Peut-être que ce mauvais souvenir est trop proche pour être oublié. Il me garde en tous cas, en voiture ou à vélo, d’une trop grande confiance en moi, propice à la distraction. Je m’en voudrais en effet de faire revivre à mon épouse et à mes proches les très tristes moments qu’ils ont vécus.

15:26 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)

22/06/2016

Eclaircie après l'orage

J’ai souvent affiché ici même la vaine fierté de ceux qui se sentent solides, costauds et pour tout dire quasiment indestructibles. Certes, dans ma vie aventureuse, j’ai « souvent cassé du bois ». Mais j’ajoutais aussitôt, avec le petit air bravache de mise, que les os cassés ou les tendons arrachés se recollaient bien chez moi.

Jusqu’à ce qu’une certaine analyse mette un peu à bas ces belles certitudes. Voila qu’on me trouvait une de ces maladies menaçantes qu’on prend avec beaucoup de précautions et qui me valait un rendez-vous chez un grand chef à l’hôpital. En attendant la rencontre, je tâchais d’afficher la sérénité de mise.

Le rendez-vous aujourd’hui me replaçait dans la réalité. On essaye de se dire qu’à plus de 80 ans, on s’en va comme tout le monde vers la fin et qu’une malheureuse maladie ne va pas changer grand-chose. C’est justement le moment où on n’est pas si pressé d’y aller, vers le terminus.

Le présumé grand chef qui va rendre un verdict craint et attendu est bien jeune.  At-il vraiment la compétence ? j’aurais aimé un peu plus de « bouteille ». Puis il a calmement expliqué mon affaire. Certes, il y a le gros mot qui fait peur. Mais aujourd’hui, la situation n’est pas affolante. On va juste surveiller avec l’armada habituelle que ça n’empire pas trop. Ouf, gros ouf !

D’un coup, le stress s’en va, on est libéré. Le sang circule dans les veines comme aux plus belles heures d’euphorie. Sur le chemin de la cantine de l’hôpital, on s’y rend tout ragaillardi, prêt à réclamer du champagne et du foie gras pour fêter ça. Pas de folie : à l’hôpital, on n’a pas ça. On a juste sur le chemin du retour cette simple béatitude d’un vilain  moment à ranger dans les mauvais souvenirs, ceux qu’on oublie. 

17:03 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

04/05/2016

"manger, bouger..." et fermer les yeux

On ne peut pas être précoce en tout. Quand beaucoup avaient intégré !'idée qu'ils étaient mortels, cela m'a pris assez récemment. Et le constat de cette issue commune m'a rendu philosophe. Difficile approche car vivre dans ce drôle de monde étonne souvent de réponses contradictoires.

Je suis frappé par exemple de cette quête effrénée d'une vie meilleure. Sans parler déjà d'acharnement thérapeutique, on voit bien que chacun s'efforce de la prolonger cette vie. Principe de précaution brandi à chaque pas, la liste des aliments qui pourraient nous valoir une maladie funeste s'allonge chaque jour. Au dela des aliments, la liste des pratiques à éviter est dense. Boire, fumer, joint ou tabac, est procrit à celui qui pense à sa santé.

Et vivre longtemps serait assez vain si ce n'est pour bien vivre. Et là les recettes remplissent les medias, les réseaux sociaux et tout ce qui bruit de nouveautés. Depuis peu, le sport a repris ses lettres de noblesse. Dehors, en salle, dans la neige ou sous la mer, il faut “bouger”. Ce qui peut donner quelques tableaux croquignolets : ces bedaines avachies battant la mesure au rythme des pas pourtant plutôt tranquilles.

Et conserver de bons yeux, de bonnes oreilles, de bonnes jambes, pour quoi faire? Pour courrir devant les “casseurs” qui se sont invités dans la dernière manif ? Avec de bons yeux décompter les rescapés accostant sur une île greque après le naufrage d'un bateau où s'entassaient 200 migrants ? De bonnes oreilles pour écouter son ado bien-aimé téléphoner de la Syrie, heureux du paradis proche quand il se fera exploser à 2 pas de votre rue ?

Pour oublier ce triste monde, ma réponse n'est pas héroïque. J'enfourche mon vélo sans qu'aucun coach médico-psycho-sportif ne m'explique comment tirer le meilleur parti de cet exercice.

09:40 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)