17/11/2017
Hommage aux bienveillants méconnus
Il m’a fallu une semaine pour me remettre de mes émotions après l’évènement de jeudi dernier : le jour où on m’a retiré les plaques qui verrouillaient ma cheville. Certes, je ne vais pas pour autant courir comme un lapin, peut-être même ne pas courir du tout, mais marcher simplement sans entraves.
Surtout, je vais pouvoir enfiler mes chaussures ad-hoc, les poser sur des skis, moi par-dessus et partir chevaucher mes pistes préférées. Mais au dela de ma petite personne, avec son petit bobo, ce passage à l’hôpital, même si ce n’était pas le 1er, m’a impressionné par l’hyper-professionnalisme des acteurs.
En bon profane, j’étais surpris de voir qu’on jetait systématiquement les gants, les compresses qui avaient servi une seule fois. J’en comprends le pourquoi : c’est bien de sortir guéri, mais c’est mieux de ne pas emporter le malus d’une attaque nosocomiale.
J’ai éprouvé surtout, à chaque moment de l’intervention, de l’accueil à la chambre, aux préparatifs nécessaires, et lors de l’opération, la grande bienveillance, le souci du service de chaque intervenant. Chacun se présente, énonce ce qu’il va faire avant de réaliser. Même pendant l’opération, en semi-anesthésie, on me parle, on s’inquiète si ça va . C’est le chirurgien lui-même qui me répond quand je m’inquiète de son confort.
Ne pensez pas qu’un tel panégyrique m’inciterait à m’y rendre de nouveau. D’abord, je ne souhaite pas infliger une redite à mon épouse qui m’a donné au moins autant de sollicitude que les soignants, devançant sans cesse mes besoins. Mais plus simplement, comme m’y incitent mes proches, mes amis, le mieux sera de ne plus rien casser. J’inaugure l’hyper-prudence !
15:52 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
06/10/2017
Vis reparata placent
Loin des chevauchées cyclistes dans des contrées lointaines, ou du statut officieux de meilleur skateur de la section ski de fond, je me contente des plaisirs simples de mon âge. Celui que je célèbre aujourd’hui ferait sourire les jeunes : on m’a fixé la date du dévissage de mes broches de cheville. Je me doute que certains estiment qu’on peut trouver son plaisir par d’autres chemins.
Mon bonheur est tout simple : me permettre, grâce à une date « d’opération » tôt, de pouvoir skier normalement cette saison, et d’abord de pouvoir enfiler mes chaussures. L’homme de l’art m’a aussi permis de pédaler en appartement pendant la période de récupération des os malmenés.
Il y a quand même une ombre à ce joyeux tableau. A mon épouse qui a déjà tellement donné, je vais encore infliger du boulot supplémentaire. Car il y aura des allers et venues vers l’hôpital, et je connais déjà le conducteur de mon ambulance privative.
Je pense aussi à mes enfants, (dont je me réjouis qu’ils me manifestent un véritable amour filial et non de circonstance), mais dont je vais perturber les programmes en accaparant indument leur attention avec ce nouvel alea.
Puis il y a les longues séances de salles d’attente si bien nommées. On en a eu une belle illustration dans le fameux rendez-vous ci-dessus : 3 heures sur une chaise assez dure pour une consultation d’un petit quart d’heure.
Je vais aussi embêter les copains. Cela servirait à quoi les copains s’ils n’allaient pas voir les sportifs en phase de repos. Avec les affres habituelles : qu’est-ce qu’on va bien pouvoir lui emmener ? Pas des fleurs, un peu funèbre ; les revues cyclistes, mais lesquelles n’a-t-il pas lues ?
Méditant sur tous les ennuis que je provoque, je vois bien la solution idéale : ne rien me casser dorénavant. Croyez-moi : j’aborde maintenant les ronds-points avec la prudence du chat essayant de voler un morceau de gâteau dans le dos de son maître. Et comme j’ai déjà eu affaire au chauffard qui ne voit pas les vélos, statistiquement, je ne devrais plus le rencontrer, ni même un de ses sosies. Alors « viva », la voie est libre pour moi, et pour mes proches.
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15/07/2017
Au départ, on a bien, tout compris, 206 os (le 10 juillet)
Le Tour de France qui me mobilise assez quotidiennement ce mois de juillet a décrété son jour de repos. C’est dire que se poster devant la télé me fournirait peu d’émotions. Un bon jour pour écrire donc.
Ecrire sur quoi ? Mais sur le vélo justement, puisque paraphrasant Terence : Rien de ce qui est cycliste ne m’est étranger. Et pourquoi pas sur les évènements du Tour, dont sa dernière étape. On nous la promettait entre Nantua et Chambéry terrible. Et elle le fut, par cette enfilade de cols et par les chutes spectaculaires.
La plus terrible : sans doute celle de Geraint Thomas, propulsé dans le décor à 90 à l’heure ! Elle me parle déjà par sa violence. Un peu aussi, je dois dire, par le résultat : clavicule et hanche cassées. Parmi mes divers avatars, j’ai aussi réussi ce doublé, mais en 2 fois. La clavicule par le ski, la hanche par le vélo. Ajoutant ainsi quelques pièces métallo-plastiques dans mon corps.
Avec une question quasi identitaire : est-ce encore vraiment moi, reconstruit de ces divers éléments en kit ? Et cette autre question qui pourrait surgir après ma mort. Imaginons une dame un peu rapiat se souvenant de ma remarquable plastique et exigeant qu’on me déterre pour une recherche en paternité (idée folle évidemment mais jusqu’où n’irait-on pas par esprit de lucre). Idée encore plus folle si le préposé à l’opération prélève du plastique au lieu de l’os originel !
Franchement ce n’est pas cette perspective qui va hanter mes nuits. J’ai de meilleures raisons de tâcher de garder intacts ce qui reste en original de mes 206 os. D’abord les remarques de mes proches qui préfèrent les visites ailleurs qu’à l’hôpital. J’avoue que moi aussi, j’en suis à enclencher la pédale douce. Observant que certains passages, que j’eus autrefois traités par-dessous la jambe (sans jeux de mots) de collets se sont mis à me résister. Cyclons, cyclons, mais en papy, puisque je le suis !
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