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13/03/2020

De profondis

Revenant de l’enterrement de ma voisine, qui ne m’avait pas trop tourneboulé, j’étais plongé dans un abîme de réflexions. C’est quoi cette vie qui finit comme ça ! Devant la multitude de bouquins qui ont traité le sujet, je m’abstiendrai. Par compte, pourquoi ne pas en profiter pour un petit feed-back sur la mienne, de vie ?

Cela commence évidemment par la naissance quelque part au siècle dernier, jeté dans le monde  sans avoir rien demandé. Venant après 6 ans de mariage de mes parents, j’ai tout lieu de penser qu’ils s’étaient toutefois heureusement préparés à cette  venue.

L’adolescence se passe dans cette pension religieuse dont j’ai déjà dénoncé ici les faiblesses. En revanche, en plus de savoir lire et écrire correctement, j’ai pu y oublier les tourments de cet âge par les fidèles amis rencontrés et le sport dont nous abusions un peu.

Ce qui ne servait pas pour la suite, professionnelle, en position de quasi rond de cuir pendant 40 ans. Et oui, « il faut gagner sa vie » comme on dit : on a une famille qu’il faut nourrir, loger. On se surprend à avoir des pensées vers les hommes des cavernes qui n’auront jamais connu les horaires et les factures.

La retraite désirée devrait être le temps du repos, de la liberté de ne rien entreprendre. Mais tout ce qu’on avait remis en prévision de ce temps « libre » nous assaille maintenant. Et les docteurs qu’on avait largement ignorés se rappellent alors à notre souvenir, o combien !

Dit comme ça, ce morne parcours devrait nous faire verser dans la neurasthénie. Il y a heureusement une autre lecture. Le boulot d’abord, pas du tout courtelinesque, m’a fait fréquenter des entreprises étrangères qui me permettent aujourd’hui de bredouiller italien au Refuge Elisabetta ou d’étonner de notre voyage cycliste les 2 américains qui partageaient ma chambre à l’A.J. de New-York .

La famille surtout, même si je ne l’ai pas bien nourrie ou logée, m’a rempli d’intenses bonheurs. Mon épouse qui, selon la tradition, m’a choisi, avec les enfants qu’elle nous a donnés, ont multiplié les instants bénis. Cette vie « gagnée », à pied, en voiture, en bateau, à vélo, nous faisait passer de la rustique vie de camping au confort moelleux d’hôtels en divers continents.  Ici ou là, les occasions de retrouvailles, dans la musique, l’humour, la dégustation comtoise ou non,  gonflaient ainsi les joies partagées.

Mettre alors un point final à ces plutôt heureuses péripéties n’est pas révoltant. Surtout si ce n’est pas demain. Mais s’il vient me surprendre, on voit qu’au moins, il n’y aura pas une simple bouillie de mots dans le petit topo traditionnel au funerarium.

10:11 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)

17/01/2020

jeune, âgé, plus âgé, (senior en latin)

De plus en plus nombreux, prolifiques, ils croissent encore

Pour amortir les signes de vieillesse, ils ont le cache : séniors

Bien sûr qu’ils datent, ils arguent de leur naissance

Pour réclamer du respect, même de la reconnaissance

Bredouillant en remord la radio, le papier du journal

Les chansons d’avant avec du texte, depuis sans égal

Sourds, celles d’aujourd’hui, ils ne les entendent pas

Bonnes à ranger dans les bruits qui les lassent, le fracas

Pour les jeunes, pour leur terre future, ces combats

L’arthrose et les neurones fatigués ne les permettent pas

Des armes de ce temps, impuissants, déconnectés

Ils lassent leur parentèle, toujours une aide à quêter

Pauvre Hugo, à vouloir jouer « l’art d’être grand-père »

Ils semblent à leurs proches de vrais vieux pépères

Incollables sur les maladies, ils les ont toutes eues

Leur nouvel horizon, en parlent, parlent, toute honte bue

Surjouant leur fin prochaine comme une  délivrance

La dernière super molécule les met quand même en transes

Ce serait le moment du lâchez prise, du refus des abus

Depuis longtemps leurs proches n’y croient plus.

15:53 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

09/10/2019

Des chiffres en avalanche

Si un chômeur me demandait mon avis pour un emploi, au lieu de l’inviter à traverser la rue, je l’inciterais à viser un poste de statisticien. Ces gens-là en effet sont incontournables et publient des chiffres impressionnants  à chaque instant. On lit 300 femmes battues à mort par leur conjoint, 3000 tués sur la route, près de 80000 morts dus au tabac, sans parler de ceux qui sont dus à la pollution, à la grippe.

Tous ces décès dramatiques sont classés grande cause nationale. C’est-à-dire que les medias à grand renfort d’experts, pendant une semaine, pour autant qu’un ancien président ne décède pas à ce moment-là, vont se chamailler sur les chiffres, les causes, et puis plus rien. Comme les chiffres sont sensiblement les mêmes l’année suivante, on peut penser que les experts sont brillants sur les causes et moins sur les solutions. La France serait-elle un cimetière de grandes causes nationales.

Je voudrais revenir justement sur une cause oubliée souvent : l’alcoolisme. Pour son importance d’abord. Près de 50000 morts, ce n’est pas rien. C’est vrai que les alcooliques s’éteignent pour des raisons variées, cancer, cardio-vasculaires, suicides, qui ne sont pas forcément publiées comme rapportées à l’alcool.  Et puis, la France est quand même un haut lieu de la gastronomie, dont le vin, qu’on doit absolument ménager.

Quand on en parle pourtant, il y a un absent de taille dans le propos : le lobby alcoolier. Evidemment, il ne se montre guère mais il est là à chaque occasion, pour chanter les vertus du vin. Il y a toujours une grande voix, un professeur de médecine par exemple, pour prétendre, « scientifiquement », que le vin, le tanin du rouge par exemple, est bon pour la santé.

Il sait aussi sponsoriser la fête de rentrée d’une grande école et pas seulement avec de l’eau minérale. Sûr que les futures élites du pays auront plus tard un souvenir plus sympathique que grondeur des produits qu’on leur a offert. On me dit : il y a la loi. Certes, parlons-en de la loi !

On vient de proposer justement d’aménager la loi qui interdit l’alcool dans les enceintes sportives. Bien sûr au nom de la sympathique convivialité qui entoure un succès sportif, ou même l’échec. Et d’ailleurs, on ne ferait que légaliser la tolérance qui n’a pas attendu cette modification pour déborder.

On ne parle pas beaucoup non plus des proches de l’alcoolique. Une petite touche d’empathie du style : « les pauvres, c’est pas de chance ». On commence à reconnaitre le rôle important des aidants qui se sacrifient auprès d’un malade confronté à une grave maladie. Devant un proche  confronté à la maladie alcoolique, l’aidant hésite sur son rôle.

Le lobby alcoolier s’est trouvé un allié de poids : Trump. En menaçant de taxer le vin  français, il a déclenché une vraie bronca. C’est sûr : il s’attaque à un fleuron de notre patrimoine que chaque français se doit de défendre. En outre, quand il s’agit de répondre aux outrances de ce bouffon,  c’est l’unanimité assurée.

15:40 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)