12/07/2016
Bon anniversaire
Ce 6 juillet, n’eut été la sollicitude de mon épouse, et de mes enfants, je serais passé assez facilement à côté de cette date, celle de mon anniversaire. Il est vrai que nous étions accaparés par une myriade d’occupations, dont la réception de bataillons de cousins. A trouver comment tâcher, pour tous ces gens plutôt de la mer, d’ apprivoiser la montagne.
Vrai aussi que ce chiffre : 81, impair, n’est pas très parlant. En réalité, au dessus de 80, on ne détaille plus les années supplémentaires, qui défilent à toute vitesse d’ailleurs. Plutôt s’intéresser aux décades.
Finalement, ce 8 et ce 1, qu’est-ce que ça représente ? Et bien, ça représente pas mal de riches décades ! D’abord par une flopée de rencontres, que m’ont offertes mes vies professionnelles, personnelles et de loisirs. Des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, et tout ce qu’un inventaire à la Prévert ne saurait contenir.
Celles que m’ont offert mes voyages en tous pays, et d’abord dans le notre, la France, parcourus en camping-car, à vélo, en avion. Ces 2 derniers, parfois complémentaires pour aller cycler en « terres inconnues »
Pour cela, mes parents m’ont donné la chance de bénéficier d’une bonne constitution. Même avec un peu de casse ici ou là, on réparait (enfin les spécialistes) et on repartait pour d’autres aventures.
Quand je me retourne vers tout cela, avec l’idée que ce n’est pas fini, je peux me souhaiter tranquillement : bon anniversaire !
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28/06/2016
Souvenr, souvenir
Au cours de cette balade, nous sommes passés par hasard à l’endroit où en 2012, un chauffeur distrait a envoyé valser mon vélo, et moi par-dessus, quelques mètres plus loin. Evènement suffisamment lointain pour qu’il soit rangé dans un coin de mémoire sans enveloppe d’émotion particulière.
Sans émotion donc, on s’est approché du magasin dont la video a enregistré la scène, permettant à tous ceux que cela intéressait, gendarmes, assureurs, de visionner l’accident. Nous voulions remercier de vive voix le patron du magasin d’avoir spontanément porté cette video chez les gendarmes et tout aussi rapidement à mon épouse.
Occasion bien sûr, au delà des remerciements, de refaire l’histoire des faits, de revivre le choc, d’entendre les témoins hyperboler sur la longueur du vol, ou interpréter ce qu’ils n’avaient pas bien vu. Le tout dans une atmosphère assez semblable aux échanges d’une salle de café sur un point du journal du jour.
Et, notre gratitude exprimée, de reprendre notre route. Et là, j’ai revécu ces heures dramatiques avec un frisson rétrospectif. Plus chargé d’émotion encore en pensant au pire qui aurait pu arriver.
On dit qu’on trie les souvenirs pour ne garder que les meilleurs. Peut-être que ce mauvais souvenir est trop proche pour être oublié. Il me garde en tous cas, en voiture ou à vélo, d’une trop grande confiance en moi, propice à la distraction. Je m’en voudrais en effet de faire revivre à mon épouse et à mes proches les très tristes moments qu’ils ont vécus.
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22/06/2016
Eclaircie après l'orage
J’ai souvent affiché ici même la vaine fierté de ceux qui se sentent solides, costauds et pour tout dire quasiment indestructibles. Certes, dans ma vie aventureuse, j’ai « souvent cassé du bois ». Mais j’ajoutais aussitôt, avec le petit air bravache de mise, que les os cassés ou les tendons arrachés se recollaient bien chez moi.
Jusqu’à ce qu’une certaine analyse mette un peu à bas ces belles certitudes. Voila qu’on me trouvait une de ces maladies menaçantes qu’on prend avec beaucoup de précautions et qui me valait un rendez-vous chez un grand chef à l’hôpital. En attendant la rencontre, je tâchais d’afficher la sérénité de mise.
Le rendez-vous aujourd’hui me replaçait dans la réalité. On essaye de se dire qu’à plus de 80 ans, on s’en va comme tout le monde vers la fin et qu’une malheureuse maladie ne va pas changer grand-chose. C’est justement le moment où on n’est pas si pressé d’y aller, vers le terminus.
Le présumé grand chef qui va rendre un verdict craint et attendu est bien jeune. At-il vraiment la compétence ? j’aurais aimé un peu plus de « bouteille ». Puis il a calmement expliqué mon affaire. Certes, il y a le gros mot qui fait peur. Mais aujourd’hui, la situation n’est pas affolante. On va juste surveiller avec l’armada habituelle que ça n’empire pas trop. Ouf, gros ouf !
D’un coup, le stress s’en va, on est libéré. Le sang circule dans les veines comme aux plus belles heures d’euphorie. Sur le chemin de la cantine de l’hôpital, on s’y rend tout ragaillardi, prêt à réclamer du champagne et du foie gras pour fêter ça. Pas de folie : à l’hôpital, on n’a pas ça. On a juste sur le chemin du retour cette simple béatitude d’un vilain moment à ranger dans les mauvais souvenirs, ceux qu’on oublie.
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