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15/04/2020

Pâques aux tisons

Décidemment avec notre ennemi familier, le fameux Covid, rien ne se passe normalement. D’habitude, le week-end de Pâques représente un grand moment de l’année. Il marque le début des vacances et de bien d’autres choses. Assez peu de personnes savent que pour les chrétiens, Pâques c’est la résurrection du Christ. Mais tout le monde sait que c’est surtout la résurrection du printemps et la sortie des miasmes de l’hiver.

Les chrétiens encore marquent Pâques  par des cloches, absentes pendant 40 jours, qui sonnent à toute volée, du moins dans nos campagnes où ces sonneries ne sont pas plus gênantes que le chant du coq ou le ronronnement des tracteurs. Dans mon enfance, on disait qu’elles revenaient de Rome. On oubliait l’invraisemblance parce que ce retour se traduisait par une diffusion d’œufs en chocolat à dénicher dans le jardin.

Pâques c’est aussi la fête des chocolatiers qui réalisent habituellement toutes sortes de figures : des lapins, des poules, des œufs surtout. Pourquoi des œufs à Pâques, je ne sais pas.  En tous cas cette année, ils sont pourvus de stocks chocolatés en pagaille. Est-ce qu’ils les donneront, à l’instar de quelques restaurants, aux équipes soignantes ? 

Malgré les cloches, sans même l’appui  du virus, les églises ne sont pas pleines. Pourtant, l’extraordinaire monsieur Trump les avaient vues remplies pour Pâques. Ce ne sera pas la 1ère fois que ce drôle de prophète mangera son chapeau !

Au Vatican, ce n’est pas plein non plus, virus oblige ! Cette Place Saint-Pierre, capable de contenir des dizaines de milliers de personnes, est occupée par le seul pape, flanqué de l’inévitable monsignore. Dans la même veine, l’archevêque de Paris célèbre le vendredi saint, seul, dans un coin sécurisé de Notre Dame, mais assorti de 3 artistes affublés comme des cosmonautes, qui tiennent lieu d’assistance.

Une autre tradition d’avant : quand on allait à la messe de Pâques, on y allait pour exhiber un costume neuf. C’était bien avant les boutiques tentatrices des galeries marchandes pleines de nouveautés, puisqu’il n’y avait pas de galeries marchandes. Donc ce costume,  prévu pour un long usage, c’était vraiment quelque chose !

Dans ce week-end qui oublie d’être pascal, il n’y a pas besoin de costume et les gens que je croise sont loin d’être endimanchés. Ils sont sortis du salon et ils sont venus comme ils étaient. Pour un peu ils seraient en pantoufles ! Nous vivons notre vrai week-end pascal de confinés. 

17:39 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

08/04/2020

Et après ?

Comme tous les français raisonnables, on s’était préparés à un confinement long et difficile et prévu les moyens d’adoucir au mieux cette corvée. Pleins de la satisfaction de la conduite maîtrisée de nos préparatifs émollients, on entendait mal des voix  prévoyant l’après-crise. Il a fallu qu’on tende l’oreille !

Mon épouse avait sorti pour l’occasion un ancien carnet de recettes glanées au long de nos divers périples. On a commencé par la période nivernaise. Et de réaliser consciencieusement le gâteau de madame Blandin, de madame Imbrosciano, etc.. Depuis, chaque petit déjeuner, chaque goûter égrène les diverses réalisations. Et il nous reste à tester la gastronomie jurassienne, la parisienne et quelques lieux de vacances. Pour autant qu’on trouve de la farine.

Dans la foulée, on s’est souvenu qu’on n’avait pas épuisé tout le Savagnin engrangé pour les noces de diamant. Nos 61 ans de mariage tombant dans cette triste période, il convenait de le fêter dignement. Et un Savagnin entamé, sous peine de s’éventer, obligeait à trouver beaucoup d’autres évènements à fêter.

Respectueux des règles du confinement, on a beaucoup économisé d’essence et de CO2 avec une voiture restant au garage. En revanche on a beaucoup  usé la semelle de nos chaussures par des marches à pied intensives dans le kilomètre autorisé.

On respecte scrupuleusement ce qui nous est offert. Pour les malheureux confinés en proie au stress, la télé prévoit pour nous chaque jour un film pour nous distraire. Si on avait vu ce DE Funès, ou ce Coluche que 2 fois, c’est l’occasion de refaire notre retard. Si ce confinement dure, ce sera aussi l’occasion de devenir « gogols » !

Nous sommes un peu responsables de ces débordements de consommation. Mais pas autant que le gouvernement qui nous a cloitrés parce que c’était la guerre. Comme il semble disposé à dépenser beaucoup pour estomper nos soucis, on pourrait peut-être demander une petite indemnisation pour nous avoir incités à l’obésité. Raisonnables jusqu’au bout, je crois plutôt qu’il faudra revenir, après la crise, à notre vie frugale. Malheureusement, les mauvaises habitudes sont les plus difficiles à perdre ! 

17:36 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

19/03/2020

"Car que faire en un gîte à moins que l'on ne songe"

Papy en avait un peu marre d’être pris pour une boule de flipper qu’on propulse une fois vers l’hôpital, une autre vers le 15, et encore on ne sait où. Maintenant c’est clair : tout le monde à la maison où on a le temps de songer à loisir.

Pour le moment, la pensée de papy n’est pas vraiment triste de ce qui arrive. Pas mécontent du tout de se mettre en retrait de ce monde où il n’avait jamais vu autant de stupidité. Ce sont ces jeunes qui s’embrassent en se disant inattaquables par le virus. Cet autre entame un pugilat vis-à-vis de celui qui a embarqué le dernier paquet de papier-toilettes. Le pire des stupides, sous nos yeux affolés, franchit 3 feux rouges successifs à toute allure.

Un petit regret quand même : papy avait astiqué le vélo pour les sorties printanières. Il l’aurait mis au cul du C-car apprêté lui aussi pour un proche départ. Heureusement qu’il n’a pas fui le confinement dans une campagne isolée. Que fait-on, passés les 1ers jours de béatitude quand les vivres viennent à manquer ? Reprendre la recette de la pension de jeunesse avec les dernières biscottes : parsemer du sel (non limité) sur la tranche de pain (non limitée). 

Le confinement est un moment privilégié pour se livrer aux nécessaires travaux de la maison ou du jardin. Sans risquer la saturation puisqu’avant 2 semaines on manquera de matériaux impossibles à se procurer. Pour l’éviter, papy peut avoir recours aux pauses-téléphones, où on peut sortir Skype pour profiter de la frimousse des arrière-petits-enfants (ou de leurs parents).

A l’ombre d’un parasol, au jardin, papy pense que la guerre déclarée par le Président est pour l’instant supportable. Mais il songe à des confinés beaucoup plus sérieux : les réfugiés dans leurs camps, sous des tentes surchauffées le jour, trop froides la nuit, en proie à une vraie guerre. En y réfléchissant, une bonne raison d’être un artisan plus décidé à œuvrer pour la paix.

15:23 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)