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04/10/2019

Ma vie à ne rien faire

L’allergie au boulot qui, chaque dimanche soir, te crispait

S’éteignit un lundi de ton nouveau statut : retraité

Maître de ton temps, tu vaques, vaille que vaille

A tes p’tites occupations, surtout pas de  travail

Ainsi tu ne vas pas acheter notre pain quotidien

Tu te fais ta p’tite marche, c’est pour ton bien

Si tu fais un clafoutis, ou même un moelleux

Rien qu’à la pensée d’y goûter, te voila tout heureux

Tu as droit au jardin, même devenu parc animalier

Où tu peux nourrir les oiseaux ou les chats familiers

Plutôt que te morfondre au logis faute de boulot

Tu prends parfois le temps d’enfourcher ton vélo

Après le diner mérité, pour la pause vespérale

Au long des jardins, regret de vieilles activités rurales

Puis c’est l’EHPAD, refuge de bien des parentèles

Même tout cabossé, il n’aura pas ta clientèle

Bien sûr ta forme rencontre quelques écueils

Epuisé à ne rien faire, tu te rends au sommeil

Avant, au boulot, pas toujours plein de vaillance

Tu t’offrais, dans un coin, une petite somnolence

Egaré dans un monde bouffi d’activités

Tu assumes, sans remord, de vivre retraité.

 

09:32 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)

03/11/2015

"La chair est triste et j'ai lu tous les livres" (S.Mallarmé)

Huit années passées sous la férule des « bons pères » (expression consacrée dans laquelle on ne remet jamais en question l’adjectif) m’ont formaté aux exigences de la morale chrétienne. Un point–clé conseillait d’approcher les femmes et leurs appâts avec une grande prudence et les choses du sexe avec plus de prudence encore.

Lié à mon épouse depuis plus de 56 ans, j’ai dû prendre quelque liberté avec ces injonctions. Et l’église a dû en faire autant. D’ailleurs, le pape lui-même tâche d’accorder celle-ci aux exigences de notre monde.

Notre monde vibrionnant n’avait pas attendu ces libéralisations pour utiliser les affaires de sexe avec une morale très ouverte ou même sans morale du tout. S’engouffrant dans ce créneau très porteur, les écrits et les images s’en donnent à corps joie dans la présentation d’attitudes très au-delà des pires chansons de garde de carabins.

Les doctes hebdos d’opinion lancent périodiquement une couverture affriolante en apéritif de révélations croustillantes à l’intérieur. Faute peut-être d’avoir le talent des Coluche ou Desproges, nos humoristes font rire, assez gras, dans des textes dont l’inspiration maraude davantage vers le bas de la ceinture plutôt qu’en haut vers la tête. Les rappeurs, qui n’avaient pas l’habitude de faire dans le compassé, osent des outrances sur tous leurs sujets. Cela plait à un certain public, par ailleurs souvent pénalisé de vivre avec son paquetage minimum de 500 mots. Et encore : bon nombre de ces mots feraient rougir les dictionnaires (quand ils s’y trouvent !)

Assez logiquement donc, et à l’abri de la fameuse formule « entre adultes consentants », chacun peut se jeter dans le « stupre et la fornication ». Et les enfants ? Ceux-ci, jouissant maintenant d’un ordinateur, parfois donné par l’école, et par la faute de leurs biberons enduits de Diphénil A, selon une étude canadienne, dotés d’une puberté précoce, se verraient bénéficier d’une entrée précoce dans ce grand lupanar.

Mais notre Ministre de l’Education va leur épargner ce sort funeste. D’abord en les réconciliant avec le Français et l’orthographe (bientôt une dictée par jour, parait-il), porte d’entrée vers un mieux culturel. Ensuite par l’apport de la morale. Qui ne sera pas celle de mon enfance, mais pourrait leur apprendre le respect des autres, en évitant de leur infliger ce dont ils ne veulent pas.

Verra-t-on donc éclore des jeunes générations épargnées par le vice ! Du moins, si messieurs Drahi et Bolloré, grands maîtres maintenant de l’écrit et de l’image, veulent bien accepter un recul du lectorat et de l’audimat !

 

17:16 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

28/12/2013

"O râge, O desespoir, O vieillesse ennemie"

 

 

 

Jusqu’à il y a peu, sans me sentir immortel mais en remettant l’idée de la fin de partie à beaucoup plus tard, je me voyais assez inoxydable, progressant chaque année dans mes exercices, à vélo ou à ski. Deux accidents, coup sur coup, m’ont ramené très vite à une dure réalité.

 

On m’a bien fait voir, (avec commentaires, « à votre âge »….) que même le calcium du soleil ne me faisait pas des os en acier, que mes synapses connaissaient quelques court-circuits. Et si je n’avais pas bien compris, on m’a collé du métal dans la hanche, du plastique dans les doigts. Tout cela, même pas pour reprendre une progression sportive, mais simplement pour fonctionner chaque jour à peu près normalement.

 

Au début, pas vraiment préparé, j’ai subi ces accessoires étrangers comme des intrus monstrueux, et craignant de faire peur en les exhibant. Erreur ! Ma calvitie, jointe à ces étrangetés, n’a même pas provoqué une proposition de place assise  dans le bus. Les jeunes qui m’entouraient semblaient beaucoup plus accaparés par la réponse aux derniers S.M.S. !

 

Reste que cette belle surface de plastique vierge aurait pu s’agrémenter de quelque dessin, ou même, en souvenir des « dazibao » chinois, recevoir quelques mots bien sentis. Ca nous changerait des horreurs qu’on a trouvé dans certains journaux récemment .

 

Quel que soit le sort qu’on réserve à mes composants artificiels, plutôt conservateur sur ce plan, je rêve de reparaître le plus tôt possible avec mes abattis d’origine, même un peu usagés.

 

10:43 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)