17/09/2015
Cher pilulier
Support dévoué d’un tas de têtes blanches
Abonnés des pilules, de peur qu’ils ne calanchent
Obscur secours des mémoires défaillantes
Dans leur nuit, tu es l’étoile brillante
Noir ou blanc, bien loin des fioritures
Sous lesquelles on cache, honteuse forfaiture,
Un contenu essentiel : les médicaments
Ta discrétion les replace à leur vrai rang
Tellement discret : tu laisses le patient étourdi
Avaler mardi soir ce qui était prévu samedi
Probable que ce cafouillage déclenche des maux
Qui vaudront à tes cases quelques produits nouveaux
Quand une bien jolie personne répartit dans tes cases
Du bleu ou du rouge, c’est le patient qui va frôler l’extase
Parfois des ingrats s’en prennent à ton bidule
Tu te dis : « Et pourtant, je leur dore la pilule » !
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19/08/2015
Chère canicule
Voici revenu le 15 août et ses orages, autant dire le temps normal. La canicule est donc passée et j’ai survécu. Je suis obligé de le signaler, car cette canicule-là n’a pas déclenché le cortège des mises en garde habituelles. A mon avis, le principe de précaution se meurt. On n’a pas entendu les consignes péremptoires dictant de mettre aux abris ces choses fragiles, les vieux.
Je le vois bien : ma Mairie ne m’a pas livré d’eau. Elle ne m’a même pas téléphoné pour s’assurer que j’étais vivant. Elle sait pourtant que je viens d’abandonner mes 80 premiers printemps et fais donc partie des monuments anciens à préserver.
Il est vrai que ce temps de canicule était très accaparé par une crise autrement sérieuse que quelques vieux possiblement passés de vie à trépas : la filière porcine, elle aussi se meurt. Comme le disent les joyeux drilles déversant leur lisier devant les préfectures : « que fait le gouvernement ? ».
Au lieu de fixer un prix dont les acheteurs ne veulent pas, il pourrait, tel Henri IV et la fameuse poule au pot, imposer à chaque ménagère de préparer le dimanche ce qui était la recette préférée de ma mère : les endives au jambon. Assez facilement d’ailleurs car, autant qu’il m’en souvienne, enfant, c’était justement le jambon qui faisait « passer » les endives.
Mais revenons, si j’ose dire, à nos moutons. On nous promet un avenir aux canicules de plus en plus fréquentes. Le gouvernement, pas mieux armé pour ça que pour le prix du porc, ne nous prépare-t-il pas, subrepticement, un message à la Pilate : « Vous vous êtes débrouillés avec celle-ci, vous vous débrouillerez avec les suivantes ! »
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07/08/2015
2 choses ne s'apprécient bien que quand on ne les a plus : la jeunesse et la santé.
J’avais dénoncé, il y a peu, cette mode des « selfies » qui consiste à encombrer le paysage avec sa petite personne. C’est pourtant l’inspiration fréquente des blogs. Il faut absolument que je vous raconte mes recettes, mes exploits, mes maux. Pour ce dernier thème, je crois que je vais pourtant céder à l’air du temps. Avec l’excuse toutefois de n’être que le prétexte au propos d’aujourd’hui : l’excellence de nos soins.
Les ennuis de santé, comme le cycle des tempêtes, arrivent par rafales périodiques et j’ai l’âge d’en avoir essuyé une série récemment. Et par conséquent d’avoir fait le tour des divers acteurs de la profession médicale. D’avoir constaté aussi la qualité des soignantes et soignants.
Autant les médecins, spécialistes surtout, auréolés de la certitude de leur savoir, peuvent se montrer quelque peu raides et péremptoires, autant le personnel hospitalier efficace et compétent se montre avenant et humain. Majoritairement féminines, elles offrent en prime leur grâce et leur beauté.
Je dois faire une exception pour le dernier spécialiste rencontré. En plus de sa compétence, en m’annonçant un pépin sérieux, il s’est laissé aller à compatir au sort des jeunes gens d’aujourd’hui. Et de renchérir que nous avions de la chance d’être nés plus tôt par rapport à ce qui attend nos ados.
Par devers moi, je me félicitais aussi d’être dans les mains d’un expert à Grenoble. Je ne renie pas mon Jura dont j’aime les montagnes, sa neige, ses parcours cyclistes. Mais tant qu’à ramasser des ennuis de santé, je me sentirai mieux dans un lit d’hôpital grenoblois où j’aurai la confiance, au-delà de la nécessaire compétence, en des praticiens à l’affut des meilleures pratiques techniques.
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