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14/01/2021

"Car vous ne savez ni le jour, ni l'heure" (Mt 15-13)

Nous étions partis pour une année 2021 plutôt heureuse. Il y a un sérieux accroc à cet optimisme dû à  la perte d’un ami très cher, Gérard. Nous nous étions trouvés à Vaux, au séminaire qui nous a hébergé 8 années. Dans ce lieu, pas seulement « confit en dévotions » mais surtout confit en règlements, en strictes habitudes, nous, les dolois, étions une force, pas tellement en tant qu’urbains, mais parce que nous formions un groupe amical aussi en dehors de Vaux.

Parmi nos faits d’armes, le sabotage réussi jusqu’à l’abrogation, du « Prix de sagesse », le pseudo-vote très cadré pour désigner le plus « sage » d’entre les élèves. De façon plus positive, on a fait évoluer « la Route » : pendant les vacances d‘été, la classe se retrouvait à pied pour randonner sur quelques villages jurassiens. Dès la 4ème, on s’est retrouvé à vélo et plus loin que notre Jura, une semaine chez l’abbé Pierre, Chartres, Le Puy, entre autres.

Après le bac, ni Gérard, ni moi, n’avons intégré le grand séminaire. Grâce à son appui, à celui de ses parents sur les miens, il était possible d’aller à la fac sans dépenser trop. Nous sommes donc pions dans un lycée privé à Dijon. On se suivra aussi à Paris pour la dernière année d’études.

Après l’armée, et l’Algérie pour chacun, le 1er boulot est à Paris. Pour mon épouse et moi, l’installation de nos amis à Colombes un an plus tôt est un recours bienvenu. Il se poursuivra quand nos boulots nous disperseront dans le pays. Ce sera « table ouverte » à Orléans, Orange, pour ne pas oublier les séjours à Vallouise, puis à Pelvoux.

Dans ses trajets de conseiller bénévole vers Dijon,  Vinay, Gérard ne manquera pas la halte traditionnelle à Grenoble. Pour le coup, c’est une fidélité plus affective que celle d’anciens dolois qui se perpétue. Le décès en 2020 de 4 copains de classe m’avait un peu chamboulé, ne serait-ce que par la similitude d’âge. Avec Gérard, c’est beaucoup plus : il est de la famille. C’est le seul homme, à l’exception de ceux de la fratrie, que j’embrassais.

11:41 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)

09/12/2020

Droles de drames

Empruntant ce titre à un vieux film de Marcel Carné, j’ai mis les drames au pluriel. En effet, sur la surface de notre pays, on voit éclater plein de bulles qui sont autant de drames, amplifiés par les medias. Deux sont encore en course cette semaine : les stations de ski et le remplissage des églises. Sans aucun lien entre eux. Si un paroissien glisse jusqu’à chuter en sortant de la messe, c’est, espérons-le, involontaire. Et, rares sont les skieurs qui terminent leur schuss devant le porche de l’église !

On peut admette qu’une « jauge » de 30 personnes dans une cathédrale fasse un peu mesquin, mais qui définira les tailles des églises et donc la jauge ? En fait c’est Noel avec la bouffée de paroissiens supplémentaires attendue  que regrettent les clercs. Ils devraient se souvenir qu’un certain nombre de fêtards ne cherchent qu’à ne pas manquer le « Minuit Chrétiens » entonné par le baryton local. Sitôt cette obole au folklore religieux expédié, on court vers le réveillon qui attend, autrement plus ragaillardissant.

Les clercs qui ne maitrisent pas tous les codes de la « com » devraient faire contre mauvaise fortune bon cœur. C’est-à-dire attribuer au virus la désaffection désolante des offices. Leur langage souvent un tantinet « jésuite » leur donne pourtant d’habitude un certain don pour les formules appropriées.

Je vois bien que les cohortes d’intermittents de tout poil qui ne bosseront  peut-être qu’à mi-janvier dans les stations de ski peuvent être frustrés. Mais que les skieurs (et j’en suis un) perdent quelques semaines de leur sport ne méritent pas des manifs à faire pleurer la population sur leur triste sort. Finalement ils ne sont  que 10% à s’offrir des vacances de neige. Et  sur ce faible pourcentage, une petite partie seulement pratique le ski. L’autre n’utilise les télésièges que pour se rendre au restaurant d’altitude, y déguster une fondue ou boire des liquides euphorisants !

Pour une majorité de français, soucieux de protéger chacun du virus, ces geignards font l’effet d’enfants gâtés. Quand on a beaucoup, on se plaint de ne pas avoir davantage. Hubert Vedrine le pointait déjà : « Plus un pays est heureux, plus peut être extrème le comportement de ses éléments déviants »  Ce que va illustrer un vaccin, pas encore arrivé, dont on commence à chipoter sur les éventuels 1ers servis. Doléances labellisées par quelques stars venues de n’importe où, télé, chanson, évidemment hors courses sur le sujet. Les « idiots-utiles » dont notre « information » raffole depuis quelque temps.

15:30 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

18/11/2020

Un tour de confiné

Un article du Monde estimait récemment que nos gouvernants, bousculés par la pandémie, étaient comme dans une machine à laver. Je trouve que nous autres, citoyens, sommes aussi blackboulés dans un maelstöm d’injonctions contradictoires. Aussi, sous ce soleil quasi printanier, j’avais vraiment envie de profiter de mon kilomètre chichement octroyé. Sur la piste cyclable évidemment !

Déjà bien remplie de cyclistes en tous genres et tous modèles de bécanes. Les familles dominaient avec des gamins ravis d’échanger le masque de l’école pour le casque du vélo. En contre-point, des adultes que le Covid avait remis sur une bécane oubliée depuis des lustres, s’appliquaient à pédaler. On dit que cet art ne s’oublie pas, mais il nécessite toutefois quelque entrainement. Possible qu’à l’issue du confinement, ils auront retrouvé la pédalée d’antan ! Juste au moment d’oublier de nouveau la bécane au garage.

Aussi sur des roues, 2 messieurs en fauteuil électrique vont devisant à un rythme tout à fait modéré. Tout à leurs débats, ils ne voient pas qu’ils bloquent la circulation derrière eux. Et on assiste à ce spectacle incroyable, seulement en période de confinement : un bouchon sur la piste cyclable.

Je rencontre aussi les passagers clandestins habituels : les hommes à chiens. Aujourd’hui, ô merveille ! les chiens ont la laisse. Sauf qu’elle est tendue entre chien et homme, chacun de son côté de la piste, comme une corde à sauter. Des années de cirque, chaque fois plus audacieuses, ne m’ont jamais montré un artiste sauter à la corde avec un vélo. Alors, à mon âge….

Bien sûr, je dois bien accepter que des piétons, sans doute honteux « de faire le trottoir », préfèrent marcher sur la piste. L’ayant choisie, ils l’occupent en groupe large et compact. Leur réclamer un passage à vélo les laisse de marbre. Emules de Trump  ils adoptent le slogan : « j’ai gagné cette place, pourquoi je m’en irais ! »

A part l’exercice d’adresse sportive offert par cette voiture, en embuscade au ras de la piste, ouvrant sa portière pile quand j’arrive à sa hauteur, cette heure pleine de bonnes et de mauvaises manières, s’est montrée riche de découvertes. Pas vraiment de paysages, vite explorés dans un kilomètre restreint, mais d’un condensé de vie sociale où, par bonheur, les sots ne sont pas majoritaires.

09:42 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)