Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/04/2021

J'apporterai le dessert

Depuis plusieurs mois, notre vocabulaire s’est enrichi de termes dont on avait peu l’usage : charge virale, taux d’incidence. Sans oublier la sarcopénie (perte des muscles) probable à faire des tours dans un cercle de 10 kms de rayon. Ce salmigondis médical cache mal la forêt d’expressions qu’on ne pratique plus. Parmi celles-ci, la très simple : « J’apporterai le dessert », qui marquait l’adhésion spontanée à une promesse de rencontre heureuse.

Ce n’est pas seulement l’expression qui a disparu mais avec elle les sérieux préparatifs qu’elle promettait. Avec une 1ère question : « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur faire » ? En effet, lui n’a pas aimé la tarte au citron, elle a une aversion pour la vanille, et je ne peux pas leur refaire la mousse au chocolat de la dernière fois.

Mes savoir-faire glanés chez ma belle-mère, ma mère ou  simplement auprès de mon épouse composent un catalogue assez réduit. Aujourd’hui, j’aurais choisi la traditionnelle tarte aux pommes. L’empilement rigoureux  des tranches donne déjà un aspect esthétique propre à titiller les papilles. Mais aussi ce soin minutieux permet aux hôtes de lire l’affection que je leur porte.

Rendus à l’invitation, on sait que nos hôtes n’ont pas fait un stage chez Bocuse. Mais on est sûrs que l’hôtesse a mijoté un « vrai plat du dimanche », que l’hôte a déniché une bonne bouteille et que cela va animer la rencontre. Ensuite il est assez habituel de s’extasier sur le dessert, une manière de mettre le point final aux échanges avant qu’ils ne soient trop animés.

On rêve bien sûr d’oublier bientôt le galimatias médical pour des conversations pleines de paysages, de visites, de projets. Nous attendons pour cela une vaccination générale qui nous remettra dans la vie et où nous pourrons redire : « J’apporterai le dessert » !

16:53 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

25/03/2021

L'objectif, c'est 100ààà morts ?

Mes 85 ans me laissent assez de mémoire pour que je me souvienne de mes années de jeunesse dans lesquelles, comme c’est habituel à cet âge, je contestais un peu l’autorité et essayais de tracer mon propre chemin. Je peux donc comprendre les jeunes d’aujourd’hui, leur lassitude d’une vie rabougrie et leurs envies de festoyer plus ou moins hors des normes officielles.

 Pour autant, je trouve que 62600 morts en France, ça devrait suffire. Et pas seulement des très vieux qui laissent de plus en plus de place dans les statistiques aux sexa- et aux quinquagénaires. De quoi réfléchir semble-t-il !

Certes, pour juguler ce virus inédit, les solutions nationales ne répondent pas très bien. Des nations montrées en exemple un jour pour leur ouverture voient leurs hôpitaux se saturer. A leur tour, la Suisse, l’Allemagne, le Suède ont du recourir à de plus dures restrictions.

Il reste  donc à chaque individu, et les indisciplinés oublient la fatigue des soignants, les douleurs de la population, de ne pas participer à l’emballement en prenant les précautions nécessaires dans la vie sociale. Bien sûr pour éviter d’autres morts, mais aussi pour libérer les services de réanimation et désengorger l’hôpital.

En effet, tandis que le virus monopolise l’hôpital, les medias et une grande partie de nos préoccupations, nos organismes poursuivent leur vie propre avec nos petites et grandes misères. Parmi celles-ci, il y a le cancer, un mal qui parle fort à notre famille. Et nous suivons Axel Kahn, président  de la Ligue contre le cancer, lorsqu’il dénonce le manque de place qu’on a laissé pour traiter ce mal. Et les déprogrammations d’opérations pourtant nécessaires. 

A ce stade, il semble que la vaccination soit le seul remède pour se libérer du Covid et rendre l’hôpital à ses fonctions normales. Le Royaume-Uni a fait la démonstration de l’utilité du  vaccin, en réduisant drastiquement le nombre de morts. Ce qui permet à B.Johnson de se gargariser du Brexit. Devrions-nous pour autant nous désengager de l’Europe ? Evidemment non ! D’autant que bientôt vaccinés nous aussi, nous allons retrouver les charmes de notre vie française.

17:18 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

04/03/2021

Impressions de post-Covid

J’avais l’intention de parler de mes sensations lorsqu’on a éprouvé ce fameux Covid. Il n’a pas attenté à ma vie mais, quelque temps, l’a bien déglinguée. Pour  éclairer cet après, je me suis tourné vers tous les post-quelque chose.

IL y a déjà le postpartum où le ventre maternel doit se sentir libéré des kilos qui l’alourdissaient. Je n’insisterai pas sur ce point, n’ayant par nécessité des sensations que par oui-dire. Par contre, j’ai une vraie sympathie pour le postprandial. Quand un bon repas nous a mis dans une humeur heureuse et nous invite à une bonne sieste.

C’est justement un des gains les plus nets du post-Covid, d’avoir retrouvé l’appétit. Fini les 2 tranches de mandarine qu’on mettait des heures à avaler. Maintenant je mastique avec entrain tout ce qui arrive dans mon assiette. Et par bonheur, la cuisinière a décidé qu’on n’allait y mettre que du bon.

En dégustant ces bons aliments, je me dis que j’ai eu de la chance d’échapper à l’hôpital, le lot de quelques malheureux confrères. J’ai surtout évité une des séquelles répandues chez les anciens covidés : le virus qui traîne et supprime le goût, tellement précieux, pendant des semaines.

En fait, j’ai eu un virus qui m’a asséné un grand coup et qui a groupé ses malfaisances sur 2 semaines. Avec ce solde de tout compte, je reviens à la vie normale en m’étonnant à chaque instant de pouvoir réaliser des actes simples : préparer un jus d’orange, le petit déjeuner du matin. Il reste à marquer le clap de fin. Depuis un mois on n’a pas pris une seule goutte de vin, non par vertu, mais juste pas envie. Et alors, comme on se l’était promis, on a débouché ce dimanche une bouteille de jura dont on a dégusté chaque molécule. Je suis redevenu un vivant normal.

Le sort qui m’échoit maintenant : comme tous ceux qui ont échappé à un grand massacre, devenir un ancien combattant du Covid. Je n’aurai pas grand-chose à raconter. Tout à la joie d’être revenu parmi les vivants,  je serai impavide face aux oreilles narquoises qui bouderont mes péripéties covidiennes.

09:22 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)