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18/05/2024

Hey boy, on se reprend ?

A ton âge, tu as le droit de regarder les écrans et même, malgré quelques aléas de t’en servir. Tu fais cette revendication en écho à celle du moment : réduire, voire interdire, l’usage des écrans aux enfants selon l’âge. Certains exigent une loi sur le sujet plutôt de la responsabilité parentale. Les consultants, les bons, qui préconisent un nouveau mode d’emploi,  fournissent aussi les outils pour mesurer les progrès. Qu’en sera-t-il de cette nouvelle injonction ?

Du moins cette mise en garde pourra toucher quelques égarés et évitera à des enfants de commencer tôt une vie de  zombies fonçant tête baissée sur les trottoirs à la  poursuite de ce que leur raconte leur smartphone.

Tu as profité de ton écran, papy, pour nous raconter par le menu tes malheurs oculaires. Pour peu que l’on te prête une oreille bienveillante, toi le taiseux, tu nous en faisais des tonnes sur la macula et la rétine. On a eu droit aussi à tous ces zélés professionnels te proposant leurs divers outils pour t’aider.

Tu n’as pas rechigné à te faire aider. D’abord par ton aidante fidèle et attentive ( elle a préparé ta sieste tandis qu’elle conduira )  pour te conduire jusqu’en Alsace Et là, la position du pacha fatigué à qui on apporte les plats au restaurant, où on devançait tes besoins te convenait plutôt bien.

Tu t’es laissé « bagager » à Strasbourg. Il y avait de quoi oublier ton dernier passage dans cette ville. Installé dans l’hôtel luxueux choisi par ton client, la télé t’apprenait ce jour-là que le jeune Busch, sur la foi de vraies fake-news, venait de lacer la guerre en Irak. Aujourd’hui, c’est la splendeur de la cathédrale, de ses vitraux, de son horloge et la chaleur de nos amis italiens.

Au retour, gavé de tant de bons moments, tu as un peu honte de te laisser bercer comme un vrai malade.  Tous ces soins, ces instruments qu’on a dépensés pour toi, il faut t’en servir. Ta super lampe te permet de lire, même un livre. Tu peux reprendre le rite de la lecture du soir. Surtout, reprenant tes rythmes, tu vas rajeunir et laisser cette vie de pacha trop choyé

09:29 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (2)

03/05/2024

La clenche qui cloche

Ce mois de mai nous verra probablement finaliser nos 2 dernières randonnées en voiture. La 1ère est la cousinade en Alsace, l’occasion de la famille rassemblée de toute l’Europe (en réalité Allemagne et Italie). Certes le voyage en train aurait été plus confortable et demandait moins d’attention. Mais pour les 4 changements que nécessitait ce voyage l’attention aurait été à son comble pour le transport des valises en 10 minutes, surtout si le train a un léger retard.

Pour le 2ième, notre fils voulait offrir à sa mère sa part de vagabondage vers Cassis et les Calanques .Respectueux de ses désidératas, il emmènera la reine-mère et le « prince qu’on sort » qui, pour la voiture, ne servira pas à grand-chose.

Cet abandon de la voiture pour les prochains, et éventuels voyages, contredit un peu l’idée de nos enfants, et plus encore de nos petits-enfants, selon laquelle on n’est pas si vieux. Pour ces derniers, la zone entre 65 et 90 ans est tellement lointaine. Si ceux qui s’y trouvent ont la capacité  de marcher (tant bien que mal) et de voir clair (même approximativement) ils fonctionnent encore pas trop mal.

On a admis (assez lentement pour moi) que la bonhomie de notre âge comportait des effets indésirables dont le réflexe de s’énerver pour des bricoles qu’on aurait jeté par-dessus l’épaule autrefois. Ainsi on avait préparé soigneusement notre 1ère sortie C-car, points d’étape, d’arrivée, équipements intérieurs. Un froid glacial nous a poussés à la retraite au bout de 3 jours. Plus d’esprit d’aventure et de dynamisme pour insister.

Durand des jours, j’ai rangé des idées dans les bonnes cases du cerveau pour sortir le papier qui fera date. En relisant avec une certaine satisfaction ce texte durement élaboré, un geste malencontreux a envoyé  cet écrit mémorable à la corbeille.

La famille voironnaise a investi dans les fenêtres, les volets, les portes pour présenter une maison toute rénovée. La contemplation de cet objet prêt au concours de la plus belle maison du canton va buter sur un détail : la clenche du portail n’est plus adaptée, parasitant des semaines de dur travail.

Des détails importuns  qui nous font tomber dans ce défaut assez partagé chez les gens d’âge : râler. Mais je me soigne. La prochaine clenche qui clochera, je la verrai venir avec le sourire narquois de celui qui sait et je l’accueillerai avec toute la sérénité du (vieux) briscard.

15:12 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

13/04/2024

D'accord ou non, un bienfait dont tout le monde bénéficie: la fin de vie

Il y a un thème qui tourne en boucle en ce moment : mourir dans la dignité. Chacun a relativement conscience que la vie a une fin. Mais seriner cela  jad nauseumo à ceux qui sont justement près de la fin confine au harcèlement.  . Pour parler de ce sujet, je n’aurai pas l’impudence de laisser échapper quelque gaudriole qui ponctue parfois mon propos.¨

Pourtant il y aurait presque  matière à comique à cette belle unanimité qur le r »confortant « mourir dans la dignité ». Ce qui échauffe mes oreilles c’est la statistique prétendant que 85 ou 92 % des français sont favorables à mourir dans la dignité.

Ce bel ensemble me rappelle le livre dc Tchakhotine « Le viol des foules » où l’auteur consacre plus de 600 pages à expliquer qu’on fait dire ce qu’on veut à un questionnaire. Imaginez qu’on vous rend un micro : « Souhaitez-vous mourir dans la dignité » Difficile de répondre non. Le petit pourcentage, variable on l’a vu, qui n’est pas favorable, sans tomber dans l’indignité, voit d’autres types de mort.

La mort par provocation. Tel De Grossouvbre se suicidant dans son bureau à l’Elysée comme une signature des petitesses de la maison distillée longuement   à un journaliste officiant aujourd’hui à Mediaprt. A Gaza ou en Ukraine, la mort par absurdité de la guerre. La mort par stupidité d’un record à battre.

Je me permets d’interprêter  les votes favorables. Ils veulent à mon avis une fin de vie dans la sérénité. Ils redoutent les familles, pour le coup indignes, qui se débarrassent du vieillard dans un EHPAD. Ils craignent l’entêtement du chirurgien qui veut tenter une opération sur une vie qui ne tient déjà plus qu’à un fil, et qui va casser.

A part une loi qui dépénaliserait de qui est encore interdit, la majorité souhaite s’éteindre parmi une famille apaisée ou des amis chers. Pour ma part je souhaite repérer le moment où on n’a plus envie de philosopher, où le corps conscient et usé de tout ce qu’il a fait, veut rendre les armes sans prolongations factices. Je pourrais alors, à défaut de dignité, rêver que la mort me saisisse dans mon sommeil.

17:44 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)