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17/09/2020

Vélothérapie

Au risque d’être accusé de gâtisme, je vais  revenir encore au vélo. En effet, à l’heure où divers thérapeutes essaient de nous guérir des ravages causés par le Covid, je voudrais apporter ma pierre à l’édifice, proposer ma « vélothérapie ». J’ai remarqué depuis longtemps en effet que mes soucis se dispersent au vent de la vitesse. Et quand la vitesse faiblit, au pied d’un col par exemple, l’esprit est accaparé par le présent : « ai-je le bon braquet ? », ai-je encore une vitesse pour le raidillon que j’aperçois ? », donc pas vraiment disponible à d’autres pensées.

Juché sur ma machine, je jouis de l’aisance que me procure un pédalage facile, équilibré sans peine. Il facilite l’éclosion de pensées positives. Me reviennent en mémoire des chevauchées lointaines, des « exploits » de difficultés surmontées. Sans effort, l’esprit dérive vers de nouveaux projets. Mes neurones aérés sont volontiers créatifs. Ce post n’est-il pas né de ma dernière sortie à vélo ?

La vitesse, somme toute mesurée, surtout pour moi, permet de détecter, puis de s’attarder sur un paysage, un monument, une curiosité non prévue sur la carte. Elle permet aussi de rencontrer, pas forcément à l’arrêt, d’autres cyclistes. C’est encore une circonstance, comme en montagne, où on se salue. On affiche le sourire bienveillant de personnes se reconnaissant de la même confrérie. A charge ensuite d’agrémenter la 1ère rencontre par des échanges techniques ou géographiques. 

Parmi les thérapies que pourrait offrir le vélo, certains essaient de l’utiliser pour retrouver la silhouette qui était la leur avant qu’ils ne s’adonnent régulièrement à la bière (pour espacer le whisky). Un objectif difficile quand il faut tenir un guidon avec un buste débordant posé sur les rondeurs de l’estomac. Compliqué par l’installation d’un fessier XXL sur une selle même plus large que celle de Chris Froome. Mais, croyez-en Musset : « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ».

Cela fait beaucoup de raisons de défendre les vertus du vélo et de ses pratiquants. Aussi, dans un contexte d’augmentation de la délinquance, des féminicides, des virus, ce serait bien que notre ennemi coutumier, la voiture, s’en tienne à son étiage habituel de 190 cyclistes tués par an.

 

09:56 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

30/07/2020

Et 1, et 2, et 3.

Il y a 4 ans nous sommes devenus arrière-grands-parents par l’arrivée d’un petit garçon. Complété récemment par une petite fille. Malgré toute l’admiration que nous pouvions avoir pour ces bambins, moins que les parents, que les grands-parents quand même, nous éprouvions une sorte d’incomplétude (ça se dit incomplétude ?). Deux, c’est moins que trois. Un trépied qui  n’a que 2 pieds ne tient pas.

Heureusement cette espèce de manque vient d’être comblée par l’arrivée d’un 3ème bambin. Foin de la symbolique du 3, qui inaugure les nombres premiers, des 3 principes de vie, passé, présent, futur, des 3 rois mages, des 3 religions monothéistes, dieu en notre royaume, nous possédons notre trinité.

J’oublie un peu mon absence de féminisme qui me ferait voir dans ce nouveau match les garçons mener 2 à 1. Déjà âgé de 4 ans ou tout récent, ce sont d’adorables jeunes pousses qui viennent d’éclore. Malheureusement pas dans la meilleure des atmosphères, avec le monde qu’on leur prépare. L’étagement en âge nous fait mesurer à quelle vitesse le plus dépendant de quelques jours devient autonome en peu d’années. On devine l’ossature des futures contestations qui ne vont pas manquer d’advenir.

On aimerait se projeter vers ces moments, jeunes ados par exemple, où on pourrait lancer avec eux des grands jeux, des expéditions mémorables, le tour du Vercors à vélo. A nos âges, le risque est grand qu’on ne puisse pas y participer. Une bonne raison de jouir de ce qui nous est offert aujourd’hui.   

17:00 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (2)

09/07/2020

Mon vieux Georges

Nous entrons dans une zone d’âge dans laquelle nous déplorons de plus en plus souvent le départ d’amis chers. Moins définitif mais tout aussi triste, on peut assister à une entrée en déliquescence de ceux-ci. C’est le cas de mon ami Georges rencontré la semaine dernière. Le fantôme qu’il est devenu faisait remonter en contre-chant à mon esprit les nombreux pans heureux de notre histoire 20 durant.

Je fais la connaissance de Georges lors de son embauche, malgré quelques avis contraires, dans notre usine papetière. Bientôt plus personne ne le regrettera. Dans cette ambiance de travail intense, Georges joue très vite une sorte d’animateur social qui pétille d’idées. Par exemple, on meuble la pause de midi par des tournois endiablés de tennis de table. En ancien coureur de demi-fond, Georges entraîne les autres sur de longs footings.

On remplit aussi les week-ends. Une fois, c’est la montée pédestre au Grand-Veymont, suivie d’un barbecue à Gresse. Une autre fois c’est à vélo, grande marotte de Georges, que des ouvriers échappent à leur 3X8 habituel pour aller pique-niquer sur le plateau d’Autrans. Un week-end agrandi permettra à Georges de nous emmener en Beaujolais. Bien sûr pour quelques caves, mais surtout pour les nombreux cols que recèle ce vignoble.

Le langage très fleuri de Georges  fera souvent oublier les jambes fatiguées. Celui du vélo bien sûr où le méchant col devient une « bosse ». On apprend vite que « se mettre la selle dans le c… » n’est pas la sortie dominicale pour acheter les croissants. Hors du vélo, on saura qu’il faut faire le deuil de celui qui « a levé les galoches » plus quelques autres formules moins orthodoxes !

Mon souvenir ne serait pas aussi vif sans quelques gâteries que Georges m’avait réservées. Telles ces 40 ou 45 kms à vélo pris avant le boulot, en direction de Laffrey ou du Vercors selon le vent. Maître es vélo, il me lance, avec ses copains de Claix, dans les 260 kms et les 5 cols du B.R.A. Ainsi élancés, ce sera 5 ou 6 fois, les 200 kms du Tour du Vercors. L’apogée, avec départ à 1H du matin sur le cours Jean-Jaurès, les 465 kms de Grenoble-Nice. D’ailleurs prolongés d’une quarantaine de kms pour trouver un lit à Menton.

A tous ses talents Georges ajoute une belle compétence sur le travail du bois. En plus de  divers apports au moment de notre maison, il nous sculpte, pour le fun, dans du noyer, son bois fétiche, 3 œufs. Un œuf en bois était souvent l’outil utilisé par les ménagères pour les aider dans la reprise des chaussettes. Evidemment nulle chaussette ne connaitra jamais chez moi le soutien d‘un œuf. Sagement dans leur coupe, ils seront le remord d’une vocation vers le travail du bois jamais vraiment entreprise.     

 

Mon souvenir ne serait pas aussi vif sans quelques gâteries que Georges m’avait réservées. Telles ces 40 ou 45 kms à vélo pris avant le boulot, en direction de Laffrey ou du Vercors selon le vent. Maître es vélo, il me lance, avec ses copains de Claix, dans les 260 kms et les 5 cols du B.R.A. Ainsi élancés, ce sera 5 ou 6 fois, les 200 kms du Tour du Vercors. L’apogée, avec départ à 1H du matin sur le cours Jean-Jaurès, les 465 kms de Grenoble-Nice. D’ailleurs prolongés d’une quarantaine de kms pour trouver un lit à Menton.

A tous ses talents Georges ajoute une belle compétence sur le travail du bois. En plus de  divers apports au moment de notre maison, il nous sculpte, pour le fun, dans du noyer, son bois fétiche, 3 œufs. Un œuf en bois était souvent l’outil utilisé par les ménagères pour les aider dans la reprise des chaussettes. Evidemment nulle chaussette ne connaitra jamais chez moi le soutien d‘un œuf. Sagement dans leur coupe, ils seront le remord d’une vocation vers le travail du bois jamais vraiment entreprise.     

 

16:26 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)