09/03/2018
Mangez bio, sûrement, "vous mourrez quand même"
Dans ce monde où on s’étripe gaillardement, on voit qu’on vit dans un pays très épargné puisqu’on a la chance de se préoccuper de manger bio. C’est vrai que c’est une vraie séduction d’assister, dans un de ces temples de la bonne nourriture, au rituel quasi religieux avec lequel les célébrants remplissent leurs sacs en papier de quinoa ou leur bouteille en verre de jus d’agave.
La componction dans leurs gestes montre assez leur fierté d’appartenir à cette confrérie de ceux qui savent les vraies choses. Un rituel qui convient bien aux « bobos » d’autant que, même dépouillés de leurs emballages et sans un lourd marketing, les produits sont assez chers.
Un filon qui ne pouvait pas laisser les grandes enseignes indifférentes. Et de se jeter sur cette manne comme un vol d’étourneaux. Aujourd’hui, les praticables croulent sous le « bio », mais avec emballage et marketing pour attester de sa pureté.
N’empêche ! J’ai l’habitude de mouiller mes céréales avec du lait. Celui que j’achète est « bio », simplement parce que ma marque préférée l’offre ainsi. Quand je mesure la distance entre le pis de la vache qui l’a produit et mon bol, en passant par un Lactalis quelconque pour le conditionner, je me demande si toutes ces manipulations étaient totalement pures.
Aussi bien le « bio » des puristes ne pouvait pas en rester là. Faudrait voir à ne pas confondre « Biocoop » et « Intermarché » ! A la place de votre vil sucre d’enseigne, vous le prendrez rapadura et plutôt que le litchi commun, vous choisirez le ramboutan, le même mais chevelu.
Certes, toutes ces merveilles culinaires ont longuement navigué sur les océans pour parvenir à nos étals. Ce qui offense grandement les écolos, proches cousins des amateurs de « bio ». Une seule solution, pourtant éprouvée hier : tâcher de retrouver chez le « paysan du coin », avec choux, carottes communes, la pomme du verger de beau-papa, tavelée, pas bien ronde, dont la chasse au ver lové dans les moindres recoins, laissait un goût incomparable !
10:10 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
04/01/2018
Relache
Dans cette semaine où une grande partie des salariés était en vacances, je me suis octroyé une relâche. J’ai adopté le repos de la célèbre trêve des confiseurs. Une formule à des allures d’oxymore. Tellement, dans cette semaine, les confiseurs ne sont guère en repos. C’est même l’apogée de leur activité (et de leur chiffre d’affaires).
Ils y vont de bon cœur puisque les consommateurs réclament leur ration de libations gargantuesques pendant ces deux rituels réveillons. Pour nous, le rituel a consisté en un rustique repas avec mon épouse. Rejoints pour la fête par notre fils et sa jambe empaquetée. A croire que c’est un tic de famille ces jambes périodiquement en panne.
On a quand même échangé des vœux, en l’occurrence de sérénité dont on a bien besoin. Quand on avait encore des partis politiques en forme, appartenir à l’un fournissait des cibles évidentes à critiquer dans celui d’en face. Depuis que Macron les a fait exposer, chacun critique tout le monde. L’idée très ancienne de déposer les armes dans une trêve d’une semaine serait bienvenue, et même au-delà d’une semaine.
Tant qu’à s’épanouir dans les vœux, je me souhaite à mon égard un peu de tolérance. Maintenant qu’on nous fait sentir qu’on est vieux, trop lent pour s’accorder avec le flux du siècle, trop discipliné pour les petits accommodements habituels, trop déconnecté pour distinguer une musique électro d’une death métal, bref passablement « out », qu’on me fasse remarquer ce décalage un peu gentiment cette année me conviendrait assez.
Finalement, j’aimerais pour cette année garder une bonne forme sans pépins, avec assez d’énergie pour apporter du réconfort à mon épouse dans les épreuves que la vie ne manquera pas de lui fournir, et même, de temps à autre, lui ouvrir des horizons ensoleillés.
17:37 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
01/12/2017
Parité : dommages collatéraux
Je dois avouer que depuis quelques semaines j’ai accaparé Word dans les ordis et tout simplement l’attention avec mes différents bobos. Pour autant, je ne m’attendais pas à ce que mon épouse, sans aucun esprit d’égalitarisme paritaire, vienne me remplacer sur le chemin de l’hôpital.
Cela s’est passé lors d’une promenade très tranquille dans notre rue, dans un boyau assombri de plantes exubérantes. Là, un pavé disjoint a jeté à terre ma pauvre épouse, interdite devant ce piège, et la blessant sérieusement.
Le sel de l’histoire est que la même personne, fulminant à propos de ce passage pour un proche en fauteuil, s’était vu répondre par la mairie que la voie était garantie pour les handicapés. Ce qui ne l’excuse quand même pas d’essayer, sournoisement, de grossir le nombre de ceux-ci grâce à ce guet-apens.
Si ce n’était, malheureusement, la formule favorite de D.Trump, je dirais que c’était l’occasion de constater qu’il y a encore de « bonnes personnes ». En effet, dans le couple qui nous suivait, l’homme, sûrement pas mu dans un esprit de séduction, vu le visage de la blessée, s’est offert spontanément de nous aider. C’est donc dans cet équipage inédit, un bras autour du bon samaritain, l’autre autour du mari, que nous avons regagné notre domicile.
Aux urgences de l’hôpital, on nous a confirmé qu’il n’y avait rien de cassé. Mon épouse s’en réjouissait, certes pour elle, mais aussi pour moi. Elle me dispensait de ce fait du statut d’infirmier, de cuisinier, de garde-malade, rôles pour lesquels je n’ai pas une grande aptitude. C’est pourtant là qu’elle a excellé à mon égard durant des semaines.
En me dispensant de lui rendre une sorte de « monnaie de sa pièce », ma partenaire fidèle depuis 58 ans m’offre une autre attention. Celle de montrer qu’en amour vrai on ne comptabilise pas le dû de chacun. On aime, un point c’est tout !
09:28 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)