Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/12/2020

Droles de drames

Empruntant ce titre à un vieux film de Marcel Carné, j’ai mis les drames au pluriel. En effet, sur la surface de notre pays, on voit éclater plein de bulles qui sont autant de drames, amplifiés par les medias. Deux sont encore en course cette semaine : les stations de ski et le remplissage des églises. Sans aucun lien entre eux. Si un paroissien glisse jusqu’à chuter en sortant de la messe, c’est, espérons-le, involontaire. Et, rares sont les skieurs qui terminent leur schuss devant le porche de l’église !

On peut admette qu’une « jauge » de 30 personnes dans une cathédrale fasse un peu mesquin, mais qui définira les tailles des églises et donc la jauge ? En fait c’est Noel avec la bouffée de paroissiens supplémentaires attendue  que regrettent les clercs. Ils devraient se souvenir qu’un certain nombre de fêtards ne cherchent qu’à ne pas manquer le « Minuit Chrétiens » entonné par le baryton local. Sitôt cette obole au folklore religieux expédié, on court vers le réveillon qui attend, autrement plus ragaillardissant.

Les clercs qui ne maitrisent pas tous les codes de la « com » devraient faire contre mauvaise fortune bon cœur. C’est-à-dire attribuer au virus la désaffection désolante des offices. Leur langage souvent un tantinet « jésuite » leur donne pourtant d’habitude un certain don pour les formules appropriées.

Je vois bien que les cohortes d’intermittents de tout poil qui ne bosseront  peut-être qu’à mi-janvier dans les stations de ski peuvent être frustrés. Mais que les skieurs (et j’en suis un) perdent quelques semaines de leur sport ne méritent pas des manifs à faire pleurer la population sur leur triste sort. Finalement ils ne sont  que 10% à s’offrir des vacances de neige. Et  sur ce faible pourcentage, une petite partie seulement pratique le ski. L’autre n’utilise les télésièges que pour se rendre au restaurant d’altitude, y déguster une fondue ou boire des liquides euphorisants !

Pour une majorité de français, soucieux de protéger chacun du virus, ces geignards font l’effet d’enfants gâtés. Quand on a beaucoup, on se plaint de ne pas avoir davantage. Hubert Vedrine le pointait déjà : « Plus un pays est heureux, plus peut être extrème le comportement de ses éléments déviants »  Ce que va illustrer un vaccin, pas encore arrivé, dont on commence à chipoter sur les éventuels 1ers servis. Doléances labellisées par quelques stars venues de n’importe où, télé, chanson, évidemment hors courses sur le sujet. Les « idiots-utiles » dont notre « information » raffole depuis quelque temps.

15:30 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

18/11/2020

Un tour de confiné

Un article du Monde estimait récemment que nos gouvernants, bousculés par la pandémie, étaient comme dans une machine à laver. Je trouve que nous autres, citoyens, sommes aussi blackboulés dans un maelstöm d’injonctions contradictoires. Aussi, sous ce soleil quasi printanier, j’avais vraiment envie de profiter de mon kilomètre chichement octroyé. Sur la piste cyclable évidemment !

Déjà bien remplie de cyclistes en tous genres et tous modèles de bécanes. Les familles dominaient avec des gamins ravis d’échanger le masque de l’école pour le casque du vélo. En contre-point, des adultes que le Covid avait remis sur une bécane oubliée depuis des lustres, s’appliquaient à pédaler. On dit que cet art ne s’oublie pas, mais il nécessite toutefois quelque entrainement. Possible qu’à l’issue du confinement, ils auront retrouvé la pédalée d’antan ! Juste au moment d’oublier de nouveau la bécane au garage.

Aussi sur des roues, 2 messieurs en fauteuil électrique vont devisant à un rythme tout à fait modéré. Tout à leurs débats, ils ne voient pas qu’ils bloquent la circulation derrière eux. Et on assiste à ce spectacle incroyable, seulement en période de confinement : un bouchon sur la piste cyclable.

Je rencontre aussi les passagers clandestins habituels : les hommes à chiens. Aujourd’hui, ô merveille ! les chiens ont la laisse. Sauf qu’elle est tendue entre chien et homme, chacun de son côté de la piste, comme une corde à sauter. Des années de cirque, chaque fois plus audacieuses, ne m’ont jamais montré un artiste sauter à la corde avec un vélo. Alors, à mon âge….

Bien sûr, je dois bien accepter que des piétons, sans doute honteux « de faire le trottoir », préfèrent marcher sur la piste. L’ayant choisie, ils l’occupent en groupe large et compact. Leur réclamer un passage à vélo les laisse de marbre. Emules de Trump  ils adoptent le slogan : « j’ai gagné cette place, pourquoi je m’en irais ! »

A part l’exercice d’adresse sportive offert par cette voiture, en embuscade au ras de la piste, ouvrant sa portière pile quand j’arrive à sa hauteur, cette heure pleine de bonnes et de mauvaises manières, s’est montrée riche de découvertes. Pas vraiment de paysages, vite explorés dans un kilomètre restreint, mais d’un condensé de vie sociale où, par bonheur, les sots ne sont pas majoritaires.

09:42 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

07/10/2020

Hiver précoce

On nous avait prévenus : le dérèglement climatique allait créer des bouleversements dans nos vies. Mais la semaine dernière, la météo a frappé un grand coup. On a sauté l’automne et on est passé des derniers feux de la canicule à l’hiver. Avec tous les accessoires hivernaux : radiateurs en action, rideaux ou volets tirés et grosse veste irlandaise sur le dos.

Il a fallu passer 45 ans à Grenoble avant qu’on ne découvre cette boutique irlandaise offrant toutes les productions typiques de la « Verte Erin » (on disait comme ça il y a 50 ans, de mon temps donc) : des gros pulls tricotés, des livres de contes, des bibelots du folklore, un fantastique choix de whiskys. Le jour de la découverte, dans un grand moment de sagesse, nous avions pris des vêtements et laissé le whisky.

C’est donc drapé dans cette veste, qui sent encore le mouton d’Irlande, que j’ai nargué l’hiver en relisant mes auteurs favoris. Lors de notre 1er raid à vélo le long du Danube, mon fils avait ironisé parce que j’avais lu 2 fois « Entre les murs » de Begaudeau. Je dois dire que les comportements d’une 4ième parisienne, en 97, rendait mes frasques de jeune pensionnaire à l’état d’aimables gamineries. Je retrouve donc sans remord mes Fournel, Fottorino, Tesson, plus baroudeurs que sentimentaux. Mais ils compensent le manque d’activité.  

Par bonheur, la pandémie n’a pas tari le gout des éditeurs ni la verve des auteurs et on va pouvoir puiser pour ces longues soirées au coin du feu dans un grand catalogue de nouveautés. Avec cette chance que notre médiathèque, encore accessible sous conditions, accepte sans barguigner toutes les suggestions d’achat qu’on lui fait.

Quand on a fini de lire, il reste à explorer les vidéos manquées. Celles par exemple du récent et bizarre Tour de France. Débarrassé de la caravane et du bruit, on n’a plus que les coureurs et les paysages. Une mention spéciale à ce sujet au commentateur des « à-côtés » de la course. Chemin faisant, il nous a révélé de nombreux points d’histoire. Et, soyons chauvins, il nous a détaillé l’église du Macornay de mon épouse et les vignes de notre Chateau-Chalon chéri.

C’est aussi le bon moment pour entendre de beaux textes en musique. A l’occasion, picorer une chanson de Ferrat ou de Brassens. Justement en connaissant les textes par cœur, on guette et on s’émerveille du mot ou de la tournure de style inattendus.

Tous ces bonheurs nous feraient prendre l’hiver comme un Nirvana, blottis au chaud dans nos fauteuils. Il se trouve que c’est aussi le temps de l’avalanche des mains tendues de toutes les O.N.G. travaillant à fournir des vêtements, voire un toit, aux malheureux transis sous les ponts de nos autoroutes. Une quête bienvenue pour nous  empêcher de nous endormir !    

09:21 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)