09/07/2020
Mon vieux Georges
Nous entrons dans une zone d’âge dans laquelle nous déplorons de plus en plus souvent le départ d’amis chers. Moins définitif mais tout aussi triste, on peut assister à une entrée en déliquescence de ceux-ci. C’est le cas de mon ami Georges rencontré la semaine dernière. Le fantôme qu’il est devenu faisait remonter en contre-chant à mon esprit les nombreux pans heureux de notre histoire 20 durant.
Je fais la connaissance de Georges lors de son embauche, malgré quelques avis contraires, dans notre usine papetière. Bientôt plus personne ne le regrettera. Dans cette ambiance de travail intense, Georges joue très vite une sorte d’animateur social qui pétille d’idées. Par exemple, on meuble la pause de midi par des tournois endiablés de tennis de table. En ancien coureur de demi-fond, Georges entraîne les autres sur de longs footings.
On remplit aussi les week-ends. Une fois, c’est la montée pédestre au Grand-Veymont, suivie d’un barbecue à Gresse. Une autre fois c’est à vélo, grande marotte de Georges, que des ouvriers échappent à leur 3X8 habituel pour aller pique-niquer sur le plateau d’Autrans. Un week-end agrandi permettra à Georges de nous emmener en Beaujolais. Bien sûr pour quelques caves, mais surtout pour les nombreux cols que recèle ce vignoble.
Le langage très fleuri de Georges fera souvent oublier les jambes fatiguées. Celui du vélo bien sûr où le méchant col devient une « bosse ». On apprend vite que « se mettre la selle dans le c… » n’est pas la sortie dominicale pour acheter les croissants. Hors du vélo, on saura qu’il faut faire le deuil de celui qui « a levé les galoches » plus quelques autres formules moins orthodoxes !
Mon souvenir ne serait pas aussi vif sans quelques gâteries que Georges m’avait réservées. Telles ces 40 ou 45 kms à vélo pris avant le boulot, en direction de Laffrey ou du Vercors selon le vent. Maître es vélo, il me lance, avec ses copains de Claix, dans les 260 kms et les 5 cols du B.R.A. Ainsi élancés, ce sera 5 ou 6 fois, les 200 kms du Tour du Vercors. L’apogée, avec départ à 1H du matin sur le cours Jean-Jaurès, les 465 kms de Grenoble-Nice. D’ailleurs prolongés d’une quarantaine de kms pour trouver un lit à Menton.
A tous ses talents Georges ajoute une belle compétence sur le travail du bois. En plus de divers apports au moment de notre maison, il nous sculpte, pour le fun, dans du noyer, son bois fétiche, 3 œufs. Un œuf en bois était souvent l’outil utilisé par les ménagères pour les aider dans la reprise des chaussettes. Evidemment nulle chaussette ne connaitra jamais chez moi le soutien d‘un œuf. Sagement dans leur coupe, ils seront le remord d’une vocation vers le travail du bois jamais vraiment entreprise.
Mon souvenir ne serait pas aussi vif sans quelques gâteries que Georges m’avait réservées. Telles ces 40 ou 45 kms à vélo pris avant le boulot, en direction de Laffrey ou du Vercors selon le vent. Maître es vélo, il me lance, avec ses copains de Claix, dans les 260 kms et les 5 cols du B.R.A. Ainsi élancés, ce sera 5 ou 6 fois, les 200 kms du Tour du Vercors. L’apogée, avec départ à 1H du matin sur le cours Jean-Jaurès, les 465 kms de Grenoble-Nice. D’ailleurs prolongés d’une quarantaine de kms pour trouver un lit à Menton.
A tous ses talents Georges ajoute une belle compétence sur le travail du bois. En plus de divers apports au moment de notre maison, il nous sculpte, pour le fun, dans du noyer, son bois fétiche, 3 œufs. Un œuf en bois était souvent l’outil utilisé par les ménagères pour les aider dans la reprise des chaussettes. Evidemment nulle chaussette ne connaitra jamais chez moi le soutien d‘un œuf. Sagement dans leur coupe, ils seront le remord d’une vocation vers le travail du bois jamais vraiment entreprise.
16:26 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
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