03/12/2015
Du bon dans le mauvais
Toutes les radios et télés vibrionnent à l’envi à propos de la fameuse COP 21. Et cela, pour une fois, en vaut la peine. Il s’agit d’établir comment nos activités pourraient ménager le climat, et donc aussi la planète de nos enfants.
Sans faire un particulier mauvais esprit, certains s’interrogent sur les tonnes de kérosène et d’essence des avions, bus et voitures qu’il a fallu consommer pour ce sommet. Mais si ce gachis permet de venir à bout des dérèglements de notre climat, l’investissement n’aura pas été vain. D’autant qu’il y a une autre conséquence : de moindres inondations ou tempêtes favoriseront la paix entre ceux qui en souffrent et ceux qui les provoquent.
On aime moquer les nouveaux végétariens qui renoncent à la viande. Navrés de savoir qu’un kilo de beef a demandé 15000 litres d’eau. Ils se rattrapent souvent grâce au soja (même O.G.M.) venu du Brésil qui détruit de grands pans de la forêt amazonienne pour le cultiver. En attendant qu’on se mette aux insectes et aux algues, économisons l’eau si précieuse. Satisfaction aussi, le bœuf étant souvent une vache, d’avoir sauvé une Salers tellement belle ou une Aubrac dont l’œil quasi maquillé vous tirerait des larmes.
Dans les temps anciens, ceux de ma prime jeunesse, on allait déverser ses petites turpitudes au confessionnal pour revenir serein et blanchi. Aujourd’hui, on a préféré le psychiatre en guise de déversoir. Sans doute parce qu’on veut en avoir pour son argent, les pratiquants en reviennent, disent-ils, plus sereins. Mais la séance, poour atteindre le bien-être, doit être renouvelée plus souvent qu’à confesse.
Les enseignants, privés de la permission d’une bonne claque en réponse à une insulte ou une agression, songent aux quelques tapes reçues quand ils étaient élèves. Dans ma collection personnelle d’enseignants, j’ai encore le souvenir cuisant d’un instit appliquant avec maestria des coups de règles sur les 5 doigts réunis. Une maîtrise digne d’un bon batteur dans un groupe. En tous cas, il n’y avait pas de récidive pour la faute qui nous avait mérité les coups de règle.
Est-ce qu’on ira, pour délivrer les élèves, nos futurs citoyens, de leurs « incivilités, jusqu’à rétablir les châtiments corporels ?
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27/11/2015
Chère Léocadie (tous con-nectés)
Tu as une particularité qui tirerait des larmes de désespoir à nous autres en bas dans la plaine : « tu n’as pas de réseau » ! Pas de téléphone non plus d’ailleurs. Ta voix, qu’ils aiment entendre, suffit à rappeler ton chien et regrouper ton troupeau.
Mes récents soucis médicaux m’ont mis souvent dans les bus ou le tram. Parmi ces passagers plongés littéralement dans leur téléphone (avec lequel d’ailleurs ils ne téléphonent pas). Prolongés de 2 fils jusqu’aux oreilles, ça leur permet de t’écraser consciencieusement les pieds pour gagner leur place, sans s’excuser : tu es complètement absent de leur monde !
Rendu sur le trottoir, tu es exposé maintenant à une dure rencontre avec un de ces concentrés sur leur truc. Je ne suis pas complètement hostile à ce qu’une jeune personne me tombe dans les bras mais sans le préalable d’un choc avec ce drôle d’objet contondant.
Dans cette période d’avant Noël, je suis loin d’être débarrassé de l’ ennemi sournois. Le cadeau ad-hoc d’aujourd’hui est d’abord connecté. Et d’abord pour ces chers petits qui ont jeté depuis longtemps aux orties la poupée qui parle et le train électrique. C’est vrai qu’au C.P. ils ont plus besoin de savoir s’ils ont la 4G que d’apprendre l’orthographe ou la politesse.
Dans les merveilles que procure le nouveau téléphone, un smartphone ça s’appelle, tu payes tes achats en posant l’engin sur une petite boite ad-hoc. Et tu te prives du sourire et de l’accent chantant de la boulangère égrenant : « et vos 40 centimes, Monsieur ».
Toi, après une dure journée de travail, sans montre, tu sais qu’il est l’heure d’aller dormir. On a ici des fanas de la connection dont la montre, qui ne dit pas l’heure, leur raconte le matin si leur sommeil a été bon. Et si le sommeil était mauvais, ils en remettent une couche ?
09:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
19/11/2015
La déconologie
Après un tel titre, on voit qu’après avoir chanté le bonheur et la joie, je vais reprendre mon ronchon habituel. Et la cible du jour sera l’écologie. Ou plutôt tous ceux, toutes chapelles confondues et sous des affirmations plus ou moins nuancées, qui se réclament de cette philosophie. Et les secteurs où s’exerce son magistère sont infinis.
Un secteur qui les branche particulièrement est celui de la nourriture. A peu près tout le monde sait que manger équilibré, sans excès, est ce qui convient. Qu’en outre, déguster des fruits ou légumes de jardins proches, ou du sien propre, a un goût incomparable. Mais comme le bon peuple n’a probablement pas assez de bon sens pour savoir ce qui est bon pour lui, l’écolo de service en remet une couche. Au dela de la réduction du sel, du sucre, du gras, il faut retirer la viande, pas seulement rouge, aussi les œufs. Peut-être que sortant du cul de la poule, ils seraient impurs ?
N’oublions pas l’autre dada écolo : l’énergie. A condition de s’y retrouver. En effet, quand je « faisais dans » le papier, j’étais montré du doigt comme le sauvage sacrifiant les pauvres arbres. Aujourd’hui, le fin du fin pour se chauffer, c’est le bois (peut-être le mauvais bois ?) La doxa écolo a aussi chanté les éoliennes qui ne consomment que du vent. Aujourd’hui, vouées aux gémonies : le bruit, l’atteinte au paysage.
Pas étonnant qu’il n’y ait pas eu un des partis écolos pour faire une contribution pour la COP 21 et que l’organisation s’en remette pour cela à N.Hulot, celui-là même qu’ils avaient zappé pour la présidentielle au profit de E.Joly, avec le succès que l’on sait.
Un petit tour dans les mille nuances de l’écologie serait incomplet sans son dernier avatar ; la politique. On voit depuis longtemps que la pureté de la doctrine serait souillée par une alliance avec d’autres forces, disons de même tendance. A l’intérieur de ce qui aurait pu être un parti écologique, explosent les chapelles. Aujourd’hui, entre ceux qui aimeraient s’alourdir d’un portefeuille de ministre et ceux qui ne le veulent pas (la pureté retrouvée de ceux qui l’ont été ?)
Tout cela, vu d’un peu haut, ou un peu loin, pourrait évoquer des jeux de gamins dans la cour de récré. Mais dans un monde si chaotique, si rempli de barbarie, on aimerait trouver le grand maître qui siffle la fin de la récréation.
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