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13/08/2015

O tempora, O mores (Ciceron ?)

Sans qu’elles soient forcément ringardisées, certaines vertus n’ont plus tellement cours aujourd’hui. Je voudrais déterrer ces quasi-antiquités pour en faire une sorte d’éloge.

Depuis que les journalistes de l’écrit ou de l’image estropient le français à longueur de phrase, c’est un plaisir d’entendre à l’occasion quelqu’un s’exprimer correctement, voire dans un langage châtié.

Cette élégance du langage s’accorde bien avec celle du vêtement. Qu’on ne me prenne pas pour un défenseur du costume 3 pièces à tous crins. Je comprends évidemment qu’on allège un peu sa tenue, même quand on n’atteint pas les sommets de la canicule. Mais le débraillé, du type jupette ultra courte sur un fessier pas vraiment concurrent de la Vénus de Milo, me gêne.

Que dire alors de cette vertu abandonnée dans les oubliettes de Mai 68 : la décence. Dans un film par exemple, on devrait se souvenir qu’on est assez grands pour comprendre qu’à tel moment 2 personnes sont près de faire l’amour sans alourdir l’écran d’une paire de fesses qui se trémoussent en gros plan.

Abondance de fesses sûrement, par contre moins de chants en faveur de cette autre gloire perdue : la fidélité. Elle s’obtient par le jeu partagé de concessions. Pourquoi se priver d’offrir à l’autre le plaisir de faire quelques pas du côté de son point de vue ? Sans sacrifier au langage de l’amour courtois du Moyen-âge, un supplément de bonheur peut s’obtenir en échangeant dans le registre de la courtoisie, subtil exhausseur de la simple politesse.

 

Ne cherchez pas trop un message subliminal caché sous ces propos. Je vous le dis en clair : notre monde tumultueux me semble bien avoir oublié ces vertus. Et permettez à l’ancêtre de vous dire, quand la pétarade de cette voiture expulsant des décibels qu’il faudrait prendre pour de la musique se sera tue, « avant, c’était le bon temps » !

16:41 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

30/06/2015

"et moi, et moi, et moi"

Nul besoin d’être un fin philosophe ou lecteur assidu du Figaro pour constater que notre société est de plus en plus individualiste et consumériste. Il suffit d’entendre les lamentations du touriste « normal » lorsque le soleil ne distribue pas le juste niveau d’U.V. pour le bronzage ou que la neige n’est pas là quand ses skis à lui sont là. On peut d’ailleurs s’assurer pour cela. Mon grand-père, paysan, doit ricaner dans sa tombe de voir les gens refuser le temps comme il vient.

 Et pour l’ego, que dire aussi de cette mode des « selfies » qui proposent de se tirer le portrait et de le distribuer à tout va.  On voudrait croire : ma binette, forcément, mérite cette starisation. Il y a même des concours de « selfies » pour désigner le plus…justement je ne sais pas le plus quoi. Si, quand même, au bout du plus, un petit mot de 3 lettres dépeindrait assez bien cette foutaise.

Et ça touche tout le monde. Regardez une minute nos politiques prenant la pose dès qu’une caméra risque de fixer leur silhouette. Le record dans ce monde là serait dévolu aux écologistes qui se déchirent à coup de tweets assassins quand un leader (mot également féminin) menace d’occuper le devant de la scène. C’est une sorte de parti de l’ « égologie ».

Dans cette société assez tumultueuse, on est vite traité d’ original : il suffit de ne pas scruter en permanence la profondeur de ses rides ou la couleur de son bronzage, ou mieux encore de se préoccuper un tant soit peu de ceux qui sont autour de soi.

 

 

11:37 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

23/06/2015

Ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit

On ne s’attend guère à ce qu’une personne d’âge, comme moi, émette des idées nouvelles ou même modernes à l’aune des jugements d’aujourd’hui. Dans mes vieilles idées justement il y a celle-ci : il semble que dans les nouvelles générations,  pour exister il faut produire du bruit.

Dans le stade en face de chez moi, on a eu ce jour de calmes matches de foot de gamins. Pourquoi faut-il les conclure par une sono bruyante jusqu’à 11heures et demie du soir ? Partis s’en inquiéter, ce fut pour s’entendre dire que ces adultes avinés avaient la permission de minuit. Mais pas de pousser le son à ce point ni de s’alcooliser dans une enceinte sportive.

Il y a peu, nous roulions tranquillement à vélo dans cette belle route des « Grands Goulets ». Tranquille qualifie le temps, pas l’état d’esprit car nous étions assaillis du vacarme des moteurs de centaines de motos gâchant, ô combien, la somptuosité du paysage. On a cru comprendre que là était leur plaisir !

Dans un autre coin des Alpes tout aussi secret puisqu’il s’appelle Le Désert, nous pestions de ne pouvoir trouver le sommeil vers les minuit à cause de chants jetés à la nuit avec une belle véhémence. On apprit le lendemain que c’était la coutume locale pur se désembrumer de la lourdeur d’un enterrement qui avait eu lieu l’après-midi. Une sorte de fête de la Musique !

 

J’ai boudé celle de ma commune, craignant d’y entendre ces morceaux que mes vieilles oreilles n’arrivent pas à ranger dans la case « musique ». J’ai sans doute bien fait. En effet, parcourant le lendemain les allées du parc où avait eu lieu l’évènement, jonchées de bouteilles vides, de cartons et papiers, il est probable qu’on ne s’est pas défoulé seulement avec la musique, fut-elle d’époque !

18:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)