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22/06/2025

Les vraies n'arrivent qu'une fois par an.

Les médias ne nous ont pas encore assaillis du rouge dans le sens des départs que bruissent déjà les prémices de l’évènement principal de l’été : les vacances. On comprend que celles et ceux qui ont rempli 35 heures de dur labeur de longues semaines pendant des mois qui n’étaient pas tous des mois de mai se préoccupent de leur prochaine libération. Non sans quelques questions. Où irai-je ? Comment irai-je ?

A chacun sa catégorie. Ceux-ci veulent aller n’importe où, plutôt au soleil, où on peut étendre sa chaise longue en attendant l’apéro. On peut les appeler les « bulleurs ». Il y a les sportifs qui vont emmener les chaussures de marche ou le cuissard cycliste dans des paysages mouvementés. Enfin les « fana-culture » piaffent depuis 11 mois dans l’émotion attendue de ce festival ou de ces monuments inédits.

Mais tous prévoient déjà la campagne obligée des allées magasinières. D’abord il est clair que « franchement, je n’ai plus rien à me mettre ». Cette quête peut nous faire découvrir, sait-on jamais, l’invention de l’année. Pour les sportifs, la tente qui se déploie toute seule ou le frein à disque électrique.

Enfin, largement équipés, demeure la toute nouvelle angoisse : des sites submergés par le « sur-tourisme » vont limiter les entrées. Un comble ! Au moment où on s’apprête à jouir d’une pleine liberté, on va devoir être bridé par des tickets, des réservations, au pire des reports à plus tard. Un  dernier avatar : ceux que taquine l’emprunte carbone vont connaitre les affres de l’âne de Buridan. Comment aller visiter Pétra sans voiture, ni avion ?

Ceux que l’âge a mis en liberté totale du temps, les retraités, devraient être dégagés de ces soucis. Les veinards qui viennent de tout juste franchir la barrière pensent poursuivre des années, (des décades ?) les  activités habituelles. Viendra quand même un jour où l’arthrose, les rhumatismes, ou pire encore, auront pris le dessus. L’horizon va beaucoup se restreindre.

Le groupe se réduit aussi de manière qu’on dit naturelle. La conversation va tourner autour des fondamentaux des gens d’âge. « On l’opère quand, Madeleine, pour sa prothèse de hanche » ? « Il n’a pas de séquelles, Joseph, après son A.V.C. » ? On entre dans cette période où de temps à autre un copain oublie toutes ses séquelles en se faisant une ultime malle.

A l’enterrement on a cet air un peu compassé de rigueur avec le cercueil à quelques mètres. A la sortie, un peu moins sérieux, on évoque les exploits et les manies de ce pauvre vieux. En gardant pour soi un petit sourire intérieur à l’idée qu’on vient de passer son tour pour cette fois. Et sur le seuil du funérarium, c’est d’un ton très guilleret qu’on lance « bonnes vacances » à ceux qui peuvent encore délaisser  fauteuil et télé.

 

08:36 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

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