08/05/2015
Souvenirs d'enfance
Est-ce les agressions de notre monde hyper connecté ou tout simplement la pression de l’âge, je suis de plus en plus souvent dans le souvenir de mon enfance heureuse dans un environnement pas vraiment chiche, en tous cas simple et harmonieux.
Après Du Bellay gémissant sur l’absence de « son petit Liré », nombre de poètes ont chanté la chaleur des veillées familiales. Le champion en l’occurrence est probablement Victor Hugo dont « l’art d’être grand-père » réveille chez chacun des souvenirs personnels et provoque ainsi l’émotion.
Plus près de nous, c’est Alain Rémond, dans « Comme une chanson dans la nuit » qui évoque l’époque de son enfance heureuse, dans une famille de 10 enfants, passée dans un village de Bretagne. Il raconte la frugalité des repas, l’habitude des joies simples : d’une visite, d’un jour passé chez une tante et cette kyrielle de petits riens qui suffisent à produire une atmosphère heureuse.
Ni génie, ni poète, je ne saurai pas dire les choses, mais cela n’enlève rien à la force de mes heureux souvenirs d’enfance. La radio, seul moyen de communication, nous disait l’état du monde sans le vibrion des images télévisuelles. Délestés des mobiles, des ordis, la famille a le temps d’être ensemble, de se retrouver au repas, où l’on se parle.
Je crois que mon intérêt pour le camping-car vient de là. Dans cette pièce unique de quelques mètres carrés, on a tout loisir d’être ensemble. « Privés » de four, de micro-ondes, de placards et de penderie, on vit simplement, par nécessité. On se satisfait de repas frugaux qui nous laissent plus épanouis qu’une invitation au « Georges V ».
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14/04/2015
On devrait naitre vieux, débuter par la sagesse, puis décider de son destin (A.Blandiana)
On me taille souvent le costume du vieux sage raisonnable. En tous cas, vrai ou usurpé, cela me va bien pour garder la tête froide dans ce monde fou et imprévisible. Deux images pour illustrer.
La 1ère, c’est la fameuse poignée de mains entre Raul Castro et Obama. Contre une éventuelle levée du blocus, les Etats-unis vont « aider » Cuba sur les droits de l’homme. La seconde, ce sont une dizaine de policiers tabassant un pauvre bougre qui tachait de s’enfuir (on le comprend). Un autre policier a fait « mieux » : il a tué le fuyard ! Les Etats-unis, référence des droits de l’homme, est-ce bien raisonnable ?
En bons franchouillards, on a l’ironie facile sur ces malheureux ricains. Est-ce qu’on peut vraiment se le permettre. Malgré un superbe système scolaire, on voit quand même qu’un tiers de nos concitoyens croit trouver son salut dans le Front National. Dans Education Nationale, il y a pourtant éducation. Qu’importe alors la refonte perpétuelle des programmes, les changements des rythmes scolaires, les résultats au PISA, si on n’est pas fichu de nous sortir des citoyens corrects !
Education encore. Coup sur coup, on découvre 2 instits convaincus de délits de pédophilie (en récidive en plus). La moindre des entreprises s’oblige à examiner sérieusement le plus simple des emplois, magasinier ou manœuvre, pour estimer une intégration harmonieuse parmi les collègues. Mais l’Education Nationale embauche sur la foi du diplôme, sans trop s’inquiéter de la personnalité ou du comportement!
On voit bien qu’il me faut toute la sagesse qu’on me prête pour vivre au milieu de ces folies et incohérences. Plus pour très longtemps, ajoutent quelques amis, avec un sourire de gentille ironie.
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31/03/2015
De toutes les écoles que j'ai fréquentées, celle qui m'a paru la meilleure, c'est l'école buissonnière (A.France)
Peut-être pour lutter contre l’esprit assez maussade qui assombrit notre pays, quelques thuriféraires zélés le parent de beaucoup de vertus. A les entendre, nous avons le meilleur domaine médical, le meilleur système social, le meilleur système scolaire.
Je ne m’aventurerai pas dans ces classements mais constaterai platement que notre excellent système éducatif doit avoir quelques faiblesses. Il produit en nombre grandissant de mauvais cancres en français, en histoire-géo et même en politique. Il y a quelques années, on sursautait d’entendre un journaliste faire une faute à la radio.
Aujourd’hui, les présentateurs de T.V. nous blessent de leurs agressions continues au vocabulaire, à la syntaxe. C’est maintenant fréquent qu’on bute, même dans un livre, sur une erreur de cet ordre. Dans ces jeux télévisuels, à visée éducative, on voit des gens caler sur des questions dont des français ordinaires à niveau certificat d’études connaissent la réponse. J’ai même vu une candidate, présentée comme prof d’histoire, demander un joker pour démêler, entre J.J.Rousseau et Rabelais, de qui est le personnage de Gargantua !
Les toujours zélés de l’air du temps rétorqueront que les jeunes élèves n’hésitent pas à prendre la parole, manient P.C. et mobile avec brio. Mais cela ne les aide pas à écrire une lettre de motivation qui tienne debout ou, on l’a vu récemment, savoir démêler un programme populiste d’un programme politique. (quand ils votent !)
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