07/08/2020
Devine d'où j't'appelle (1000 fois entendu dans les années 80)
Nous venons de tenir plusieurs réunions familiales qui m’ont fait (re)-découvrir que nous avions changé de siècle. Dans ces assemblées multiples en effet, puisque les âges allaient de quelques jours à 85 ans, pratiquement tout le monde, sauf les bébés toutefois, avait le smartphone à la main.
Pas si antique que ça, je trouve des mérites à cet outil. J’ai encore le souvenir de la saga : je prends des photos, j’extrais la pellicule, je l’envoie à Sevran, j’attends un peu et je reçois des diapos que je peux regarder si j’ai le projecteur adéquat. Aujourd’hui, je clique et le smartphone me montre ma photo. Il y a même des pros du truc qui cliquent et recliquent et on a la photo en grand sur la télé !
Les fans de la chose ne manqueront pas de souligner que le smartphone a encore beaucoup d’autres tours dans son sac. Une question ? Google a la réponse. Parfois même avant qu’on ait fini de poser la question. Et très complète avec ça. Vous dites Nérée, et vous apprenez qu’il a eu avec Gaia les néréides dont l’une a épousé Poseidon. On arrête avant qu’il ne nous sorte la généalogie de tout le Panthéon.
Autre merveille : au gamin d’à côté « ta maman arrive bientôt ? » - « A 14H32 » On demande : par le train ? « Non, en voiture ». C’est le smartphone qui l’a dit. Prévoyant sans doute aussi les bouchons.
A un des invités : « Tu téléphones ? » Réponse : oui mais je ne vois pas les lèvres bouger. Bien sûr, puisqu’on échange par S.M.S. Vous savez, ces courts messages qui remplacent la voix et même l’intonation (des smileys, ça s’appelle) On devrait nommer cet outil : shortphone !
Il y a une précaution à propos des écrans : 0 jusqu’à 3 ans, 20 mn jusqu’à 6. Cela s’arrête à 10 ans. On aurait du poursuivre le tableau jusqu’aux âges adultes. Ainsi je pourrais réserver un créneau libre (par smartphone) pour dialoguer avec mes proches avec un antique téléphone à la papa.
16:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
02/07/2020
Personne n'est assez riche pour se passer d'un sourire (proverbe américain)
Avec cette abstention importante, des alliances de listes contre nature, les dernières élections ne sont pas de nature à chasser l’amertume ambiante. Ce serait donc le bon moment de retrouver des occasions de sourire un peu. Dans cette élection justement, il y en a une : le bon score des Verts, auréolé de quelques prises fameuses, à Strasbourg, Lyon ou Bordeaux.
Cette remontée de l’écologie couvait depuis quelque temps et les Nicolas Hulot ou Greta Thunberg n’étaient plus considérés comme de gentils prêcheurs. On attend que les 150 propositions de la Convention pour le Climat, venant de citoyens du terrain, puissent être en chantier pratiquement et rapidement. On ne peut que l’espérer dans ce pays peu doué pour le consensus. Les propositions ne sont pas encore au Parlement, voire soumises à referendum, qu’on a déjà une bronca sur le 110 k/h sur autoroute.
La voiture justement semble descendre de son piédestal. A part quelques convertis qui resteront fidèles au vélo, vers quelle voiture propre ira-t-on ? L’électrique par sa fabrication et sa batterie pose de vrais problèmes au climat. Ce serait dommage qu’elle ne soit que la bonne conscience des bobos. Le pauvre gars qui s’est procuré une vieille « caisse » diésel à 800 € n’a aucune chance d’aller vers une électrique, même appâté par la prime de 3000 €. Mettons une petite touche de taxe carbone en plus et les « gilets jaunes » pourraient bien nous jouer une 2ème mi-temps !
La pandémie a aussi révélé l’heureuse envie des gens de quitter les embouteillages, les transports surchargés, la pollution qui en découle, des grandes agglomérations, pour des cités plus vivables. La belle idée : les structures locales, près du terrain et des gens qui le peuplent, sont les mieux à même de les accueillir convenablement. Si les instances parisiennes voulaient bien déléguer une partie de leur pouvoir !
A-t-on vu un autre pays éditer plus de 50 pages de procédures pour permettre une rentrée partielle de toutes les écoles ? La république monarchiste sous laquelle nous vivons entraine forcément son lot de courtisans et plus encore d’aspirants courtisans. Les imaginons-nous abandonner de bonne grâce les fastes de la Cour pour se pencher sur la Boulangerie de Macornay ou le Tabac-presse de Saint-Lupicin dans le lointain Jura ?
Un très grand sourire vient de ce que nous pouvons désormais bouger sans entraves et où on veut. C’est dire que notre C-car va se dégourdir les roues, vers nos chères montagnes par exemple, même si, nous dit-on, on y retrouvera du monde cette année. C’est un risque mineur par rapport à ceux que nous avons pris ces dernières semaines pour aller voter, pour acheter notre nourriture. Encore vivants, on compte bien le rester en respirant à l’air libre ! (et pur)
09:46 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
25/06/2020
Homo erectus, homo sapiens, homo electronicus
La pandémie a boosté comme jamais l’internet au point d’asphyxier parfois la bande passante. Avec l’avantage de pouvoir travailler depuis chez soi et d’échanger avec ses proches distants. Avec aussi l’inconvénient d’être privé du contact physique, in vivo, de ceux-ci et des collègues. Ce qui amène à réfléchir avant de passer au « tout en ligue » qui nous est promis.
Un service tel qu’EDF peut nous en montrer les défauts. La page d’accueil est enthousiasmante : on aura le détail de nos consommations par jour, par appareil et plein de conseils pour réduire notre facture. Il n’y a plus qu’à cliquer ! Ce qu’on fait. Après avoir décliné son identité, le code de vérification n’arrive pas. Sur l’aide maintenant nécessaire, notre question n’est pas recevable. Ma facture n’est pas près de se réduire !
On a applaudi les soignants, et en même temps les administratifs. Veinards ! Mon épouse à la recherche d’un R.V. se plante devant une secrétaire impavide qui l’ignore malgré les appels. Au bout d’une heure de ce manège, celle qui a le pouvoir lâche un carton, plus petit qu’une carte de visite, où on lit que les R.V. ne se prennent QUE par internet.
Ces rebuffades ne me font pas condamner pour autant internet. Grâce à lui je peux voir, quand je veux, les exploits de mes petits-enfants en couleur et en vidéo, même le dimanche. D’ailleurs ils iront probablement grossir la cohorte des ados qui compensent leur ignorance par un détour chez Google
Un début d’enthousiasme assez vite tempéré par un constat troublant. Depuis quelque temps mon fournisseur d’accès m’adresse une carte montrant tous mes déplacements du mois. Ce qui se résume à voir que je suis allé 8 ou 9 fois sur la place du village, ce que je savais. Derrière la prouesse technique que je suis censé apprécier, ce flicage me fait craindre des usages malvenus.
C’est dire que je ne suis pas prêt à adhérer béatement au « tout en ligne ». Privé des explications données par une bouche en direct, éventuellement gratifié d’un sourire, je vais m’étioler. Les fans du « click and collect » me répondront sans ménagement qu’à mon âge, c’est normal qu’on me largue.
09:20 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)