08/01/2021
Premiers pas en délectation
On s’était promis une meilleure année 2021. Il semble que l’entame correspond à nos espérances. Tout d’abord, et malgré les terribles dangers parcourus, pauvre personne âgée labellisée « fragile », je ne suis pas mort. Malgré tous mes contacts avec des familiers, la grande source de contagion a-t-on dit, je n’ai pas eu un zeste de Covid !
L’autre bonne nouvelle, c’est l’arrivée d’un vaccin. Après diverses catégories de prioritaires, notre fragilité devrait permettre la bienheureuse injection au printemps ou à l’été, A nous alors les vagabondages dans tous les azimuths et les bises sur toutes les joues sans modération !
Avant même ce précieux avantage, nous les sans-bennes, avions l’avantage de parcourir les pistes à ski de fond. Certes, ce ne fut pas vraiment les grandes chevauchées du type 76 kms à la « Transjurassienne », ce que ne permettent plus les jambes du grand âge justement, surtout laminées à la diète de musculation en salle. Mais tout de même, assez content le papy, de remonter quelques raidards sans mettre les skis sur l’épaule.
Un fameux espoir nous vient aussi, en ce début d’année, de l’autre côté de l’Atlantique : le départ du trublion-président américain. Il a réussi, à faire des dernières 4 semaines encore plus insensées que les 4 ans de son règne. Mais si Biden n'a pas toutes les vertus, on peut espérer une gouvernance de cet énorme état plus convenable, surtout avec un Sénat mieux réparti.
Chez nous, on va vivre cette année les frémissements de l’avant-présidentielle. Même si on comptera plus de candidats que d’idées ( 7 supposés au seul P.S.), on débattra de celles-ci sans la pression du virus. Qui nous rappelle la réalité : on l’attrape ou bien pas . J’attends celui qui aura une bonne idée, par exemple pour l’hébergement des migrants, ou des pauvres dans les villes, et qui déclinera le plan sérieux pour la réaliser. Ce serait une fameuse bonne année !
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30/12/2020
Annus horribilis
Certains se souviennent que la Reine d’Angleterre, dont le palais avait brulé cette année-là, avait qualifié 1992 d’ « annus horribilis ». Notre 1er ministre n’a pas qualifié 2020, mais il en pense pas moins. En effet, extirpé de sa lointaine campagne pour faire le lien, aidé de son accent très terroir, entre les contrées rurales et le pouvoir central, il a surtout géré le virus. Avec le malus d’être toujours celui qui devait annoncer un tour de vis supplémentaire.
On me dira qu’il a un peu cherché cette avanie et que c’est dans les tempêtes qu’on reconnait les capitaines. Moi par contre, qui n’ai rien cherché du tout, vautré dans une retraite à priori déliée de tous soucis, c’est le virus qui m’a géré ! Le vendredi soir, on prépare le C-car pour un départ vers le sud 10 fois reporté. Le samedi matin, c’est confinement total : restez à la maison et laissez votre camion à quai !
Terminés le crapahutage en montagne, les visites aux enfants et à leurs descendants. Profitant d’un des rares privilèges du grand âge, ce sont ceux-ci qui ont bravé les ukases pour nous visiter, au risque d’une amende. Taxés pour voir ses parents, voilà un virus qui paye !
Déjà en activité réduite, ma vie de retraité a loupé les petits mouvements qui la réveillent. J’en étais réduit à seulement imaginertra, penché sur le programme des sorties-vélo du club, les doses d’endorphines glanées sous le soleil parmi les champs de noyers. Quand je suis privé de ce plein-air, il me reste habituellement la salle de sport toute proche. Fermée par le virus, mes quadriceps sont en train de virer quadrimous.
Un triste bilan qui complète les ennuis : le décès de 4 de mes copains de classe cette année. Cela me rappelle que la météo de mon parcours de vie est entrée dans une zone de turbulences, et souligne 2 évidences. En 1er lieu, l’ardeur des dernières décennies s’est sérieusement émoussée. Mon vélo me le rappelle régulièrement : de plus en plus souvent je dois ajouter 1 ou 2 dents aux couronnes de ma roue libre pour pouvoir reprendre mes chemins préférés.
D’autre part, pour les semaines et les mois qui sont encore devant nous, il sera bon de consommer sans modération, les raids au soleil (ou à la pluie), les riches rencontres avec les vrais gens. Et se préparer dès 2021 de quoi signer une « annus delectabilis »
09:26 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
16/12/2020
L'obstination est le parent pauvre de le volonté
Nous savons depuis des décennies que notre société sécrète diverses maladies, individualisme, violence, cupidité, intolérance. La pandémie a évidemment exacerbé ces défauts. Mais celui qui tient la corde, c’est la rigidité, l’aveuglement, l’obstination à tenir son cap personnel sans aucun égard pour les autres.
Une démonstration s’en fait couramment : 3 jeunettes, en pleine discussion, viennent à ma rencontre sur le trottoir. Trop prises par le débat, lestées d’un smartphone, leur bloc ne saurait se séparer et c’est donc papy qui hérite du goudron.
Un « spécial-Covid » met en scène un de ceux qu’on traite de psycho-rigide. Fort de la croix dans la case 6 de l’attestation pour une heure, (dans les règles antérieures) qui l’autorise à emmener Médor polluer nos pelouses, il tire obstinément sur la laisse. Il ne veut pas perdre les dernières minutes autorisées, quitte à ce que Médor, pas athlète de haut-niveau pour un sou, crie grâce. Quand on nous donne un droit, il faut le prendre jusqu’au bout !
Sur un autre trottoir, un moufflet, de 5 ans au plus, pousse son ballon au pied assez librement. Evidemment, une poussée plus forte emmène le ballon sur la route, pile sous la voiture qui arrivait. Le « futur Mozart » ou le « futur Einstein », ( j’ai pas pu lire dans le cerveau de la mère) tente sans succès de récupérer son jouet sous la voiture arrêtée. Et la mère d’agonir d’injures le pauvre conducteur, la cause de la récréation interrompue du futur génie.
Donnez un zeste de pouvoir à une petite autorité, retranchée derrière son Plexiglas (déjà avant le Covid). Elle ne manquera pas de le faire sentir par un renvoi, un refus. Tout citoyen, éconduit pour une virgule oubliée, trouvera de quoi signifier à cette occasion qu’il est un peu là. Même si, à camper chacun dans son « Fort-Knox », front buté, mâchoire serrée, on se fait aujourd’hui, comme aux Etats-Unis, deux moitiés de France irréconciliables.
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