20/08/2021
L'espoir fait vivre (Proverbe d'optimiste)
Les écolos tiennent en ce moment une sorte de pré-primaire avant la vraie primaire toujours prévue en septembre. C’est dire qu’on a démarré la campagne présidentielle. Pour avoir envie de gouverner ce peuple disloqué, il faut avoir la passion citoyenne chevillée au corps ou simplement une forte envie de pouvoir.
En effet, la pandémie a exacerbé tous les travers de notre pays. Particulièrement un accroissement des inégalités avec des déjà riches qui se sont encore enrichis et des pauvres appauvris. Ce pourrait être un thème-clé des futurs programmes. Thomas Piketty vient de livrer une somme sur le sujet, incluant même quelques pistes de solutions. Mais Piketty n’est pas candidat et à l’interviewer qui traitait ses solutions d’utopie, il a répondu : on verra. Comme on a vu ses propositions fiscales pour la campagne de Hollande.
La pandémie, disions-nous. Pour un virus inconnu venu au monde il y a 18 mois, on n’a jamais autant entendu de « voix », sans une once de compétence en virologie, en infectiologie, déclarer n’importe quoi de manière péremptoire sur le sujet.
Dans ce brouillamini fumeux, pas étonnant que fleurissent les théories complotistes sur le modèle : c’est Bill Gates qui a promu ce virus et l’a répandu ! Et on s’engouffre. Le petit prince déchu du R.N., dont le parti végète, essaie de se refaire la cerise en s’instaurant comploteur en chef ! En l’entendant, on se dit que le fameux grand oral de l’E.N.A. ne pose pas toutes les questions !
On n’a plus de débats, mais des combats. Tendance qui monte : avec une extrème violence à tous les niveaux et sur tous les sujets. Des ados, à l’âge où nous jouions encore aux billes règlent leurs comptes à coup de couteaux, mortels parfois. Le bel avenir qu’ils se préparent !
Pendant ce temps, d’un bout à l’autre de la planète, on assiste à des feux imparables et des inondations catastrophiques. Cela, à la place du combat des chefs, pourrait soulever un grand mouvement vers des solutions écologiques. Les optimistes pensent qu’elles viendront pendant la campagne. Les très optimistes pensent qu’on verra des solutions pratiques qui emporteront l’adhésion de tous. Pour peu que la pandémie régresse un peu, les cerveaux pourraient retrouver sérénité et raison. Alors : soyons optimistes !
16:19 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
12/08/2021
A mots découverts
Depuis que je sais lire, à quelques décennies d’ici, que j’ai compris qu’un mot signifiait une image précise, je suis amoureux des mots et je les pratique couramment. Pas très bien à l’oral. Je suis plutôt un taiseux. Vous savez ces gens qui laissent passer des quarts d’heures de conversation sans rien dire et, au thème qui les branche, les voici partis dans une logorrhée qu’on ne peut plus arrêter.
Je m’accoutume mieux avec l’écrit. Notre prof de français en 1ère, en mimant des répliques de l’Avare ou en en nous faisant jouer une scène de Racine, nous a révélé la richesse du beau langage. Une fréquentation qui laisse dans son sillage une trainée de mots relativement précieux : mon fils, dans une préface, va jusqu’à prétendre que ma langue s’inspire de « l’élégance racée des auteurs du grand siècle ». Avec des dommages collatéraux : ma chérie prétendait, elle, qu’on devait aborder mes lettres de fiancé muni d’un dictionnaire !
La richesse de certaines trouvailles, dans une autre tonalité, vaut parfois celle du 17ème siècle. Ainsi dans le jurassien moironnais les vaches gambadantes sont dites « à l’abade ». Dans ce village du Vercors, où j’ai un peu mes entrées, on a le surnom imaginatif. Le chef des pompiers n’est appelé que « pim-pom » et son comparse un peu grand s’affuble de l’éloquant « décamètre ». En matière de surnom, j’ai encore en mémoire le peu académique réservé au crâne lisse de notre adjudant à Toul : « bout de bite ».
Si je vous ai épargné le très dense dictionnaire franco-jurassien, je vous dois quelques perles extraites du dictionnaire cycliste. On n’a pas besoin d’en dire davantage de ce coureur qui a fini l’étape « en fumant la pipe ». Ca va vraiment plus vite quand « il fait chauffer le boyau » ou plus encore s’il « se met la selle dans le c.. ».
Je déguste, et pas spécialement la dernière, ces expressions gouleyantes telles une gorgée de bière ou une lampée de punch. Aussi je ne peux que déplorer le mésusage des mots. Quand, pendant une semaine, les radios et la télé nous en servent un salmigondis fumeux pour cet argentin, transfuge de Barcelone, angoissant ses fans pour une signature au P.S.G. encore douteuse. C’est gâcher la langue que dépenser des mots pour ce sujet futile. En tous cas, le parfait repoussoir propre à reprendre les phrases brillantes d’un dernier Julien Blanc-Gras.
18:13 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
06/08/2021
Plaidoyer pro domo
Je vais revenir encore aujourd’hui sur le sujet des personnes âgées, à qui on fait des remarques pas toujours bienvenues. Je dois admettre, si ce n’est pas vraiment une préoccupation, que cela occupe quelques-unes de mes pensées.
Sans qu’on en soit vraiment à la guerre des générations, je remarque que nos anciens sont un peu traités par-dessous la jambe. Assez loin du respect aux vieux qu’on m’a inculqué dès l’enfance, les jeunes générations pensent que passés 60 ans, ils datent. Et ils leur font savoir. Pour le dire vite, les seniors ne savent rien de la vie d’aujourd’hui. Remballant leur expérience aux vieilles lunes, on leur suggère de se taire.
Le coronavirus a joué un mauvais tour aux anciens. A cause des priorités dont ils ont bénéficié pour la vaccination, les jeunes compensent en jetant aux orties tout l’attirail des personnes fragiles. Ils devraient entendre ce médecin d’un hôpital parisien déplorer d’avoir 35 « covid » d’une trentaine d’années en réanimation, et dont aucun n’est vacciné. Faute de penser aux autres, un égoisme bien pensé aurait du les pousser à se protéger eux-mêmes.
Ces sans-masques ont des cousins sans casque qui font des pitreries en scooter pour épater (qui ?). Que peuvent-ils penser de ces vieux, obéissants, disciplinés, qui mettent un casque même pour aller chercher le pain à 2 pas puisqu’ils sont à vélo.
Les vieux admettent leur retard sur toute l’électronique maintenant répandue partout. Et sont contents d’avoir des petits-enfants qui les dépannent. Ruminant leur faiblesse, ils ne peuvent pas s’empêcher, en voyant chacun, absent à tous, plongé dans son smartphone, de regretter les réunions en famille où tous, vieux ou jeune, participaient.
Cette sorte de plaidoyer pro-vieux dissimulerait-il une pointe d’amertume ? En tous cas, pas d’envie car les jeunes générations devront tâcher de juguler l’avancée du réchauffement climatique et vivre sous une économie plus solidaire espérée mais pas encore à nos portes.
Peu sollicités par les avancées techniques encore peu courantes ou hors de notre portée, nous n’avions rien à envier. Ravis de la simplicité de nos vacances à vélo et sacoches, en France ou en quelques incursions hors des frontières. Mais, avouons-le, sans casques. Voila au moins un progrès que le temps actuel nous aura apporté !
16:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)