30/01/2020
Les téléphones sont de plus en plus intelligents; et leurs propriétaires ?
Dans mon club de retraités, il y a peu de temps encore, la messagerie par internet semblait réservée à des mordus de progrès et donc boudée par la plupart. Aujourd’hui, toutes nos infos, de réunions, de lieux et d’horaires de sorties, se font par ce moyen. De la même façon, chacun a désormais son smartphone. Et bien loin du très désuet « devine d’où je t’appelle » des 1ers propriétaires, il sert à véhiculer des messages plus importants.
C’est vrai que ce petit (parfois un peu gros) boitier qui a envahi nos vies et nos comportements, rend bien des services. Depuis mes sorties vélo aux issues parfois scabreuses, je m’embarque systématiquement avec l’appareil dans la sacoche, au cas où ...
Au-delà de ce côté secouriste, c’est d’abord une mine d’informations. J’admire la promptitude de mes jeunes qui me sortent une date, un fait historique, à peine la question posée. On peut remiser les Atlas : les îles lointaines sont dans Google, et avec le dernier changement de nom ! Plus prosaïque, pour dénicher en C-car la petite abbaye vantée dans le guide, c’est encore le GPS qui nous la trouve.
On peut remiser aussi l’appareil photo supplanté par cet engin à tout faire. Pas seulement pour la photo souvenir. On a vu ce moyen de preuve pour des faits graves dans les manifs. En revanche, son usage est dévoyé lorsqu’il sert à soutenir un chantage souvent appuyé sur des photos compromettantes, comme 2 vedettes du foot l’ont illustré récemment.
Depuis des siècles, les hommes ont le chic pour détruire un gain technique. En accaparant l’objet, les réseaux sociaux ont montré à loisir toute leur nuisance. Cette déviance de démocratie a donné le droit à chacun de s’exprimer sans souci d’éthique ou de simple bienséance.
Cela est dû sans doute au fait que cet exercice se pratique souvent en solo. Une sortie en bus, dans la rue, voire une salle de spectacle, offre le triste spectacle de tous ces ados-zombies collés à leur smartphone, absents au monde, reclus dans leur bulle et sans horizon. En croyant bien faire, (du moins je l’espère) les parents fournissent de plus en plus tôt cet engin à leurs gamins, sans voir qu’ils préparent ainsi les conditions d’une désocialisation.
Comme la langue d’Esope, qu’il eut fallu couper car capable du pire, faut-il jeter les smartphones aux orties pour cette addiction aussi difficile à guérir que les autres ! En réalité, cela ne se produira pas vraiment par un sursaut de conscience retrouvée, mais platement par la pénurie. La merveilleuse puce qui anime la machine a besoin d’une batterie, qui a besoin de matériaux rares et lointains. Et les fabricants n’en disposent pas : notre France Télécom à cadran va reprendre du service !
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23/01/2020
Digressions juvéniles
Selon la formule consacrée, cédant à l’amicale pression de mes proches, je vais écrire aujourd’hui la contrepartie de mon dernier post, et parler des jeunes. Mais en prose cette fois-ci, qui convient mieux, les textes en vers étant plutôt dédiés aux amoureux du XVII ième siècle.
D’abord un constat : il ne suffit pas d’être jeune pour être exempt de défauts. Commençons par cette histoire cent fois répétée. Trois jeunes en discussion ou smartphone à la main, occupent la largeur du trottoir. Que croyez-vous qu’ils fassent lorsque se présente un moins jeune en face ? Rien, sinon d’obliger le plus vieux à descendre dans la rue. Sans malice aucune : ils ne le voient pas.
Dans la queue qui se forme à la FNAC, cet autre me bouscule pour me passer devant. Pas vraiment sûr qu’une irrépressible appétence pour la lecture motive ce geste. Je pencherais plutôt pour une effronterie, ce que confirme l’œil allumé de ce modeste triomphateur.
On a aussi, plus rarement, le jeune conducteur qui emprunte à droite la voie de dégagement pour grignoter quelques places sur les voies normales. Au-delà du mépris manifesté à autrui, c’est d’abord très dangereux pour tout le monde.
Heureusement ces diverses incivilités sont bien moindres que les jeunes manifestations positives. Cent fois observé aussi, sur le trottoir où les élèves se rendent au stade, ils ne manquent jamais de nous adresser un « bonjour monsieur » ou « bonjour madame », selon lequel de nous est présent au jardin.
Même si cela souligne notre âge, on est heureux, dans un bus bondé, de voir un jeune se lever pour proposer spontanément sa place assise. Avec un tel souci manifesté, on peut imaginer volontiers qu’il fait partie de la cohorte des supporters de la jeune Greta venus rappeler avec véhémence l’urgence des décisions sur le climat.
Même dans le monde politique plutôt gagné (gâté) par le conservatisme, on est assez satisfait de noter qu’aux 2 pôles extrêmes de l’éventail, les candidats aux européennes étaient à peine trentenaires.
Par ces temps troublés, voila qui est plutôt rassurant. Dans la population mêlée, brassée de toutes parts, à l’exception de quelques excentriques minoritaires, chacun, âge, sexe, couleur de peau, s’efforce de vivre en harmonie avec son voisin.
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10/01/2020
Qui, sur la feuille de match ?
Chacun sait, en France particulièrement, que le français est spirituel de naissance. Fort de ce bel esprit, il l’exerce dans des débats sur des sujets lointains que la discussion ne risque pas d’impacter. Celui qui a la cote aujourd’hui, c’est l’angoissant dilemme pour la future présidentielle, (voyez, on est loin) : aurons-nous à nouveau une finale Macron-Le Pen ?
Il faut dire que chaque challenger y met du sien. Commençons par les écolos. Fort du score des européennes, Jadot se voit en candidat évident. Mais le côté « gilets-jaunes » des écolos, dès qu’une tête dépasse, il faut la couper, sévit toujours. C’est ainsi qu’on prépare dans les arrière boutiques un leader de rechange, en la personne du Maire de Grenoble, très présent d’ailleurs à la télé ces derniers temps. En attendant une 3ème probable, cela fait déjà 2 chapelles pour partager les voix.
L’homme de gauche, lui, est très intelligent. Cela se remarque lorsque toute l’opinion penche d’un côté, il va avec hardiesse à contre-sens. Par exemple, si tout le monde s’inquiète du Vénézuela de Maduro, il lui trouve aussitôt des vertus. Quand Netanyahou et Trump nous font pleurer sur le sort des palestiniens, l’homme de gauche trouve des poux dans la tête d’Arafat. Tant de perspicacité mérite évidemment la position de leader, derrière qui s’aligneront les autres. L’ennui c’est que chaque challenger pense la même chose. On n’a pas toujours un Mitterand-Machiavel pour réussir « l’union de la gauche ». D’ailleurs, ça n’a marché qu’une fois !
A droite, on préfère la jouer modeste. En regard de l’habituel surdiplômé politique, on rappelle que dans leurs rangs un représentant de commerce ou un agent d’assurances sont devenus ministres. Ce qui plait au bon peuple qui dans sa grande majorité n’a pas fait l’ENA et on se réapproprie ainsi l’ascenseur social. La droite ne manque pas d’agents d’assurances, mais peu sont capables de prendre l’ascenseur jusqu’au dernier étage.
On ne voit pas comment alors éviter les 2 finalistes de 2017. Sauf que depuis Sarkozy, selon une règle non écrite, les présidents n’ont pas droit à une session de rattrapage. En outre, la présidentielle est encore très loin. On peut voir surgir du coin du bois celui en qui personne ne croyait et qui rafle la mise. D’ailleurs, dans notre pays et ailleurs, les électeurs se font un plaisir de ne pas suivre le chemin que les sondages avaient balisé.
09:45 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)