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20/05/2020

"Je suis un berlinois"

Quand John Kennedy proclame du haut d’un balcon berlinois en 1963 : « Ich bin ein Berliner », cela provoque une sorte de déflagration dont l’onde se propage encore aujourd’hui. Quand je la prononce à mon tour, cela ne provoque rien, et les réseaux sociaux (qu’il est vrai  je boude) ne s’en font pas l’écho. Mon attrait pour les allemands mérite que j’argumente un peu.

Déblayons d’abord une mauvaise raison. Cet attrait n’est pas du à une langue maîtrisée qui sortirait, fluide, de ma bouche. Après 8 ans d’étude de celle-ci, si l’occasion se présente, je peux juste bafouiller : « Sprechen-sie französich ». Et  la réponse : « nein », me plonge dans des abîmes de perplexité.

Par contre, oui, j’aime Berlin. Nous y sommes venus par 2 fois avec mon fils dans nos raids cyclistes. La 1ère image que je garde de cette ville, c’est celle d’un cycliste se rendant à son cours ou à une répétition, sa contrebasse amarrée sur son dos. Tout Berlin, me semble-t-il, est dans cette image. Tout d’abord le goût affirmé pour le vélo. Ensuite une vraie dévotion pour la musique. Laquelle, comme on sait, adoucit les mœurs. C’est pour cela qu’on ne voit nulle querelle avec les autos, disciplinées malgré assez peu de feux rouges. Les cyclistes ont des pistes cyclables, prises sur de larges trottoirs. Et le français égaré sur leur piste comprend vite, malgré la langue, qu’il n’est pas à sa place !

Si j’étais allemand, je résiderais dans un Land, un état avec toutes ses prérogatives de gouvernement, des ministres, un Parlement et beaucoup de secteurs à gérer en toute autonomie. Plus près des citoyens, il en a plus facilement l’oreille et délivre ainsi des solutions plus adaptées. La bonne gestion de la pandémie est un bon  exemple.

On m’objectera que cette gouvernance apparemment apaisée n’empêche pas l’AfD de progresser dans quelques états. Avec sa doctrine, « pas d’étrangers, surtout migrants », elle n’est pas plus constructive que notre Rassemblement National.  Et le gouvernement fédéral, dans une alliance gauche-droite inimaginable ne France, a tout de même accueilli plus d’un million de migrants et fixé une date pour l’abandon du nucléaire !

Ces heureuses dispositions ne sont peut-être pas étrangères au fait que le gouvernement est dirigé par une femme. Certes, ce sont surtout les journalistes qui se délectent du surnom de « Mutti », maman, mais les allemands trouvent la Chancelière suffisamment rassurante pour avoir renouvelé son mandat plusieurs fois. Chez nous, parmi les têtes de chapitre qui lorgnent vers la présidentielle, une seule femme, celle du R.N., dont on ne peut pas vraiment souhaiter l’avènement. 

Souvent, les parents essaient d’aller vivre leurs vieux jours près d’un de leurs enfants. Faute d’avoir un enfant à Strasbourg, je ne pourrai pas m’établir en face, dans le Bad-Wurtemberg. Comme Kennedy retourné aux U.S.A. (excusez l’impudence) je garderai mon entier capital d’empathie vis-à-vis des allemands, mais français malgré tout, et paraphrasant Du Bellay, je resterai vivre « le reste de mon âge, dans mon petit Liré »

10:22 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2020

Une autre guerre à gagner

Le virus qui sévit en ce moment n’a pas seulement affaibli, voire plus, quelques personnes, mais a réduit une croissance déjà moribonde. N’écoutant que mon esprit civique, j’ai résolu d’apporter, à ma mesure, mes propres remèdes.

Par une action déjà que nous maitrisons parfaitement. Cela consiste à emmener quelques vieilleries de notre grenier à « Ozanam ». En retour, on ne manque pas (surtout pas) de ramener quelques riblons qui alimenteront notre prochain voyage. A cela, double bénéfice. D’un côté, on aide la planète en recyclant. De l’autre, on œuvre pour l’emploi dans une entreprise d’insertion.

On s’y était pris en 3 fois pour aboutir à notre actuelle voiture, réputée « la dernière ». En réalité, ses défauts cumulés la condamnent dans nos esprits. Pour le coup, avec une 4ème, c’est un paquet de sous qu’on mettrait dans la croissance, un achat et une vente. Pour autant qu’on réussisse à vendre ce véhicule plein de défauts et qu’on ne change pas d’avis !

On a aussi investi dans Canal et un spécial bouquet prévu pour voir le ski de fond qui ne marchait pas et qu'on a annulé. A la 3ème relance de Canal qui promettait de rendre le sport disparu et à moindre coût, on a abdiqué. Comme il sied aux personnes âgées bonnes à abuser, on a maintenant le paiement mensuel mais toujours pas le sport.

Pour moi qui ai connu la guerre et les tickets de rationnement, il n’est pas question de manquer de pain. Et cela se passe au vieux village dans une boulangerie dont la baguette vaut 2 fois plus cher qu’ailleurs. Et pour se procurer ce double support de croissance, il faut marcher à pied. On sauve la planète et la croissance.

Diabolique virus, qui après ces folles dépenses, va nous mettre sur la paille, sans doute aussi sur un lit d’hôpital, si on écoute ces funestes prévisions dévidées à longueur d’ondes. Mais on va se battre ! Déjà mon club de retraités a fermé le rideau de la saison cycliste, (pourtant au 1er raidillon venu, on n’aurait pas de peine à respecter les distances de sécurité).

Notre fille, probablement lestée des virus de ses élèves porteurs, ne peut nous visiter. Heureuse précaution ! On se voit comme une sorte de « Grotte Chauvet », l’originale, qu’on ne peut visiter sous peine d’endommager le monument. Je crois qu’après les masques et les solutions alcoolisées, ce serait bien de booster les machines à hologrammes. Ce qui permettrait à nos enfants d’assouvir leur amour filial en visitant ainsi l’image virtuelle de leurs parents. 

09:21 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

29/04/2020

"Et demain, et demain...sera bien" (G.Allwright)

Ce  virus si petit qu’il peut passer à travers les mailles d’ un masque non homologué est quand même capable de bousculer la planète entière, et, s’inquiète-t-on,  de faire vaciller la démocratie. Il faut dire que notre processus pour permettre au peuple d’exercer sa gouvernance porte en lui les germes potentiels de ses dérives. Le finaliste qui l’emportera à la présidentielle avec tout juste 50% des voix est parti au 1er tour d’un petit 1/3 des voix. Même si la plupart des électeurs respectera ensuite le verdict républicain, cela fait un bon nombre d’insatisfaits, prêts à dégainer au 1er fourvoiement.

Tous les groupes sociaux peuvent souffrir de ce préalable. Je choisis d’illustrer avec le groupe de l’éducation nationale, qu’on n’applaudit pas tous les soirs à 20 H, et qu’on applaudit d’ailleurs rarement en général. Avec 800000 enseignants, 2 millions et demi d’élèves (et de parents), ce groupe « éduqué » comme on dit, forcément réputé intelligent, ne peut pas être d’esprit moutonnier, ni prêt à gober la 1ère réforme venue.

Depuis De Gaulle, le poste de  ce ministère a connu 82 titulaires, (1 ou 2 ont redoublé) un record dans l’instabilité. La plupart, parmi ceux-ci, s’est contentée de ne toucher à rien. Certains ont essayé de faire quelque chose. Soit ils ont du reculer, soit ils ont été remerciés. Jospin semble le seul à avoir réalisé quelques réformes et à avoir obtenu la satisfaction générale.   

Ils ont raison d’être exigeants les enseignants car leur métier l’est particulièrement. Le virus a rappelé l’énorme différence des élèves quant à leur capacité à apprendre. Pourtant, à ces cerveaux épars, l’enseignant, dans une filière donnée, dans un temps donné, doit transmettre le MEME programme ! Ils doivent même leur inculquer, avec l’histoire et la culture, l’armature d’un citoyen éclairé pour une saine démocratie. Et puisque le respect n’est pas forcément au rendez-vous, pour quelle reconnaissance ?

Et ce n’est qu’un des chantiers vers une démocratie plus fonctionnelle à la fin de la crise. Certains candidats avaient évoqué parfois l’idée d’une 6ème  république. Sans lendemains. La pandémie peut nous apprendre beaucoup. Les allemands l’ont mieux gérée, en partie parce que les Länders ont l’autonomie dans le domaine médical. Ils l’ont aussi pour le système éducatif. A défaut d’une inatteignable révision constitutionnelle, voici des pistes à creuser pour qu’on cesse d’alimenter les troupes populistes par les failles de notre gouvernance.   

11:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)