18/09/2021
Ce n'est pas s simple de décliner son état-civil
Devant cette dame de l’administration qui demandait mon état-civil, ça a achoppé dès le prénom. Alors que j’avais décliné d’une voix intelligible un Maurice, elle me reprit : et les autres prénoms ? Avec l’autorité que confère un poste assis garanti à vie, et peut-être des relents de dobeuliou cachés dans un coin de mémoire, elle m’asséna : tout le monde a 3 prénoms. J’ai tenu bon avec l’anomalie d’un prénom orphelin sans expliquer pourquoi.
Mon père en effet avait hérité d’un prénom très correct, le même que De Gaulle : Charles. Sa sœur, malheureusement, ne l’aimait pas et obligea toute la famille à l’appeler Louis, contraignant mon pauvre papa à naviguer entre l’officiel et le familial. Après ça, je vois bien mon père déclarant son garçon à la mairie : ce sera Maurice, point-barre !
Cette fois, dans un club sportif (j’avoue, je touchotte un peu de ce côté-là) c’est mon nom qui achoppait. Après que j’eus épelé g,i,r,o,t, en appuyant sur ot, j’entendis : le Girod jurassien s’écrit avec un D. Devais-je expliquer que né aux marches du Jura, mais tombé dans la proche commune voisine bourguignonne, je ne peux prétendre à des racines jurassiennes d’origine.
Aussi bien avec ce nom propre plutôt commun, je suis habitué à toutes le fioritures, aut, aud, ault, bien sûr od, qu’éditent des imaginations primesautières. Pas autant primesautier qu’E.D.F. m’adressant un mail, sous mon nom de messagerie correct mais : Cher Monsieur Girod, avec od. Vu mes factures avec eux, le cher n’est pas dans le sens affectueux.
Si un jour, les habitants de Flamanville reçoivent du courant de leur E.P.R. et qu’ils écrivent : cher fournisseur E.D.F. on ne pourra guère se tromper sur le sens de l’adjectif !
Je vous passe encore celle qui me réclamait les 3 chiffres après le 21 de ma commune de naissance. Revenu dans les terres jurassiennes, 1 semaine après l’évènement, dans les bras de ma maman, je n’ai pas pensé à emporter les chiffres qui suivaient le 21. Qui n’existaient pas encore à e moment-là.
Ces péripéties amusent un moment mais en abuser, comme eut dit Brassens, « en abolirait le charme ». C’est pourquoi, si je dois me réincarner, je veux tomber dans une famille du nom de Martin, comme tout le monde, et doté de 3 prénoms, par exemple : Jésus, Marie, Joseph, pour qu’on ne m’embête plus. Quoique, si d’ici-là, tous les garçons e prénomment Jason ou kevin, je vais encore faire bande à part.
15:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Il y a du relachement du côté des Kevin, c'est plutôt Eliott ou Louis eh oui (qui accroche bien dans notre France républicaine). Ben oui, dès qu'un rond de cuir détient un brin de pouvoir, il fait comme celui qui en a beaucoup : il en abuse. Et il a toujours raison bien sûr. C'est un peu comme si le citoyen lambda était au service de l'administration, et pas du tout l'inverse, faudrait pas pousser. Comme quoi naitre à Billey, sur une frontière, ne cesse de te poursuivre !
Écrit par : Marc | 18/09/2021
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