23/03/2023
Et si on en parlait
Ce sujet depuis longtemps ressassé émerge un peu plus dans l’actualité. Notre magazine habituel en fait sa une. La fin de vie, souvent escamotée parce qu’elle sent la mort, reprend, si j’ose dire, des couleurs. Et ce jeunisme qui voulait tâcher d’oublier la mort, est bien obligé d’en prendre conscience devant ces témoignages de fin de vie désespérants.
En mettant le nez sur la couverture du magazine, en visite à la maison, ma sœur et son mari se sont posé, tout fort, ces questions importunes. Un peu mieux renseignés par le cours accéléré qu’on a fait sur « les directives anticipées ». Qui nous obligent aussi à réviser.
La dame qui vient nous aider pour le ménage s’y est mise aussi. Au cours de la pause rituelle de mi-travail, sans déclencheur particulier, elle a évoqué sa mort et ce qu’elle avait prévu pour ceux qui restent.
Lors d’une des nombreuses pauses qui ponctuent nos randonnées cyclistes, en se penchant sur le compteur spécial de l’un de nous, on a aussitôt rappelé celui de Raymond (le compteur pas le cycliste) pour évoquer que c’était, avant sa disparition, un fameux gaillard. Et, naturellement, se sont enchainés tous les éloges funèbres des copains disparus.
Sous la pointe de tristesse un peu convenue, on sentait bien la satisfaction assez jouissive d’être encore là. Et le souci de presser, comme l’orange du matin, tout le jus possible des moments encore indécis, de vie restants à consommer.
Celui-ci allait se préparer ardemment pour le concert que sa chorale « fa-si-la chanter » doit donner bientôt. Celle-ci, en regrettant les grattons d’escalade que ses doigts ne pouvaient plus saisir, allait se rattraper dans un second bapteme de l’air en parapente. Le dernier allait s’occuper de son jardin, un peu abandonné dans sa « bicoque du Trièves ». Dans nos randonnées cyclistes, il n’y a pas que le vélo !
18:03 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
16/03/2023
Trop de sécurité tue la sécurité
Trop de sécurité-vélo tue la sécurité des cyclistes. J’en ai fait l’expérience la semaine dernière. Sur la fin de notre sortie, notre groupe cycliste abordait un rond-point archi-connu. Forts de l’envolée du moment, les élus locaux avaient créé, pour arriver à ce rond-point un bout de piste cyclable d’une dizaine de mètres. Protégée, non par la classique quille en plastique, ni même par le piquet métallique de 80 centimètres, mais par un poteau en acier de 2 mètres de haut. Scellé dans le sol et prêt à bloquer l’assaut éventuel d’un 15 tonnes.
En l’occurrence, il a bloqué mon simple vélo, m’offrant la perspective d’une figure favorite des vététistes : un O.T.B. (over the bar). Envolée stoppée net par la grande ferraille sur mon estomac. Celui-ci, en pleine promotion vers un estomac-Kronenbourg, a amorti le choc, violent quand même. Reprenant mes esprits, je me demandais ce qui avait germé dans la tête d’un élu pour concevoir un pieu pareil !
Au bord d’un large boulevard grenoblois, on a capté la contre-allée pour en faire une « Vélorue ». Une vraie autoroute à vélos, a 2 voies, avec ilots directionnels, ralentisseurs et revetement soigné. Mais rue aussi avec les usagers habituels, poussettes pas toutes de front, chiens avec ou sans laisse, et quelques autos dont le comportement primesautier peut surprendre le cycliste.
Nous sommes à l’époque de l’effervescence printanière des travaux incluant les pistes cyclables. On est donc parfois réduit à se faufiler sur un filet de chemin entre un énorme engin et le bas-côté herbeux. Les travaux peuvent nous rejeter sur un chemin de secours où on peut patauger à loisir. C’est probable que laisser une sente rugueuse entre 2 pistes correctes soit là pour rappeler à ceux qui roulent sans consommer de T.V.A. qu’on faut beaucoup pour eux.
Je dois admettre que les cyclos ne sont pas toujours des modèles de vertu en matière de circulation. Pour autant, je n’aime guère la confrérie des sages, ou des ultra-sages, qui n’ont jamais, ou il y a très longtemps, mis un pied sur un ski ou une pédale de vélo, qui récitent leur mantra : passé un certain âge, on doit laisser ces exercices aux jeunes. La section-vélo où j’opère, environ 130 personnes, a l’âge moyen du club : 72 ans. Les 65 qui sont au-delà ont toujours envie de préférer une selle à un fauteuil, et continueront d’y poser leurs fesses au travers des boursouflures de sécurité.
10:04 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2023
Sincères condoléances au Baron de Coubertin
Je n’avais pas prévu de parler de sport, mais une info récente m’a remué les sangs, comme on dit en langage populaire. Il s’agit justement de la présumée ferveur populaire massée au pied du monument érigé en l’honneur du sport : les J.O. Les veinards tirés au sort pouvaient choisir en priorité leur ticket d’entrée pour l’épreuve de leur choix.
Et là, grosse surprise ! Cette dame qui visait une soirée d’athlétisme pouvait y avoir droit pour 395 euros. On lui offrait généreusement une place moins bonne à 200 euros quand même. Celui-ci, qui voulait voir évoluer de gracieuses ondines dans la piscine olympique devait d’abord sortir 174 euros.
Après s’être tant gaussé de la Coupe de foot au Qatar on aurait du garder des sarcasmes pour notre usage propre tellement les coûts délirants et les injures au climat sont parallèles.
Parler du Qatar, c’est évoquer le P.S.G. et le foot français et ses déviances. Un Président, accusé de diverses vilenies, qui s’accroche à tous les fauteuils footeux qui veulent bien de lui. Le décès récent d’une des gloires des années 60, Just Fontaine, rappelait une de ses interviews. Préférait-il son époque ou l’actuelle ? « Dans le foot moderne, il y a trop d’argent »
Toutes ces dérives donneraient raison à ces intellos qui, en se pinçant le nez, ramènent les sportifs à des bourrins à grosses cuisses et petite cervelle que les sponsors font courir pour un zeste de gloire et quelques euros, comme l’âne derrière sa carotte.
Il me sermble pourtant que ces intellos se trompent de cible. En effet, des tas d’auteurs reconnus ont chanté, voire pratiqué, un sport. Pour ne prendre que le vélo, les Nucera, Fournel, Fottorino, alignent autant de kms à vélo que de lignes de texte. Plus modestement, le peloton cycliste professionnel qui comptait 2 ingénieurs a maintenant un titulaire de master. Ce qui représente un apport intellectuel plus important que le bac, donné à tout le monde, paraît-il.
Pour ceux que le vélo rebute, tournons-nous vers « le noble art ». La boxe ne manque pas de chantres de haut vol : E.Hemingway, N.Mailer. Mais les simples pratiquants dont on parle 30 ans après n’étaient pas des sots. Je ne résiste pas à citer quelqu’un chez qui on ne peut suspecter une cervelle en jachère : Nelson Mandela. Après avoir hésité entre boxeur et avocat, il déclarait : « Mon plus grand regret dans la vie, c’est de n’être jamais devenu champion du monde des lourds ».
Ces quelques extraits suffisent à redorer le blason du sport amateur qu’on pratique et qu’on aime. En bon provincial compréhensif, je me réjouis que ces J.O. soient l’occasion d’améliorer les transports de ces pauvres parisiens entassés dans des R.E.R. même pas à l’heure. Par contre, qu’une partie de mes impôts alimente le tsunami d’argent qui va se déverser me rend plus perplexe.
ui
14:56 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)