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25/03/2022

Aussi longtemps que tu voudras nous dormirons ensemble (Aragon; Ferrat)

Lors d’un tri récent de photos, on a ranimé le souvenir de périples qui ont jalonné notre parcours. Ces étapes ont été mises en valeur dans une vidéo de plusieurs images rassemblées par les enfants lors de nos noces de diamant.

Ce rappel, traditionnel lors des célébrations, estompe un peu la dureté des pierres avec lesquelles nous construisions notre chemin. Par exemple, si tant bien que mal, le chef de famille peut débuter sa vie professionnelle avec un statut de cadre, cela ne signifie pas des fins de mois somptueuses.

Bien que non programmés, comme on sait le faire aujourd’hui, nos enfants ont été, et sont encore aujourd’hui, formidablement aimés et aimants. Ils ont eu le bon goût de suivre les périples professionnels paternels et de s’habituer à de nouveaux amis, de nouveaux loisirs. Certains d’ailleurs en catimini des parents qui le découvrent au gré d’une conversation beaucoup plus tard. Du moins, ils n’ont pas emprunté la voiture de nuit, sans permis, et écrasé ladite contre un arbre ! Les braves petits !

Dans ces périples, c’est quand même l’épouse qui fournit le plus d’abnégation et qui doit changer le plus d’habitudes, et pas seulement de rideaux. On reconnait généralement aux femmes davantage de sens pratique : une disposition bien utile dans ces circonstances !

Ces enfants formatés aux vacances plus rugueuses que luxueuses quittent un jour le nid. Ils ouvrent aux parents plus libres mille occasions de suivre leur imagination. Elle les conduit à de fabuleuses randonnées, d’abord à vélo avec une petite prédilection pour les îles, puis avec les moyens aériens jusqu’à poursuivre le fils-aventurier aux 4 coins du monde.

Les années passant, on ressent de plus en plus que ce long compagnonnage n’est malgré tout qu’un C.D.D. Les amies veuves qu’on fréquente montrent assez que l’absent pèse beaucoup. Aucun de nous n’a très envie d’être celui qui reste. Pas bien le courage pour autant de l’euthanasie et on laissera faire le « fatum » (peux pas m’empêcher de faire le latiniste quand ça devient sérieux). Du moins, nous tâcherons de  parcourir notre chemin ensemble jusqu’au bout.

10:02 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

18/03/2022

En hommage déférent à mon ancien prof de français

Astreint pendant les 8 ans de ma scolarité dans mon pensionnat à la dissertation chaque mercredi soir, balisé au plus près pour pratiquer un français correct, j’ai un peu de mal à reconnaitre le français d’aujourd’hui. La grammaire a été classée comme une chose secondaire reléguée aux oubliettes. Je ne parle même pas des journaux qui pouvaient s’en enorgueillir et qui écrivent maintenant le texto couramment. Les livres eux-mêmes ont abandonné les correcteurs pour publier quelques horreurs syntaxiques.

La dérive a commencé avec l’orthographe devenue libre, au sens d’imprévisible. Dérive attendue puisque les futurs enseignants, à ce que j’entends, ne la maitrisent plus guère. On trouve même des réformateurs de l’éducation nationale (plusieurs dizaines par décade) professer que respecter l’orthographe est une contrainte tout à fait superfétatoire. Pensent-ils, les malheureux, à ce que seraient les tirades de Racine ou Molière en langue débridée. Que deviendraient les rimes à rebonds dans la poésie de Brassens ?

Après les textes habillés d’une orthographe des plus approximatives, il y a le parler. Je sais que je ne suis pas tout à fait dans l’air du temps. Mais je prétends que la philosophie et la politique, une sorte de philosophie de la cité, ne se dégustent bien qu’au calme, bien calé dans son fauteuil. La pandémie et la guerre ont mis sur les plateaux de télé des foules d’experts, de référents, obligés dans l’immédiateté d’avoir un avis sur le dernier évènement. Et de nous faire avaler les phrases alambiquées des poutinophiles fraîchement convertis à la poutinophobie . On pense à la fameuse langue d’Esope, sauf que là, le pire l’emporte souvent sur le meilleur !

Dans cette campagne un peu escamotée, le candidat doit lâcher sa phrase percutante comme dans un concours de fléchettes minuté. Ce qui induit le même type de réponse du candidat suivant. Dans ce cas, ne me reprochez pas d’attendre les lettres de programme des divers candidats à lire tranquillement dans mon fauteuil.

On a parlé de la langue maltraitée en regrettant son mésusage : c’est quand même le véhicule choisi de nos pensées. Avec elle, on est tout de même un ton au-dessus des chiens, même dits savants. Dans l’embrouillamini servi par les maitres es tambouille, on ne peut s’empêcher d’évoquer, pour tous ceux qui font profession d’écrire ou parler, le fameux distique de Boileau :

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement

Et les mots pour le dire arrivent aisément »

 

09:36 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

10/03/2022

Savoir lire, écrire et compter..les kilomètres

Je jetais un œil plutôt torve sur le médecin, consulté pour un mal d’épaule et de bras, qui me conseillait (m’intimais) d’arrêter le ski de fond. Ses actions ont remonté d’un cran lorsqu’il m’a conseillé (pas intimé) de reprendre le vélo. C’est le genre de chose qu’on ne se fait pas dire 2 fois.

Dès le lendemain, j’enfourchais le Lapierre et bien que retraité, je roulais un dimanche sur la piste au long de l’Isère. Donc, remplie de tous ceux, à 2 roues, à 4 roues, sur rollers, en poussette, qui voulaient profiter du soleil. Ne manquaient que les chiens, mes ennemis préférés, soucieux probablement de ne pas perturber ma 1ère sortie cycliste. Le bon moment pour se souvenir de la fameuse phrase : le vélo, ça ne s’oublie pas. Et de constater que les 1ers zig-zags tendaient maintenant vers la ligne droite.

Sur mon vélo-loisir, je ne peux m’empêcher de penser que la plupart de ceux qui m’entourent vont reprendre le vélo demain en direction du boulot. Encore heureux d’ailleurs de pouvoir utiliser ce moyen de transport par rapport à leurs collègues voués à la voiture et aux pleins de carburant délirants. Curieux d’ailleurs : il y a quelques mois, une augmentation de 4 centimes déclenchait une révolution jaune et rien aujourd’hui pour des dizaines de centimes en peu de temps. Une sorte de compensation expiatoire aux hydrocarbures russes par rapport aux ukrainiens sous les bombes.

Et pendant ce temps-là, comme eut dit Chirac, la planète continue de bruler. Pourtant le candidat héraut de la cause écologique rame dans les marais sondagiers. Il ne faut pas rester trop longtemps dans les réflexions politico-philosophiques avant que la réalité ne nous réveille. En l’occurrence, au gré des kms, se manifeste une grosse incompatibilité d’humeur entre mes fesses et la selle de mon vélo. Du moins, tel Brassens et son cambrioleur (pardon, Georges pour cet emprunt au maitre) ces inconvénients  m’auront apporté les éléments de cette chronique.

10:14 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)