12/08/2024
"Quand on az a une femme et une auto" (refrain historique par mon beau-père)
Quand un proche prend des nouvelles de notre santé, mon épouse répond souvent de moi : « il est bien courageux’. Je pense que son trop plein d’affection lui fait embellir la façon dont je supporte mes petites misères. C’est plutôt elle qui mériterait l’adjectif, elle qui ajoute à ses activités habituelles celles que mes manques lui imposent.
Quand je conduisais, Intermarché était ma chasse gardée. Maintenant je suis l’assistant porte-paquets. Si elle me délègue d’aller chercher un paquet de lentilles, je reviens avec du riz noir. Drôle d’idée le riz noir ! L’épouse va reposer le riz et revient avec les lentilles. Pour ceux qui doutent de son entrainement physique, je crois qu’ainsi elle fait son quota de pas quotidien.
Je ne me sépare pas de mon téléphone. C’est de l’ordre de l’attachement sentimental comme le vêtement élimé auquel on tient. En effet la plupart de ses fonctions m’échappent et celle du téléphone est réservée à seulement quelques contacts dument repérés. Et on me lire mes messages.
Un travail m’attend que je remets depuis des semaines pour de mauvaises raisons : trier les livres de la bibli. En fait cette bibliothèque est une armoire aux souvenirs. Il m’a fallu admettre que je ne lirais plus ces livres. Et serrer les dents pour admettre cette évidence. Un autre appel à tout mon courage lors de la panne de ma montre. Là aussi je n’utilise plus ses fonctions et ne lit l’heure que dans des conditions de luminosité.
En ce moment on est invité à verser un pleur sur ces athlètes qui ont travaillé avec acharnement pendant 4 ans et qui ratent leur objectif. Et moi, est-ce que je n’ai pas travaillé de nombreuses années pour obtenir une retraite heureuse pleine d’écritures, de lectures et de vagabondage dans mes librairies préférées ? Objectif pas tout à fait raté puisque la technique m’offre des chemins détournés pour retrouver écriture et lecture. Et on me parle d’une montre à gros chiffres à lire n’importe où. Je serai aussi heureux qu’à mes 12 ans recevant ma 1ère montre venue spécialement du haut-Doubs.
10:56 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)
05/08/2024
En Valbonnais
Cette sortie rare en C-car de fin juillet visait à fuir la canicule. Pour cela on avait choisi au fond de la vallée du Valbonnais le camping des Faures, un des 3 campings qui a trouvé grâce à nos yeux en 25 ans d’autonomie cariste.. Enserré entre 2 montagnes, au bord d’un torrent, il répondait parfaitement à l’objectif.
Surtout ce lieu nous plait par son atmosphère paysanne et bon-enfant. Les téléphones sont en charge en libre accès, les nombreux jouets aussi. Un accueil à la bonne franquette mais chaleureux. On arrive dans une sorte de Moiron en Valjouffrey.
Au bord, le torrent issu du glacier proche qu’on voit fondre quasi à vue d’œil, rafraichit le sentier sous bois. Dans cette promenade, mon épouse dont le pied n’est plus va-t-en-guerre peut y faire sa balade su soir. Quelques téméraires y trempent le pied, parfois plus, malgré l’eau glacée. C’est dire son pouvoir d’attraction !
Dans cette zone sans barrière les enfants nombreux s’ébattent en grande liberté et inventent comme ils savent le faire des jeux inédits. Avec les voitures en plastique déglinguées, on peut assister à des rencontres de stock-cars.. C’est l’adulte qui passe qui arbitre ces gamins à tout le monde
Ce camping qui reçoit les kids, o combien, reçoit aussi les animaux. Dans un rayon de 150 kms, il est probable qu’il est le seul à les accepter. Cela nous vaut une foule des chiens, des minuscules aux plus énormes. On se demande comment ces bêtes passent la nuit. Pour le jour on sait. Ils naviguent à travers le camp, avec laisse ou sans et ignorent le local des toilettes pourtant très bien tenu.. Cela ne va pas nous réconcilier avec eux.
C’est clair qu’on n’a pas seulement fui la canicule, mais pris aussi un repos, y compris celui du restaurant le soir sous les ombrages. Pour les retraités, il semble toujours curieux de parler de repos. C’est oublier les multiples sollicitations qui pèsent davantage avec l’âge. Ce repos, on en profite jusqu’à la dernière goulée, le sentiment qu’il va passer dans le placard aux souvenirs.
19:02 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
27/07/2024
L'zécologie punitive, je l'ai rencontrée
Pas une semaine ne se passe sans qu’on apprenne la violence d’un cyclone, des feux qu’on ne peut maitriser. Même un petit village français connait la notoriété quand son ruisselet tranquille s’est mué en torrent de boue en quelques minutes. Pourtant dans les débats récents, l’écologie était on ne peut plus discrète.
On peut donc en remettre une couche Derrière la munificence des J.O. et ses prestations inégalées, on a mis sous le tapis les milliers de tonnes de sable, de ciment, de ferraille manipulées. On n’a pas entendu donner le montant de l’emprunte carbone des centaines d’avions convergeant vers Paris. Les athlètes transportés à Marseille ou Saint-Etienne, comme s’en gaussait l’entraineur du PSG, ne le seront pas en calèche.
Je ne sais toujours pas bien ce qu’est l’écologie punitive mais je sais que l’écologie nous punit du mépris qu’on lui témoigne. Dans mes pistes, les arbres ont développé leurs racines et soulevé le goudron en vagues de toboggan. Je cabriole sur ces obstacles avec mon vélo fluet tant décrié par mes enfants fans du cycle hollandais à pneus de mobylette et guidon aussi droit qu’un pupitre.
Ma commune laisse prospérer dans les espaces non construits toute végétation qui en a envie. Dans le maquis dense des taillis et des herbes folles, la faune est à son aise. Mais une espèce tire le mieux son épingle du jeu : le moustique .J’ai le cuir assez tanné pour ne pas trop souffrir. Mais les moustiques se font un royal festin sur la peau tendre de la blonde aux yeux bleus qu’est mon épouse.
J’entends déjà la ritournelle : arrête de râler ! Excusez-moi, je fais mon âge : je râle. Comme le rappelle la génération suivante, les vieux, ça râle tour le temps. Aussi par ces temps de renouveau de la flamme patriotique, j’endosse le costume du f Français type, béret, baguette et râleur. Depuis Vaux sur Poligny, je ne mets plus de béret, mais je râle encore.
A l’unisson d’Eybens, l’herbe de la pelouse a des prurits de croissance. Et cette herbe je la tonds. D’abord pour les petits qui la fréquentent car c’est plus facile pour récupérer les balles. Et s’ils s’y aventurent à vélo, c’est plus cyclable. Aussi, à mon âge j’ai encore ces valeurs un peu défraichies d’ordre, de netteté. J’aime une pelouse bien peignée, un tableau que les yeux voient distinctement..
17:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)


