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22/12/2022

Coup de sifflet final, sans temps additionnel

On vient enfin de tirer le rideau sur la Coupe de foot, permettant d’autres horizons. En plus, la défaite des bleus nous épargne 2 ou 3 jours de dithyrambes. Les 14000 policiers de Darmalin n’auront pas eu tellement à gazer. Bizarrement, c’est quand « on » gagne qu’on éprouve le besoin de démolir les vitrines et le mobilier urbain et pas quand on perd.  

Ils auraient eu du temps pour agir à Vaulx-en-Velin ou les dealers tenaient boutique ouverte, restreignant d’autant les possibilités d’entretien de l’immeuble. A Blois non plus les collègues n’avaient pas le temps de recevoir la plainte d’une femme qui est maintenant dans le coma.

Ratage pas isolé, cette coupe nous en a offert une palamquée. D’abord le Qatar. En organisant cet évènement, le pays pensait redorer son blason assez terni. A part les hommages obligés de quelques chantres, on a bien vu que l’émirat n’était pas au point avec les femmes, qu’il employait des esclaves et que son argent lui permettait une débauche sur l’environnement.

Envoyés jouer dans un pays qu’ils n’avaient pas choisi, les joueurs pouvaient se permettre de se dispenser d’un boycott, mais pouvaient quand même tenter un petit geste. Ce qu’on fait les allemands, pas les français. Le rire beta de Mbapé à la pseudo plaisanterie de Galtier sur les voyages du P.S.G. dit bien l’indifférence  absolue de ces gens vis-à-vis de l’environnement.

Le nouveau roi Messi gagne aussi sur ce terrain. Son jet privé a fait 51 sorties pendant l’été, tous les 2 ou 3 jours. Ce qui représente 1500 tonnes de CO2, ou l’équivalent d’un citoyen en 150 ans. Décidemment champion partout !

Tout cela nous démontre que les gens pleins aux as vivent dans leur planète, laissant les lois pour les plébéiens. Cette Coupe va générer des liasses de millions réservés aux déjà nantis. Pas de ruissellement à espérer pour les amateurs pourtant plus nombreux et surtout plus nécessiteux. Même si on n’en est plus à shooter dans une boite de conserve, les clubs amateurs, et leur président national, auraient aimé un zeste d’euros.

Tout au bout des tuyaux, même le goutte à goutte se tarit. A l’automne, notre club municipal de gym tenait une réunion exceptionnelle sur sa survie. Des adhérents disaient que la Mairie favorisait le foot avec un nouveau stade et de nouveaux équipements. Comme tous les 4 ans , après la Coupe, le foot verra un regain d’adhésions et donc de besoins. Attendons-nous donc à une nouvelle réunion pour la survie de notre salle l’an prochain.

                                                                                      

09:24 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

15/12/2022

Quelques petits cours pratiques de philosophie

J’ai fait mes 1èreres foulées à ski de fond la semaine dernière reléguant le vélo dans l’armoire aux souvenirs pour de longs mois. Je devance la critique : papy va encore nous emplâtrer le blog avec ses histoires de vélo. Car le vélo aujourd’hui n’est que le support à des réflexions à prétention  philosophique.  

Le plus ancien souvenir qui percute c’est, gamin, devant mon 1er vrai vélo. Une machine qui fait briller le regard et une mécanique qui saute aux yeux. Ca tombe bien car mes moyens ne permettraient pas un luxueux coursier, ni surtout le recourt  à l’homme de l’art au moindre toussotement de la machine. 1ère leçon : adapter ses ambitions à ses moyens.

Plus tard, au coup de sifflet des vacances, on ne manquera jamais la grimpée à la Forêt de la  Serre, notre exutoire favori. Une montagnette de plaine près de Dole. Au long de la montée, on abandonne dans le talus les conjugaisons des verbes grecs, les capitales des états canadiens (Saskatoon restera pourtant collé à ma mémoire) pour contempler un panorama à 180° au sommet. 2ème leçon : pour s’épanouir, l’esprit a besoin d’une machinerie physique en bon état.

En clôture de l’année de philo, la classe avait prévu pour le raid des vacances un beau projet : aller faire le 1er chantier de l’abbé Pierre. Durant 400 kilomètres jusqu’à Neuilly-Plaisance, je pouvais barater l’idée : j’abandonne le séminaire, mais c’est quoi après. Sur le chantier ensuite, c’était sûr que je ne ferais pas rouler des trains, ni tenir une échoppe de produits, même licites.

Les enfants éparpillés dans divers horizons, je n’ai pas déployé de grands arguments pour entrainer mon épouse dans des vacances à vélo. L’occasion de consolider l’équipe en organisant  les vélos, les sacoches, à destination de la Crète. Encore davantage, au sortir de l’Aéroport d’Héraklion, pour reconstituer, avec des pédales, des roues, des vélos qui roulent.

Plus tard, en Irlande, mais toujours sans portable ni internet, il fallait trouver sur place le gîte où dormir le soir. Là, l’équipe a boosté ses moyens, de vista, de reflexe. Dès qu’on repérait une équipe concurrente devant une maison, on appuyait fort sur les pédales pour les devancer au B&B suivant.  

Parti avec mon fils rejoindre New-york depuis Montréal par les caps de la côte est, j’embarquais sans doute quelques préventions vis-à-vis des américains. Jusqu’à cette grimpette dans le Vermont que nous gravissions d’une molle pédale sur notre bike-road. Un van nous a rejoint, a tendu à chacun une canette et un sourire de soutien, nous laissant cois de surprise. Depuis, je suis sûr que je ne dois plus dire LES américains, ni les Anglais, ni les Corses d’ailleurs.

Dans mes débuts au club,  dans la montée pour sortir de Claix, j’ai vu ce copain s’affaler dans le fossé, le cœur terrassé. Devant sa femme, à qui on tentait d’apprendre, avec des contorsions langagières, qu’elle venait d’être veuve : « Bien sûr, c’est triste, mais Raymond est comblé, lui qui me disait souvent qu’il rêvait de s’en aller avec son vélo ».

Avec une telle épitaphe, on ne peut guère marchander l’idée que le vélo est un fameux prof de philosophie !

15:53 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)

08/12/2022

Vains bavardages et folles coquecigrues

J’évoquais récemment l’emblématique 110 K/H sur autoroute, qui permet d’économiser de l’essence, du CO2, et probablement quelques vies, mais pas à l’ordre du jour. D’abord, il ne faut pas « emmerder » les français. Mais surtout c’est la crainte d’un retour de flamme des gilets jaunes. Cet archipel de ronds-points divers n’a pas été en mesure de se fédérer pour émettre des propositions. Mais il a eu la capacité  de faire retoquer une loi, le piteux retour aux 90 K/H sur route.

Ce qui fédère ces sortes de résistants tient en un seul mot : Paris. Derrière ce vocable, on empile des députés qui votent des lois, mais pas toujours irréprochables, des ministres qui les appliquent mais démissionnent pour tricheries, des avocats experts en recours à reporter indéfiniment des accusations  avérées et des papesses médiatiques pour entretenir un entre soi confortable dans cette bulle quasi en apesanteur.

Dans le village jurassien  que je connais bien, on a du mal à s’émouvoir de l’augmentation du Pass Navigo pour autant qu’on sache de quoi il s’agit. Ici, quand on veut aller à la préfecture à 5 kms, on prend sa voiture, le seul moyen possible, en maugréant sur le prix du carburant.

Les « parisiens » essaient de remobiliser tout le pays pour les J.O. de Paris. Dans le même temps où on a violemment dénoncé les horreurs de la Coupe de foot,  s’apprêter à commettre les mêmes folies chez nous, ça interpelle ! Sauf peut-être à Paris la climatisation des stades !

Après l’été caniculaire et les inondations, on allait emporter toutes les adhésions à un grand plan pour le climat. Depuis, pas un instant sans qu’on nous assure la prime à 6000, voire à 7000 euros pour la voiture électrique. A 32000 euros pour une des moins chères, mon ami jurassien  bute sur le reste à charge.

Dans le Jura il fait aussi froid qu’à Paris et le villageois jurassien peut opter pour le dernier cri énergétique : la pompe à chaleur.  Mais il a beau empiler toutes les primes offertes, il n’a décidemment  pas le budget.

Enfin une concession à l’écologie : les pannes de courant promises pour débuter 2023. D’éventuelles, le minutage en est tellement précis qu’elles vont devenir réelles. Ce serait quasiment dommage qu’on les évite tant le soin mis à les prévoir est impressionnant. Pour une fois qu’on devance l’évènement !

Ce qui est dommage ici, c’est que l’effort n’est pas choisi, mais contraint. Il reste un petit os à ronger pour nos gilets jaunes. Dans les villes qui ont connu un regain d’écologie, s’il y a des sapins, ils seront enguirlandés à minima.

 

15:59 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)