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15/12/2022

Quelques petits cours pratiques de philosophie

J’ai fait mes 1èreres foulées à ski de fond la semaine dernière reléguant le vélo dans l’armoire aux souvenirs pour de longs mois. Je devance la critique : papy va encore nous emplâtrer le blog avec ses histoires de vélo. Car le vélo aujourd’hui n’est que le support à des réflexions à prétention  philosophique.  

Le plus ancien souvenir qui percute c’est, gamin, devant mon 1er vrai vélo. Une machine qui fait briller le regard et une mécanique qui saute aux yeux. Ca tombe bien car mes moyens ne permettraient pas un luxueux coursier, ni surtout le recourt  à l’homme de l’art au moindre toussotement de la machine. 1ère leçon : adapter ses ambitions à ses moyens.

Plus tard, au coup de sifflet des vacances, on ne manquera jamais la grimpée à la Forêt de la  Serre, notre exutoire favori. Une montagnette de plaine près de Dole. Au long de la montée, on abandonne dans le talus les conjugaisons des verbes grecs, les capitales des états canadiens (Saskatoon restera pourtant collé à ma mémoire) pour contempler un panorama à 180° au sommet. 2ème leçon : pour s’épanouir, l’esprit a besoin d’une machinerie physique en bon état.

En clôture de l’année de philo, la classe avait prévu pour le raid des vacances un beau projet : aller faire le 1er chantier de l’abbé Pierre. Durant 400 kilomètres jusqu’à Neuilly-Plaisance, je pouvais barater l’idée : j’abandonne le séminaire, mais c’est quoi après. Sur le chantier ensuite, c’était sûr que je ne ferais pas rouler des trains, ni tenir une échoppe de produits, même licites.

Les enfants éparpillés dans divers horizons, je n’ai pas déployé de grands arguments pour entrainer mon épouse dans des vacances à vélo. L’occasion de consolider l’équipe en organisant  les vélos, les sacoches, à destination de la Crète. Encore davantage, au sortir de l’Aéroport d’Héraklion, pour reconstituer, avec des pédales, des roues, des vélos qui roulent.

Plus tard, en Irlande, mais toujours sans portable ni internet, il fallait trouver sur place le gîte où dormir le soir. Là, l’équipe a boosté ses moyens, de vista, de reflexe. Dès qu’on repérait une équipe concurrente devant une maison, on appuyait fort sur les pédales pour les devancer au B&B suivant.  

Parti avec mon fils rejoindre New-york depuis Montréal par les caps de la côte est, j’embarquais sans doute quelques préventions vis-à-vis des américains. Jusqu’à cette grimpette dans le Vermont que nous gravissions d’une molle pédale sur notre bike-road. Un van nous a rejoint, a tendu à chacun une canette et un sourire de soutien, nous laissant cois de surprise. Depuis, je suis sûr que je ne dois plus dire LES américains, ni les Anglais, ni les Corses d’ailleurs.

Dans mes débuts au club,  dans la montée pour sortir de Claix, j’ai vu ce copain s’affaler dans le fossé, le cœur terrassé. Devant sa femme, à qui on tentait d’apprendre, avec des contorsions langagières, qu’elle venait d’être veuve : « Bien sûr, c’est triste, mais Raymond est comblé, lui qui me disait souvent qu’il rêvait de s’en aller avec son vélo ».

Avec une telle épitaphe, on ne peut guère marchander l’idée que le vélo est un fameux prof de philosophie !

15:53 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)

08/12/2022

Vains bavardages et folles coquecigrues

J’évoquais récemment l’emblématique 110 K/H sur autoroute, qui permet d’économiser de l’essence, du CO2, et probablement quelques vies, mais pas à l’ordre du jour. D’abord, il ne faut pas « emmerder » les français. Mais surtout c’est la crainte d’un retour de flamme des gilets jaunes. Cet archipel de ronds-points divers n’a pas été en mesure de se fédérer pour émettre des propositions. Mais il a eu la capacité  de faire retoquer une loi, le piteux retour aux 90 K/H sur route.

Ce qui fédère ces sortes de résistants tient en un seul mot : Paris. Derrière ce vocable, on empile des députés qui votent des lois, mais pas toujours irréprochables, des ministres qui les appliquent mais démissionnent pour tricheries, des avocats experts en recours à reporter indéfiniment des accusations  avérées et des papesses médiatiques pour entretenir un entre soi confortable dans cette bulle quasi en apesanteur.

Dans le village jurassien  que je connais bien, on a du mal à s’émouvoir de l’augmentation du Pass Navigo pour autant qu’on sache de quoi il s’agit. Ici, quand on veut aller à la préfecture à 5 kms, on prend sa voiture, le seul moyen possible, en maugréant sur le prix du carburant.

Les « parisiens » essaient de remobiliser tout le pays pour les J.O. de Paris. Dans le même temps où on a violemment dénoncé les horreurs de la Coupe de foot,  s’apprêter à commettre les mêmes folies chez nous, ça interpelle ! Sauf peut-être à Paris la climatisation des stades !

Après l’été caniculaire et les inondations, on allait emporter toutes les adhésions à un grand plan pour le climat. Depuis, pas un instant sans qu’on nous assure la prime à 6000, voire à 7000 euros pour la voiture électrique. A 32000 euros pour une des moins chères, mon ami jurassien  bute sur le reste à charge.

Dans le Jura il fait aussi froid qu’à Paris et le villageois jurassien peut opter pour le dernier cri énergétique : la pompe à chaleur.  Mais il a beau empiler toutes les primes offertes, il n’a décidemment  pas le budget.

Enfin une concession à l’écologie : les pannes de courant promises pour débuter 2023. D’éventuelles, le minutage en est tellement précis qu’elles vont devenir réelles. Ce serait quasiment dommage qu’on les évite tant le soin mis à les prévoir est impressionnant. Pour une fois qu’on devance l’évènement !

Ce qui est dommage ici, c’est que l’effort n’est pas choisi, mais contraint. Il reste un petit os à ronger pour nos gilets jaunes. Dans les villes qui ont connu un regain d’écologie, s’il y a des sapins, ils seront enguirlandés à minima.

 

15:59 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

01/12/2022

La Coupe est pleine

L’énorme brouhaha du début de la Coupe du Monde de foot s’estompe un peu et je vais pouvoir m’y glisser. Pas pour dénoncer la débauche écologique, ni l’emploi esclavagiste des ouvriers, ni les biais de l’attribution de la Coupe au Qatar. Les médias en ont fait des tonnes sur le sujet. Que ne l’ont-ils pas fait il y a 10 ans lors de l’attribution. Je vais me concentrer sur ce couple bien assorti : le foot et l’argent.

A la sortie de la guerre, les 3 dirigeants les mieux payés gagnaient 35 fois le salaire moyen de leurs employés. Dans les années 2000, les mêmes gagnaient cette fois-ci 130 fois le salaire moyen. En 2021, les patrons du CAC 40 ont gagné 100 fois les salaires de leurs employés. Ce qui signifie des sommes pharaoniques.

Et pourtant notre Mbappé national gagne plus que 38 PDG sur 40. Il ne manage personne et  il n’est même pas le capitaine de l’équipe de France. On excuse beaucoup parce qu’il fait rêver les pauvres des banlieues. Paradoxalement, ce sont les plus pauvres qui en rêvent le plus. Dans les 10000 supporters français à Doha, combien de smicards ont cassé leur tirelire pour y être ?

En Afrique le rêve est mortifère. Des gamins un peu doués des 2 pieds se laissent prendre dans les filets de « négriers »*qui leur promettent la formation, puis l’introduction  dans un club de Ligue 2, voire de Ligue 1. Si même il y a réellement formation, on n’avait pas précisé la méthode : 12 ou 15 gamins « essayés ». On en garde UN et on jette les autres. Bons pour le retour en Afrique, moins pire malgré la honte du perdant.

Cela valait pourtant la peine : l’élite. Par le salaire, plus les petites étiquettes sur chaque maille du  maillot, on entre dans un autre monde. Le contrôle antidopage est bon pour ces pauvres cyclistes et pas pour nous. Certes, cela donne des blessures à répétition et une vieillesse précoce et cassée. Même la justice se fait un peu oublier. On peut compter sur des milliers d’explications à propos du forfait de Benzema à Doha et beaucoup  moins sur le résultat en justice de sa « sextape » avec Valbuena.

Là, vous dites : la Coupe est pleine. Hélas, non ! Dans le même temps, Bolloré a fait une augmentation faramineuse à Hanouna  pour qu’il continue de régaler un troupeau de moutons bêlant et impuissant, à point pour écouter les sirènes de la droite extrême. Elon Musk réintègre Trump dans Twitter pour booster les républicains afin  d’en faire leur candidat en 2024.

Un bon point tout de même à cette Coupe décriée. Elle aura appris à tous ceux qui savaient le nom du propriétaire du P.S.G. que le Qatar n’est pas une bourgade près de Paris, mais un vrai pays là-bas près de la mer. Les plus futés sauront qu’il est riche parce qu’il a du pétrole et du gaz … et la Coupe du monde de foot !

  • « Négriers du foot » Titre du livre de Maryse Ewanje-Epée sur le sujet

 

16:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)