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18/04/2022

En attandant le 6ème

Dans cette élection présidentielle un peu étrange, un élément au moins n’a pas fait mentir les sondages : le taux d’abstention au plus haut. Je ne chercherai pas à en démêler les raisons et j’en laisse le soin aux experts politiques.

Il y aurait par contre aussi une hypothèse plus psychologique que je vois dans le couple droit-devoir. Le droit a une tonalité positive : « j’ai le droit d’aller à Pole-Emploi, de demander à la sécu, d’écrire ce que je veux… » C’est l’euphorie ! En face de cela, le devoir fait tout de suite rabat-joie. Par exemple, dans une conception un tantinet étroite, le mariage donne le droit de « consommer ». Sauf que dans cette hypothèse, le « devoir conjugal » n’est pas paré des teintes les plus affriolantes ! Les étapes préalables à la réussite de la chose doivent d’ailleurs en être quelque peu gelées.

Le devoir électoral est, espérons-le quand même, dans une autre dimension. Il suffit de penser aux combats menés pour que tous, pas nobles ou archevêques, obtiennent le droit de vote. Plus encore que les femmes qui ont tenu la charrue, battu le blé pendant la grande guerre, et pendant la suivante, l’obtiennent seulement en 45. Un droit conquis de si haute lutte, on est obligé de s’en servir.

On objectera que certains se trouvent devant le dilemme de ne pas avoir un choix correspondant à leurs vœux et ne peuvent se résoudre à choisir entre la peste et le choléra. Il leur reste la possibilité d’exercer leur droit avec un vote blanc (qui ferait bien d’ailleurs d’être légalisé). Se déplacer pour déposer un bulletin blanc est une opinion clairement exprimée qui justifierait qu’on y prête un peu plus d’attention.

Les contorsions qu’entraîne cette situation ont pu donner l’idée  d’une 6ème république. Les présidents qui ont suivi de De Gaulle, pour qui la 5ème fut écrite sur mesure, s’en sont, même l’auteur du « Coup d’Etat permanent », assez bien accommodés. Ce qui ne la valide pas. Sans compter que réunir les 3/5èmes des 2 chambres pour changer la Constitution ne paraît pas si simple.

Une alternative existe : que les représentants élus exercent tous leurs droits législatifs (ils sont issus des législatives quand même !) pour limiter un pouvoir trop jupitérien. Une attitude qui contribuerait à redorer leur blason. Et peut-être redonner le goût  à chacun d’utiliser ce pouvoir de choisir qu’il détient.     

 

 

18:35 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

07/04/2022

La blouse pour tous pour rhabiller l'école ?

Dans le concert de récriminations qui ponctuent cette campagne présidentielle, on entend ce diagnostic simple : « école fichue, le niveau a baissé ». Le niveau de quoi ? Venant de quelles études ? En complète  empathie avec mes enfants enseignants, je refusais ce jugement que je  ressentais comme une blessure quasi personnelle. Jusqu’à un déclic provoqué par un minuscule évènement.

On demandait à une personne dans quelle ville siégeait le Parlement Européen. Elle ne savait pas. On lui propose 4 villes dont Strasbourg, elle choisit Mulhouse comme siège de ce qu’on appelle assez souvent « Le Parlement de Strasbourg » Je ne sais pas si les institutions européennes sont au programme de telle classe, ni si cette personne a bien accompli sa scolarité jusqu’à 16 ans. Cela m’interroge quand même : l’école est-elle seulement pour déposer une sédimentation de couches successives de connaissances, ou préparer de futurs citoyens à des questionnements, à exercer leur jugement.

Les talibans ont répondu à la question en privant les filles de toute école. Pour eux du moins, la moitié de la population ne posera pas de question sur leur gouvernance ou leur façon d’interpréter leur religion. On peut d’ailleurs, même croyant, interroger la religion. Ce que font les patriarches orthodoxes de différentes villes de Russie quand le patriarche Kirill de Moscou soutient la guerre de Poutine.

A quelques jours de l’élection présidentielle, seule une école formatrice peut aider à décoder dans les sommets de démagogie des propositions souvent non-constitutionnelles. Et avoir des doutes devant ceux qui disent : « JE ferai …JE ferai… » Mais l’école ne semble pas occuper une place prépondérante dans les propositions. Certains candidats semblent déjà avoir acté leur échec et pensent se « rattraper » lors des législatives. Pourquoi pas, après tout ? Lors de la cohabitation de Jospin sous Chirac, l’école n’a-t-elle pas vécu un de ses meilleurs moments.

 

10:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)

31/03/2022

Que sait du désert celui qui ne regarde qu'un grain de sable (E.Orsenna)

Sans même chercher à disputer le titre à Bruère-Allichamps, Paris est sans conteste le Centre de la France. Administrativement, mais pas seulement. Nos nationales se comptent à partir de Notre-Dame, les trains partent de Paris, et, généralement, toutes les décisions, politiques ou non, aussi. Ce qui a donné ce tropisme irréductible vers la capitale au détriment de ce qu’on vient d’appeler « les territoires ».

Comme pour ce faire pardonner de faire partie de cette élite parisienne, tous les candidats à une élection se découvrent des ascendances dans les dits-territoires. Sans oublier la sainte règle qui veut que ces ascendants de province soient forcément modestes. La grand-mère, qui tient la corde en ce moment, était plutôt femme de ménage ou dans une quelconque forme de servitude.

Dommage que je ne sois éligible à rien, je n’aurais pas besoin de remonter aux grands-mères, ma mère suffirait pour illustrer la vie modeste en province.  Elle était femme de ménage, cuisinière, aide maternelle, gestionnaire de flux financiers. Tous ces métiers que l’administration englobait hypocritement sous ce terme de « femme au foyer ». Du moins, elle n’avait pas, comme la génération suivante, à y ajouter l’activité professionnelle. Ce qui, « territoires » oblige, fait prendre la voiture pour gagner la ville aux emplois. La vie à Saint-Julien-Molin-Molette est sympa, mais on n’y prend pas le métro.

La pandémie avait jeté sur les villages de province quelques parisiens. Du moins ceux qui possédaient un pied à terre. Covid quasi vaincu, ils ont vite regagné Paris, le centre de commandement. Et pas seulement ceux qui avaient perdu leur procès contre le coq du voisin qui chantait trop tôt. Difficile de s’installer à demeure dans ces déserts. Les pré-écolos de 68 avaient bien remarqué que les chèvres, même sur le Larzac, peuvent vous mener la vie dure.

On n’en a donc pas fini avec Paris capitale omnipotente. Est-ce un hasard si parmi nos candidats on compte la maire de Paris et la présidente de l’Ile de France. D’ailleurs, même nés à Amiens, Tanger ou Clacy et Thierret, c’est à Paris que tout ce beau monde fonctionne.

Quasi pas de possibilités de sortir de cette mainmise. Je proposerais donc un nouveau contrôle à la fin du mandat du président. En plus de vérifier qu’il n’y a pas gagné des sous, on vérifierait qu’il a gagné du poids. Signe indiscutable qu’il aurait goûté aux fromages de Savoie, au cassoulet de Castelnaudary et aux vins d’un peu partout !

 

Sans même chercher à disputer le titre à Bruère-Allichamps, Paris est sans conteste le Centre de la France. Administrativement, mais pas seulement. Nos nationales se comptent à partir de Notre-Dame, les trains partent de Paris, et, généralement, toutes les décisions, politiques ou non, aussi. Ce qui a donné ce tropisme irréductible vers la capitale au détriment de ce qu’on vient d’appeler « les territoires ».

Comme pour ce faire pardonner de faire partie de cette élite parisienne, tous les candidats à une élection se découvrent des ascendances dans les dits-territoires. Sans oublier la sainte règle qui veut que ces ascendants de province soient forcément modestes. La grand-mère, qui tient la corde en ce moment, était plutôt femme de ménage ou dans une quelconque forme de servitude.

Dommage que je ne sois éligible à rien, je n’aurais pas besoin de remonter aux grands-mères, ma mère suffirait pour illustrer la vie modeste en province.  Elle était femme de ménage, cuisinière, aide maternelle, gestionnaire de flux financiers. Tous ces métiers que l’administration englobait hypocritement sous ce terme de « femme au foyer ». Du moins, elle n’avait pas, comme la génération suivante, à y ajouter l’activité professionnelle. Ce qui, « territoires » oblige, fait prendre la voiture pour gagner la ville aux emplois. La vie à Saint-Julien-Molin-Molette est sympa, mais on n’y prend pas le métro.

La pandémie avait jeté sur les villages de province quelques parisiens. Du moins ceux qui possédaient un pied à terre. Covid quasi vaincu, ils ont vite regagné Paris, le centre de commandement. Et pas seulement ceux qui avaient perdu leur procès contre le coq du voisin qui chantait trop tôt. Difficile de s’installer à demeure dans ces déserts. Les pré-écolos de 68 avaient bien remarqué que les chèvres, même sur le Larzac, peuvent vous mener la vie dure.

On n’en a donc pas fini avec Paris capitale omnipotente. Est-ce un hasard si parmi nos candidats on compte la maire de Paris et la présidente de l’Ile de France. D’ailleurs, même nés à Amiens, Tanger ou Clacy et Thierret, c’est à Paris que tout ce beau monde fonctionne.

Quasi pas de possibilités de sortir de cette mainmise. Je proposerais donc un nouveau contrôle à la fin du mandat du président. En plus de vérifier qu’il n’y a pas gagné des sous, on vérifierait qu’il a gagné du poids. Signe indiscutable qu’il aurait goûté aux fromages de Savoie, au cassoulet de Castelnaudary et aux vins d’un peu partout !

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10:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)