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03/11/2022

Il faut compter avec la stupidité des hommes en attendant qu'elle soit vaincue (A.David-Néel)

Volontiers titulaire, en voiture, du siège passager, j’ai tout loisir d’observer ce qui s’offre à ma vue. Lors d’un récent voyage, mes yeux n’arrivaient pas à se décrocher d’un panneau : « Le salon du chiot ». Sans être féru de langage générationnel animalier, je sais quand même que le chiot est un bébé-chien. Et qu’il a donc un salon !

Sans pénétrer –my God !- dans le salon, je me doute de tout ce qu’on  offre pour une toilette canine. De quoi laver, peigner, épucer, parfumer les toutous. Pour qu’en sortant, on puisse entendre : « qu’il est mignon » ! A ce que je vois quelquefois dans la rue, des artistes réussissent à faire d’un chien un tableau baroque ambulant.

On dot aussi pouvoir compléter le tableau avec les « habits » ad-hoc. Des bottes selon les intempéries, le chapeau de pluie, les manteaux adaptés aux saisons. Malgré un parcours universitaire exactement semblable à ses 2 prédécesseurs, Rishi Sunak en impose aux citoyens anglais par ses costumes et ses chaussures Prada. Dans la même veine, le toutou enrubanné chez le meilleur faiseur va sûrement en jeter.

Au risque peut-être d’entendre : « Si vous saviez, comme il est  intelligent » ! Voila un adjectif qu’on ne devrait manier qu’avec d’infinies précautions. N’irais-t-on pas jusqu’à promouvoir une sorte de Q.I. canin.

On pense couramment au chien-chien à sa mémère. En réalité ce sont maintenant des jeunes qui s’encombrent de cet accessoire à pattes. On voit même des couples munis aussi de cet animal. Soyons objectifs : certains d’entre eux s’affichent aussi avec un bébé, un bébé humain.

Ne rêvons pas : avec manteau, à poil, en tutu, petit chiot deviendra grand. Et réunira tous les comportements stupides de ses congénères. Si on dresse la table sur la terrasse pour le déjeuner, il aboiera continument tout le repas, il s’efforcera, bien sûr, de vous faire tomber à vélo sur la piste cyclable, sans compter les 1000 prouesses dont il est capable.

Tous ces embrouillaminis méritent-ils un salon du chiot ? A-t-on un salon du livreur de pizzas, de la femme de ménage, du nouveau retraité, cette sorte de chiot du retraité mûr et racorni.

10:02 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

27/10/2022

3 p'tits tours et puis s'en vont

Animé d’un esprit quelque peu irrévérencieux, j’ai tendance à voir les enceintes politiques comme des pièces de théâtre. On y entend des acteurs besogneux réciter le mantra du parti, les émigrés, les patrons. On y  entend aussi les premiers rôles qu’on qualifie volontiers de tribuns en appelant chaque fois à la référence de Jaurès. Parmi ceux qui le citent, peu toutefois l’ont vraiment entendu.

La pièce du moment se passe chez nos chers meilleurs ennemis : les anglais. On est toujours ravis de leurs ennuis pour oublier les nôtres. Leur 1ère ministre a au moins battu un record : elle a rendu son tablier au bout de 44 jours. Certes, ce n’est  pas elle qui a déclenché le Covid, ni l’inflation. Mais en pleine crise, affirmer, sur un ton péremptoire, qu’avec elle on va enfin retrouver le vrai bonheur du Brexit, c’était audacieux. Et, de l’autre côté de la Manche, la fortune ne sourit plus aux audacieux.

De ce côté-ci, être propulsé à la tête du gouvernement par 80 types issus d’un parti en déliquescence, ça interroge.  Ce n’est pas une excuse même si les vieux tories peuvent nous rappeler que nos systèmes d’élection dits démocratiques font surgir des Trump ou des Bolsonaro. Cela dit, comme, en Angleterre,  on ne change pas une équipe qui perd, le même parti a propulsé cette semaine un remplaçant espéré plus « durable ».

Dans ce théâtre, pour l’instant ce sont les anglais qui sont à l’affiche. On aurait tort de trop se gausser car on peut prendre la suite. Bousculés comme les autres pays par les impasses profondes du moment, les français y ajoutent un malus propre. Celui d’une grande partie de la jeunesse, contrairement à celle des métropoles ou même des banlieues,  qui est exclue des offres culturelles, sportives, éducatives, par sa simple implantation géographique. Celle de la France périphérique, celle des « Invisibles » Et ce n’est pas le prix Nobel d’une auteure, dont toute l’œuvre plonge dans  cela qui empêchera de pousser cette criante injustice sous le tapis.

Malgré des péripéties regrettables, on peut préférer nos systèmes à ce qui se pratique chez les présidents-dictateurs. En chine par exemple, une assemblée aussi silencieuse et alignée que l’Armée de terre cuite de Qin, ne bouge pas une oreille pendant le discours de Xi. Le seul bruit est produit lorsqu’au signal tous ces fantômes applaudissent en cadence.

Assister une fois à ce spectacle, même à la télé, vous fait préférer l’assemblée la plus révolutionnaire. Révolution peut-être mais, comme le taux d’alcool pour la conduite, avec modération. Pour  éviter aux tribuns de trop « chauffer la salle ». et que quelques énervés ne lancent des attaques de Capitoles.   

15:18 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0)

20/10/2022

Les oiseaux ne chantent plus mais la vie est belle

J’avais manqué la livraison habituelle de la semaine pour une sortie en C-car. Quand la moindre ménagère qui montre sa dernière recette de crêpes affiche des dizaines de milliers d’amis (pardon, on doit dire des friends), mon blog silencieux n’a pas bouleversé la blogosphère. C’est là que je vois qu’avec mon blog désuet, je date sérieusement.

Une sortie-aération qui s’imposait. Bousculé par les tensions nationales et internationales, j’avais mes propres soucis. D’abord les suites d’une semaine « médicale » où les médecins, sans m’annoncer une fin prochaine, ( pour mon moral, le dernier m’a raconté son père décédé à 91 ans), m’ont fait comprendre, dans leur langage amphigourique, que je n’avais plus 40 ou 50 ans.

Quoique pas trop soucieux de mon pouvoir d’achat, j’ai eu une révélation à la boulangerie. L’avais l’habitude de tendre un euro pour ma baguette et tendre aussi la main pour la monnaie. Maintenant  je tends un euro et quelques menues pièces jaunes pour la même baguette. Une épine dans ma religion du pain quotidien.

La sortie en C-car ne démarrait sous les meilleurs auspices. Dès la prise d’essence du départ, j’avais réussi à frotter la casquette de l’engin au montant en acier d’un abri à vélos. Bien sûr, le plastique a perdu le combat devant l’acier, ménageant un circuit à la pluie éventuelle.

Celle-ci, rapidement, cesse d’être éventuelle, mais plutôt dense. J’entends les rationneux me dire que la pluie en automne c’est assez normal. Par contre, au fond de la vallée de Champollion, sans télé, ni réseau, on ose rêver d’une accalmie.

Ce fut, en tous cas l’occasion d’une belle aubaine. En achetant du collant pour masquer la déchirure du C-car, j’ai vu le vendeur sortir une échelle, un cutter, et faire lui-même la réparation plus soigneusement que je n’aurais su faire moi-même.

La pluie nous a offert une autre aubaine. De ressortir le scrabble, oublié depuis quelque temps, et de constater que, sans le dictionnaire, on avait pu caser nos w et nos y assez facilement. Un peu de souplesse dans les neurones s’apprécie !

On a fait la découverte en ces lieux d’un pain croustillant, goûteux, comme on peut le trouver encore dans quelques campagnes. On a récupéré aussi, pour une halte bienvenue, le village de Monteyer. Dans l’espace d’une accalmie pour une balade, on a trouvé des noix. On peut être sûrs que ma récupératrice préférée n’a pas manqué de prévoir cette bonne surprise au dessert.

Prise dans un contexte d’heureuses circonstances, l’arrivée à la maison était idéale. Malgré les lauriers envahissants, papy a remisé l’engin dans sa case sans difficulté. La cerise sur ce gâteau de béatitudes : notre petit-fils nous attendait avec ce produit qui a déserté les rayons de supermarché et notre saladier à sauce de salade : de la moutarde ! Après ça, sûr, on peut voir venir !  

 

09:14 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)