22/09/2024
Retrouvailles automnales
« Jouez hautbois, résonnez musettes)/ Vous n’avez peut-être pas envie de chanter, moi, si. Après une année blanche, j’ai fait ma 1è-re sortie-vélo avec le club. C’était la sortie pique-nique qui réunit ensemble chaque année tous les groupes. Prévue de 10H à midi, la sortie devait être courte et on annonçait une piste cyclable à l’aller et une au retour. Un truc juste pour moi.
Elle fut courte en effet. Pour le retour, la meneuse, toute fraîche émoulue de sa retraite affichant des gambettes de 55ans au plus nous a concocté des virevoltes dans Meylan intéressantes mais bien plus gondolées que la piste cyclable. Au sens propre, je me suis bien gondolé.
Cette variante m’a fait découvrir une nouveauté.. A un certain carrefour où j’avais enfourché un poteau qui se prolongeait à chaque balisage par la ritournelle rituelle des copains : « Maurice, il y a un poteau », le Maire, peut-être alerté de cet incident a creusé des tunnels sous ce grand carrefour qui nous font émerger plus loin en toute sécurité.
On était là pour pique-niquer. Après une courte balade, c’était sans doute normal qu’on n’ait pas des agapes plantureuses. Et c’est connu, les cyclos ne sont pas des princes de gastronomie. Un participant a expliqué qu’un cyclo mange frugal. A cette aune, le pique-nique était très, très cyclo
Sous le prétexte du pique-nique, il y avait surtout la rencontre. La mastication n’avait pas pris beaucoup de temps et il en restait pour discuter. Des projets de la saison prochaine. De la résistance du dernier carré des « musculaires » devant l’invasion inéluctable des « cyclo-watts »
On comprend mon envie de faire chanter les hautbois ou les trompètes dans ces retrouvailles avec les vivants, ceux qui bougent, qui échangent. On cherchait Denis, le doyen de 93 ans. Quelqu’un a suggéré qu’il avait du bouder cette petite balade de feluettes pour aller faire une vraie sortie sérieuse de cyclo.
09:18 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)
16/09/2024
La guerre des générations n'aura pas lieu
Notre pays fracturé a un gout certain pour les fausses querelles. Dans ce registre la pseudo-guerre des générations est souvent citée. Et les médias nous servent des illustrations dites probantes. La réforme des retraites, particulièrement mal gérée a fait monter la température de plusieurs degrés. Les actifs déplorant de se saigner pour des retraités riches (tous ?) et mobilisant les médecins et les structures ad-hoc ? Ce ne sont que des propos pour alimenter le patrimoine national querelleur que nous prêtent souvent nos voisins étrangers. Cela a autant de solidité que les guerres picrocholines de Clochemerle.
Je ne peux pas être à moi tout seul un échantillon statistique mais je constate quant à moi que les actifs témoignent à notre égard plutôt de la bienveillance. Cela a commencé lors de mon accident de vélo quand une équipe médicale a décidé d’attendre le retour du chirurgien spécialisé qui a réalisé un bricolage chirurgical pour me placer une hanche et à terme me remettre sur le vélo. Bravo jeune professeur Tonetti !
Quand le Covid est arrivé, nos voisins de droite et de gauche (ce ne sont que des indications géographiques) se sont offerts spontanément à faire nos courses. La crainte de ce virus inconnu était si grande qu’ils déposaient les achats sur le rebord de fenêtre de notre chambre. Chacun avançait masqué.
Plus récemment c’est aussi notre fille qui fête nos anniversaires avec des cadeaux et pour ma part un livre-audio dans mes gouts. Pas en reste, le fils ainé offre une lampe pour lire en malvoyant. Le fils de Mauguio insiste pour qu’on aille visiter son village, sa cour privée et son installation. Le soin des enfants n’est pas étonnant mais au-delà de l’affection j’ai ressenti le souci de maintenir ces seniors dans la communauté vivante. Et pour moi, de réduire cette DMLA à un accessoire juste un peu ennuyeux.
Aussi bien j’aurais mauvaise grâce à me la jouer malheureux handicapé sévère. Après avoir fréquenté l’ami René, une jambe broyée et remontant sur le vélo. Du reste le fils audacieux veut s’empêtrer en Algérie d’un papy aux mouvements moins glorieux qu’autrefois. Il a géré ses petits-enfants en camping. Il doit pouvoir gérer un père au bord de retomber en enfance .
11:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
10/09/2024
Voyage automnal
Pour ce qui pourrait être notre dernière sortie en camping-car, nous avions choisi le Beaufortin et ses splendides paysages. Nos nombreuses semaines de vacances à Arêches nous laissent encore des souvenirs éblouis. Mais le Beaufortin n’est plus ce qu’il était ou ce que nous en rêvions. Il avait pris des tonalités d’automne.
Cela a commencé avec le camion qui hoquetait sur l’autoroute jusqu’au hoquet final au péage d’Alberville. En nous emmenant au garage, le dépanneur a déclaré qu’on avait essayé de faire marcher notre engin avec de l’essence à quoi il est allergique. Sur ce tableau de bord somptueux plein de choses qu’on ne cherche pas à savoir (qui se passionne sur le nombre de tours/minutes) il devrait y avoir un signal indiquant que papy, après bien d’autres, s’est trompé de carburant ce matin.
Après une très longue séance au garage on a abouti au fond de la vallée d’hauteluce à ce coin tranquille agrémenté d’une fontaine déversant l’eau pure et fraiche des montagnes. Sauf que ce soir le joli tube courbé ne verse rien. Pour compenser le ciel nous abreuvera de trombes d’eau cette nuit.
Au petit jour, voyage vers le Proxi pour des courses urgentes, dont l’eau justement. Surprise devant la porte fermée : il n’ouvre qu’à 17 H en basse saison. Quand il ouvrira, malgré le sourire de la gérante, les prix sont demeurés en haute saison.
On se réjouit le lendemain de gagner Les Saisies et surtout son appendice : La Lezette. On y sait un restaurant où papy projetait d’inviter sa dulcinée pour fêter son anniversaire un peu chiche de cadeaux jusqu’alors. Il nous restera la contemplation du paysage car le restau est, lui, carrément en morte saison.
Ces retraits nous font laisser ce flan de vallée pour le parking du barrage de Roseland. Avec le calme et la vue sur La Pierra-Menta, on assurera notre propre cuisine toutes saisons. Depuis un certain temps déjà on ne masque plus notre âge mais l’endroit va nous le faire assumer. Pour l’épouse, unique conductrice, le volant en montagne est moins aisé. Quant à papy, lancé à vélo dans le raidillon qui mène au Col du Pré, maintes fois gravi dans la légèreté, son pourcentage rend les jambes ce jour très lourdes, même électrifiées.
Le retour plus sympa qu’à l’aller nous rend le voyage moins automnal. Puis la visite de nos arrière-petits-enfants nous montre que la vie peut se vivre intensément. Et dans l’ordre des saisons, après l’automne, passé l’hiver, c’est le printemps, terreau de belles promesses/
09:01 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)


