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23/12/2024

Une autre catégorie de "bi"

Avec ce froid quasi jurassien agrémenté d’un vent polaire, j’avais bonne conscience de ne pas gambader dehors et de rester au chaud dans mon fauteuil. En outre la télé nous proposait une course de biathlon. Ce sport pose une question de fond justement. Pourquoi en glissant sur des skis pas forcément de manière  aisée, doit-on en plus s’embarrasse d’une carabine et ponctuer sa course de quelques tirs sur des cibles ?

C’est encore un truc qui vient des militaires. Un peu avant le début du XXième siècle, le grenoblois Duhamel avait repéré chez les nordiques ces drôles de planches qui permettaient de se déplacer sur la neige où on avait jusqu’alors des raquettes et il en avait expérimenté une paire sur les pentes de Chamrousse.

Mais les militaires toujours à l’affut d’améliorer leurs prestations ont vite adopté cet outil permettant d’aller dans des coins jusqu’alors inaccessibles et de se déplacer rapidement sur la neige. Et en 1900 un 1er régiment de chasseurs alpins est doté de skis. Qui feront des merveilles, plus qu’avec les fusils, quand Lionel Terray et les meilleurs alpinistes du moment, intégrés à la fameuse Compagnie Stéphane, seront sur les pentes du Mont-Cenis.

Y aurait-il un  virus guerrier depuis Vercingétorix ? Notre fils rêvait d’un pistolet. Sa mère n’en voulait pas à la       maison, fut-ce en jouet. Le garçon, discipliné et obéissant par ailleurs, assouvit son désir d’arme chez le voisin doté d’une carabine. Qui lui apporta peut-être du  plaisir mais surtout une dent cassée. L’autorité parentale était sauve  puisque le défi était chez le voisin.

Pour en revenir aux biathlètes, ils ne semblent pas atteints du virus. De ce que je sais, pas chasseurs, ils laissent courir les sangliers et les chevreuils. Même si leur pseudo-amateurisme les incorpore aux douanes ou  à l’armée, ils réservent leur carabine au tir sur les cibles du biathlon.

Nous avons essayé de mettre nos enfants et petits-enfants sur des skis (sans carabine). Puisse cette activité, un brin ringarde, leur épargner la tentation de vouloir faire du mieux avec ce qu’on a, comme les militaires le font avec les drones aujourd’hui.

09:04 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

15/12/2024

Passé quelques décennies, comme certains wiskies, on est hors d'âge

Quelques-uns de mes proches remarquaient que j’avais eu un peu de mal à admettre mon âge et les petites séquelles qui vont avec. Les évènements quotidiens me le martèlent pourtant avec insistance.

Ainsi, du temps de ma jeune vieillesse il était entendu qu’à la 1ière neige je fonçais à Chamrousse. Or on nous annonce des hauteurs de neige faramineuses et je suis là en bas dans mon fauteuil. Le hic : j’ai maintenant une voiture avec chauffeur. Et celui-ci peut avoir d’autres impératifs que de transporter son bonhomme.

A ce chauffeur émérite on a payé une nouvelle voiture dont on a retiré une pédale pour épargner son genou gauche. Malgré cette ablation l’engin est muni de toutes les options modernes. En d’autres temps je me serais jeté avec gourmandise sur l’exploration de ces merveilles. Mais la carte grise est formelle : ce n’est plus moi le conducteur principal. Je ne suis même plus conducteur du tout.

J’ai quand même essayé cette voiture, comme passager, pour aller chez ma sœur la plus proche géographiquement mais la plus éloignée dans l’ordre familial. Cette sœur, née 13 ans après moi, disait récemment qu’il avait fallu nos rencontres après 50 ans pour faire connaissance. Enfermé toute l’adolescence et  au-delà dans ma pension, j’étais bien à l’écart de la vie des filles. Beaucoup d’autres choses m’ont manqué qui me font dire, un peu réducteur quand même,  que la seule chose retenue c’est de savoir lire et écrire assez correctement.  J’utilise donc beaucoup ces reliquats.

Avec la neige, la semaine était aussi celle des cadeaux de Noel aux personnes âgées. Notre mairie fait des contorsions de vocabulaire lorsqu’il d’agit de parler des « ainés », moins vieux que les seniors sans doute, comme s’il s’agissait de manipuler de la précieuse porcelaine. Souci inutile. Dans le convoi qui progressait vers le lieu de distribution, nous marchions à côté de gamins tout juste septuagénaires.

Deux de nos arrière-petits-enfants étaient à la maison pour l’anniversaire de l’un deux. Même si les parents expliquent parfois que nous sommes encore plus vieux que leurs grands-parents, pour peu que nous échangions des balles ou des raquettes pour eux nous sommes sans âge.     

Quelques-uns de mes proches remarquaient que j’avais eu un peu de mal à admettre mon âge et les petites séquelles qui vont avec. Les évènements quotidiens me le martèlent pourtant avec insistance.

Ainsi, du temps de ma jeune vieillesse il était entendu qu’à la 1ière neige je fonçais à Chamrousse. Or on nous annonce des hauteurs de neige faramineuses et je suis là en bas dans mon fauteuil. Le hic : j’ai maintenant une voiture avec chauffeur. Et celui-ci peut avoir d’autres impératifs que de transporter son bonhomme.

A ce chauffeur émérite on a payé une nouvelle voiture dont on a retiré une pédale pour épargner son genou gauche. Malgré cette ablation l’engin est muni de toutes les options modernes. En d’autres temps je me serais jeté avec gourmandise sur l’exploration de ces merveilles. Mais la carte grise est formelle : ce n’est plus moi le conducteur principal. Je ne suis même plus conducteur du tout.

J’ai quand même essayé cette voiture, comme passager, pour aller chez ma sœur la plus proche géographiquement mais la plus éloignée dans l’ordre familial. Cette sœur, née 13 ans après moi, disait récemment qu’il avait fallu nos rencontres après 50 ans pour faire connaissance. Enfermé toute l’adolescence et  au-delà dans ma pension, j’étais bien à l’écart de la vie des filles. Beaucoup d’autres choses m’ont manqué qui me font dire, un peu réducteur quand même,  que la seule chose retenue c’est de savoir lire et écrire assez correctement.  J’utilise donc beaucoup ces reliquats.

Avec la neige, la semaine était aussi celle des cadeaux de Noel aux personnes âgées. Notre mairie fait des contorsions de vocabulaire lorsqu’il d’agit de parler des « ainés », moins vieux que les seniors sans doute, comme s’il s’agissait de manipuler de la précieuse porcelaine. Souci inutile. Dans le convoi qui progressait vers le lieu de distribution, nous marchions à côté de gamins tout juste septuagénaires.

Deux de nos arrière-petits-enfants étaient à la maison pour l’anniversaire de l’un deux. Même si les parents expliquent parfois que nous sommes encore plus vieux que leurs grands-parents, pour peu que nous échangions des balles ou des raquettes pour eux nous sommes sans âge.     

Quelques-uns de mes proches remarquaient que j’avais eu un peu de mal à admettre mon âge et les petites séquelles qui vont avec. Les évènements quotidiens me le martèlent pourtant avec insistance.

Ainsi, du temps de ma jeune vieillesse il était entendu qu’à la 1ière neige je fonçais à Chamrousse. Or on nous annonce des hauteurs de neige faramineuses et je suis là en bas dans mon fauteuil. Le hic : j’ai maintenant une voiture avec chauffeur. Et celui-ci peut avoir d’autres impératifs que de transporter son bonhomme.

A ce chauffeur émérite on a payé une nouvelle voiture dont on a retiré une pédale pour épargner son genou gauche. Malgré cette ablation l’engin est muni de toutes les options modernes. En d’autres temps je me serais jeté avec gourmandise sur l’exploration de ces merveilles. Mais la carte grise est formelle : ce n’est plus moi le conducteur principal. Je ne suis même plus conducteur du tout.

J’ai quand même essayé cette voiture, comme passager, pour aller chez ma sœur la plus proche géographiquement mais la plus éloignée dans l’ordre familial. Cette sœur, née 13 ans après moi, disait récemment qu’il avait fallu nos rencontres après 50 ans pour faire connaissance. Enfermé toute l’adolescence et  au-delà dans ma pension, j’étais bien à l’écart de la vie des filles. Beaucoup d’autres choses m’ont manqué qui me font dire, un peu réducteur quand même,  que la seule chose retenue c’est de savoir lire et écrire assez correctement.  J’utilise donc beaucoup ces reliquats.

Avec la neige, la semaine était aussi celle des cadeaux de Noel aux personnes âgées. Notre mairie fait des contorsions de vocabulaire lorsqu’il d’agit de parler des « ainés », moins vieux que les seniors sans doute, comme s’il s’agissait de manipuler de la précieuse porcelaine. Souci inutile. Dans le convoi qui progressait vers le lieu de distribution, nous marchions à côté de gamins tout juste septuagénaires.

Deux de nos arrière-petits-enfants étaient à la maison pour l’anniversaire de l’un deux. Même si les parents expliquent parfois que nous sommes encore plus vieux que leurs grands-parents, pour peu que nous échangions des balles ou des raquettes pour eux nous sommes sans âge.     

09:51 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

07/12/2024

J'ai plus de 50 ans et je n'ai ni Pollex, ni Tesla

Comme vous avez pu le lire dans ma dernière chronique, les vocables anglais et ce qu’ils représentent déclenchent chez moi un enthousiasme des plus modérés. Bien sûr, je n’en veux pas aux américains (encore qu’une partie d’entre eux vote drôlement), mais à l’envahissement de leur langage dans le notre.

Tout se passe comme si nous étions une société bilingue où tout évènement inhabituel ou produit un peu exotique ne pouvait être nommé qu’en Anglais. Notre langue si riche (ceux qui l’apprennent le disent) peut pourtant répondre à toutes les situations. Elle peut s’effacer devant un terme intraduisible ou une expression depuis longtemps adoptée. Comment pourrions-nous oublier le week-end ? L’excès, la sagesse le rappelle, est un  défaut.

Comment en effet espérer qu’un 1er ministre échappe à la censure du R.N. en le menaçant d’un shutdown ? Erreur de traduction probablement : le R.N. a dégainé la censure. Le 1er chanteur venu à petite voix et texte pas beaucoup plus flamboyant va habiller celui-ci d’anglais et il va vous prendre des airs de retour de la route de Madison.         

Comment espérer un recul de cet envahissement devant des assauts officiels. Dans un pays comme l’Algérie où tout le monde, jeunes et vieux, parle français, le gouvernement interdit le français à l’école. Et il met quoi à la  place ? L’anglais bien sûr !

Il y a pourtant une idée simple pour amorcer ce recul. Dans ce moment où on cherche activement  des recettes pour notre budget on devrait taxer les possesseurs de Tesla. Voilà des gens co-responsables des idées ultralibérales d’Elon Musc, le cheval de Troie sur notre sol. Contrairement à d’autres contribuables, ils ne se cachent pas. Au contraire, cet objet complète leur panoplie de m’as-tu-vu.

On entendait récemment les doléances éplorées des collectivités locales dont on voulait étrangler le budget. Cela n’a pas empêché la commune de Mandelieu d’équiper sa police de Tesla. Un acte de traitrise, à mes yeux, par rapport à la France. On  attend qu’un 1er ministre « qui en a », même si elle s’appelle Lucie, mette un peu au pas cette assemblée décidemment curieuse.

J’ai beau mordiller les chevilles d’Elon Musk, je vois bien que je ne ferai pas baisser ses actions d’un iota et que je n’apporte pas de points au français dans le match qui l’oppose à l’anglais. On continuera de passer d’Haloween à Black Friday et des Fake News    à Thanksgiving. C’est le moment de se replonger dans un Charlie ou de saliver à la lecture de Gargantua dégustant ses fricandeaux.

 

10:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)