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21/05/2023

Temps maussade, avec qquelques éclaircies

Je viens de vivre la semaine de tous les espoirs. D’une part, j’ai reçu l’ultime soin dans l’œil capable de me rendre la vision  d’avant. D’autre part, nous avons cédé aux assauts répétés de Bouygues  et nous voici pourvus de l’inévitable fibre optique. Fort de ce réveil physique et technique, je suis prêt à embrasser le monde d’un œil neuf.

Au 1er nouveau regard, j’ai failli regretter ces espoirs. Dans les dernières nouvelles que débitait mon téléphone, à Valence, provinciale s’il en est,  on déplorait 3 assassinats en 2 jours. Le Maire était abasourdi de constater que dans sa ville il y avait des luttes de territoire pour la drogue, comme dans les grandes métropoles. Il réclamait le secours habituel : plus de policiers. Le remède qui évoque la brulure d’une verrue  sur la peau comme traitement très temporaire.

J’apprends que dans ma ville jurassienne, Dole, encore plus provinciale que Valence, on a saisi un réseau de drogues. Mais en moins banal, on  a incendié le camion, le local des chambres froides à l’entrepôt de la Banque alimentaire. Voilà des gens curieux qui veulent priver les pauvres de la nourriture qui les empêchent de mourir de faim.

Peut-être pour avoir droit à son quart d’heure de télé, Dole encore vient de doter la paroisse de 2 prêtres de la Communauté de Saint-Martin. Des jeunes gens, en soutane, qui laissent  un créneau pour la messe en latin, des « tradis ». Ce qui ne me met pas dans des affres insoutenables. Je plains quand même le reliquat de paroissiens d’être dotés de 2 représentants qui bafouent la révolution de l’institution ecclésiale, Vatican 2 .

Les medias justement, ne sont pas avares de compliments à propos de l’I.A. Certes, elle permet de très beaux progrès dans tous les domaines. Même sans s’arrêter sur les dérives à craindre, déjà aujourd’hui, on constate que la machine qui fait tout à la place de l’homme, et mieux, prive les humains d’échanges avec les autres, sclérose l’empathie, assèche carrément l’émotionnel. La vie amoureuse peut se réduire à « just fuck ». Ces drôles de pratiquants ne connaitront pas les semaines, les mois où 2 êtres tâchent de s’apprivoiser, jusqu’à décider de partager une vie de joies et  de défis à surmonter ensemble.

En fermant  les yeux sur ces nouvelles peu enthousiasmantes, je vois la chance d’être là maintenant, bénéficiaire des progrès des techniques, notamment médicales. Et de vivre dans un environnement qui pousse à enfourcher son vélo pour de folles randonnées.     

15:20 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1)

11/05/2023

Vivement la retraite

Il n’est pas nécessaire d’être un fin psychologue, ni un  brillant économiste pour pouvoir s’exprimer à la radio. Mais un brin de culture serait bienvenu pour nous épargner celui qui assénait : « les retraités sont tous propriétaires ». Une telle « information » m’a fait bondir et donné envie de rectifier un peu. Les retraités en effet ne sont pas vraiment mal aimés, ne serait-ce parce que ceux qui parlent sont les enfants ou petits-enfants de ceux-ci, mais l’appréciation de leur vie demeure dans l’à peu près.

J’admets que mon club de retraités ne représente pas un échantillon représentatif au sens de la rigueur statistique mais il montre assez bien la fausseté du discours ci-dessus notamment vis-à-vis des retraitées. On saisit, au gré d’un vin chaud ponctuant une séquence de ski de fond, que la retraite en propre, ou l’éventuelle pension de reversion, n’assure pas des équipements au top, ni des vêtements du meilleur faiseur.

En France, on s’accorde à louer un système social remarquable. Certes, on n’a pas, comme aux U.S.A. des campings spécialement équipés pour accueillir des retraités dans la septantaine qui viennent faire  une saison dans un Centre Amazon pour compléter leurs revenus. Pour autant, des retraitées françaises proposent aussi leurs services pour le même motif. La personne qui vient  chez nous faire le ménage en est un des exemples.

Plus organisée, cette responsable d’association met en relation des retraités et des familles pour les aider, en particulier conduire les enfants à l’école. MAIS, à la demande des parents, elle refuse d’envoyer un retraité-chauffeur de plus de 65 ans, étiqueté peu sûr. On se pique volontiers d’accepter les vieux sans aucune réticence. Voilà un beau contre-exemple, si tant est qu’on soit vieux à 65 ans.

Des retraités qu’on oublie : les sportifs de haut niveau. Je connais mieux les anciens cyclistes que les golfeurs ou les joueurs de croquet. Ceux qui ont connu une petite gloire sur leur vélo peuvent  espérer un rôle de manager d’équipe ou, presque journaliste, de commentateur à la télé. Mais les autres ? Au gré d’un reportage, on découvrira un ancien, dont le brin de gloire a fondu avec le temps, vivant chichement, plus ou moins aux crochets de sa famille.

Dans la vie active, on entend souvent ce mantra : « Vivement la retraite », ce moment de liberté tant espéré. Certains de mes enfants ont atteint ou vont atteindre ce Graal. Ils risquent de découvrir que les espaces de liberté ont une fâcheuse appétence à se remplir, voire à déborder. On ne les entendra pas alors, murmurer in petto : « Vivement la retraite » !

15:18 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

05/05/2023

Retour de talibans masqués

En 8 années de pension, on a pu saisir une seule minute d’humour de notre très rigide supérieur déclarant : « Il y a 2 sortes de fromage : le Brie et le non-Brie ». On en rit encore ! Sous ce docte patronage, je m’en inspirerai pour le sujet d’aujourd’hui en disant : il y a taliban et taliban.

Les talibans que tout le monde a à l’esprit sont ceux d’Afguanistan qui musellent les femmes, interdisent l’éducation des filles et se réclament, chacun avec Daech, du vrai islam à coups de bombes. Ceux dont je veux parler sont les autres, ceux de tous les jours, sûrs de leur doctrine et qui administrent des ukases avec beaucoup d’aplomb.

La Commission européenne, grande pourvoyeuse de dogmes, a, par exemple, décrété la fin des voitures  thermiques en 2035. Une belle annonce applaudie par les écolos. A qui on n’a pas trop dit que la construction d’une voiture électrique et de ses batteries n’est pas vraiment écolo. Et qu’au train  actuel, le supplément d’électricité nécessaire sera fourni par le nucléaire.

Bien avant 2035, sévissent déjà les ayatollahs de la bouffe. Passe encore pour la trilogie : pas de sel, pas de sucre, pas de graisse. Mais la doctrine talibane en veut plus. Avec le régime végétalien, on est sûr de ne pas ingérer de calories indues. Heureusement, il y a un  petit plus positif : avec l’huile d’olive, qui a fait le bonheur des crétois, il faut prendre de l’huile de colza, pour dénicher les introuvables omega-6.  

La gent cycliste a toujours eu ses ayatollahs, surtout en mécanique, nombre de dentures, choix de matériaux, mais dans notre club, sur la nourriture, oh ! Quand un  bistrotier veut bien nous accueillir pour notre pique-nique, on  se doit de choisir une consommation. Choix qui se porte souvent, pour 8 ou 10 cyclistes, sur une bouteille de vin. C’est là qu’intervient le taliban du jour, fustigeant notre fond de verre de vin pour humecter notre sandwich. Et de compléter sa diatribe par le choix d’un thé. Intercaler des lampées de thé dans le saucisson-beurre, c’est d’ »un gouleyant !

A notre grand regret, on a eu aussi notre taliban-mécano au club. Un cycliste prévoyant emporte une chambre à air, quelques clés. Lui, a sorti de sa trousse un mètre à ruban ! Avec lequel il s’est aussitôt jeté, sans préavis, sur le vélo d’un copain pour déclarer : « la distance entre le guidon et le bec de selle est trop grande ». Interloqué, le copain est resté coi. Si l’impudent était venu me chicaner sur ma hauteur de selle, je lui aurais demandé si d’aventure, il voulait compter les centimètres entre mon périnée et mon talon !

Sans doute, insuffisamment infantilisés, des prévoyants talibans veulent nous doter du Nutriscore sur TOUS les aliments pour que nous sachions quoi manger. A l’instar de mes beaux-parents qui ont atteint le grand âge, grâce à une ration quasi quotidienne de Comté, je continuerai de déguster ce fromage en me fichant des doctes personnes qui lui ont attribué un infâmant E au Nutriscore.

 

14:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)