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08/05/2015

Souvenirs d'enfance

Est-ce les agressions de notre monde hyper connecté ou tout simplement la pression de l’âge, je suis de plus en plus souvent dans le souvenir de mon enfance heureuse dans un environnement pas vraiment chiche, en tous cas simple et harmonieux.

Après Du Bellay gémissant sur l’absence de « son petit Liré », nombre de poètes ont chanté la chaleur des veillées familiales. Le champion en l’occurrence est probablement Victor Hugo dont « l’art d’être grand-père » réveille chez chacun des souvenirs personnels et provoque ainsi l’émotion.

Plus près de nous, c’est Alain Rémond, dans « Comme une chanson dans la nuit » qui évoque l’époque de son enfance heureuse, dans une famille de 10 enfants, passée dans un village de Bretagne. Il raconte la frugalité des repas, l’habitude des joies simples : d’une visite, d’un jour passé chez une tante et cette kyrielle de petits riens qui suffisent à produire une atmosphère heureuse.

Ni génie, ni poète, je ne saurai pas dire les choses, mais cela n’enlève rien à la force de mes heureux souvenirs d’enfance. La radio, seul moyen de communication, nous  disait l’état du monde sans le vibrion des images télévisuelles. Délestés des mobiles, des ordis, la famille a le temps d’être ensemble, de se retrouver au repas, où l’on se parle.

 

Je crois que mon intérêt pour le camping-car vient de là. Dans cette pièce unique de quelques mètres carrés, on a tout loisir d’être ensemble. « Privés » de four, de micro-ondes, de placards et de penderie, on vit simplement, par nécessité. On se satisfait de repas frugaux qui nous laissent plus épanouis  qu’une invitation au « Georges V ».

18:52 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

22/04/2015

In memoriam

 Riche d’un nombre appréciable de mauvaises rencontres avec le macadam au long de mes campagnes cyclistes, j’étais toujours surpris du curieux réconfort offert par mes copains. Qui  ne manquaient pas, à chaque fois, de se fendre d’un « Finalement, tu as eu de la chance… » sous-entendu : de ne pas avoir moufté plus que ça. C’est vrai ça : pas mort, pas même tétraplégique !

Je couve donc, à cette aune, une fameuse chance : je n’ai qu’un doigt cassé ! Empêché d’en serrer les freins, je suis quand même  empêché de vélo. Et cela en Avril quand les routes et le soleil m’appellent. Me reste la chance de faire du vélo par procuration, virtuellement.

Si virtuel signifie avec l’ordinateur, on peut dire que je me fais une indigestion virtuelle de randonnées cyclistes en divers pays visités, de photos de paysages étonnants. Et, cloué au fauteuil comme un vrai handicapé, je me découvre une fonction cachée. Alors que dans la vie courante, je bute sur le nom de lieux ou de personnes pourtant très proches, l’image d’un paysage visité à vélo me dit quel lieu, quelle balade et quand, comme si la photo était légendée.

Très virtuels aussi les mails abondants des copains qui me racontent, assez cruellement je dois dire, les randonnées auxquelles j’aurais dû participer.

 

Il y a malgré tout de bons atouts à la randonnée à la maison. D’abord, on risque moins de se retrouver avec tel ou tel os bon à faire des baguettes de «Mikado ». En outre on transpire moins et on échappe à la séquelle habituelle du cycliste : le mal aux fesses. 

11:55 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

14/04/2015

On devrait naitre vieux, débuter par la sagesse, puis décider de son destin (A.Blandiana)

On me taille souvent le costume du vieux sage raisonnable. En tous cas, vrai ou usurpé, cela me va bien pour garder la tête froide dans ce monde fou et imprévisible. Deux images pour illustrer.

La 1ère, c’est la fameuse poignée de mains entre Raul Castro et Obama. Contre une éventuelle levée du blocus, les Etats-unis vont « aider » Cuba sur les droits de l’homme. La seconde, ce sont une dizaine de policiers tabassant un pauvre bougre qui tachait de s’enfuir (on le comprend). Un autre policier a fait « mieux » : il a tué le fuyard ! Les Etats-unis, référence des droits de l’homme, est-ce bien raisonnable ?

En bons franchouillards, on a l’ironie facile sur ces malheureux ricains. Est-ce qu’on peut vraiment se le permettre. Malgré un superbe système scolaire, on voit quand même qu’un tiers de nos concitoyens croit trouver son salut dans le Front National. Dans Education Nationale, il y a pourtant éducation. Qu’importe alors la refonte perpétuelle des programmes, les changements des rythmes scolaires, les résultats au PISA, si on n’est pas fichu de nous sortir des citoyens corrects !

Education encore. Coup sur coup, on découvre 2 instits convaincus de délits de pédophilie (en récidive en plus). La moindre des entreprises s’oblige à examiner sérieusement le plus simple des emplois, magasinier ou manœuvre, pour estimer une intégration harmonieuse parmi les collègues. Mais l’Education Nationale embauche sur la foi du diplôme, sans trop s’inquiéter de la personnalité ou du comportement!

 

On voit bien qu’il me faut toute la sagesse qu’on me prête pour vivre au milieu de ces folies et incohérences. Plus pour très longtemps, ajoutent quelques amis, avec un sourire de gentille ironie.

09:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)