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12/11/2015

"Y'a d'la joie" 2

Tel l’orpailleur trimant durement pour récolter en fin de journée un malheureux petit gramme d’or, je laisse égoïstement au fond de ma batée les drames et tracas du quotidien pour en extraire, en guise de pépites, quelques bonnes heures des derniers jours.

Par exemple, avec une aide extérieure, nous avons réussi à tailler et à éclaircir notre jardin encombré et assombri. Cela ne nous permet pas de nous positionner pour un prix *** de « Maisons et jardins » mais nous rend pleine vue sur nos montagnes dans un environnement plus propre.

On est venu à bout aussi de démarches prévues depuis longtemps qui devraient faciliter nos téléphones et notre internet. En plus de parvenir à démêler les subtilités cachées dans les petits caractères du bas de page, l’exploit a surtout consisté à prendre le courage de se lancer.

Et puis, comme raconté précédemment, nous avons atteint les dernières stations de notre petit chemin de croix médical. Une belle occasion de vérifier la solidité de l’amour conjugal : chacun s’efforçant de soutenir l’autre dès que détecté un léger « coup de moins bien ».

Ces bricoles réussies me rappellent à moi le cycliste l’ascension d’un col où chaque repère connu et atteint donne des forces pour gagner le suivant jusqu’à la satisfaction du sommet. Aussi bien, comme le col vaincu, ces petites réussites à ranger dans la case des « plaisirs minuscules »  chers à P.Delerm, suffisent à me garder un moral positif plutôt que maussade. Et d’éviter de m’installer dans une posture de râleur.

Je me prends à imaginer qu’au-delà du bénéfice à ma petite personne, des groupes boostés aux humeurs positives, non seulement oublient leurs querelles, mais trouvent même le punch pour les résoudre. Et nos politiques, laissant les incantations au « vivre-ensemble », pourraient mettre en exergue les projets qui marchent et s’offrir le luxe d’aller pêcher des suggestions dans le camp d’en face. Gagné par une fièvre optimiste, je rêve que cela arrive !

 

11:32 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

03/11/2015

"La chair est triste et j'ai lu tous les livres" (S.Mallarmé)

Huit années passées sous la férule des « bons pères » (expression consacrée dans laquelle on ne remet jamais en question l’adjectif) m’ont formaté aux exigences de la morale chrétienne. Un point–clé conseillait d’approcher les femmes et leurs appâts avec une grande prudence et les choses du sexe avec plus de prudence encore.

Lié à mon épouse depuis plus de 56 ans, j’ai dû prendre quelque liberté avec ces injonctions. Et l’église a dû en faire autant. D’ailleurs, le pape lui-même tâche d’accorder celle-ci aux exigences de notre monde.

Notre monde vibrionnant n’avait pas attendu ces libéralisations pour utiliser les affaires de sexe avec une morale très ouverte ou même sans morale du tout. S’engouffrant dans ce créneau très porteur, les écrits et les images s’en donnent à corps joie dans la présentation d’attitudes très au-delà des pires chansons de garde de carabins.

Les doctes hebdos d’opinion lancent périodiquement une couverture affriolante en apéritif de révélations croustillantes à l’intérieur. Faute peut-être d’avoir le talent des Coluche ou Desproges, nos humoristes font rire, assez gras, dans des textes dont l’inspiration maraude davantage vers le bas de la ceinture plutôt qu’en haut vers la tête. Les rappeurs, qui n’avaient pas l’habitude de faire dans le compassé, osent des outrances sur tous leurs sujets. Cela plait à un certain public, par ailleurs souvent pénalisé de vivre avec son paquetage minimum de 500 mots. Et encore : bon nombre de ces mots feraient rougir les dictionnaires (quand ils s’y trouvent !)

Assez logiquement donc, et à l’abri de la fameuse formule « entre adultes consentants », chacun peut se jeter dans le « stupre et la fornication ». Et les enfants ? Ceux-ci, jouissant maintenant d’un ordinateur, parfois donné par l’école, et par la faute de leurs biberons enduits de Diphénil A, selon une étude canadienne, dotés d’une puberté précoce, se verraient bénéficier d’une entrée précoce dans ce grand lupanar.

Mais notre Ministre de l’Education va leur épargner ce sort funeste. D’abord en les réconciliant avec le Français et l’orthographe (bientôt une dictée par jour, parait-il), porte d’entrée vers un mieux culturel. Ensuite par l’apport de la morale. Qui ne sera pas celle de mon enfance, mais pourrait leur apprendre le respect des autres, en évitant de leur infliger ce dont ils ne veulent pas.

Verra-t-on donc éclore des jeunes générations épargnées par le vice ! Du moins, si messieurs Drahi et Bolloré, grands maîtres maintenant de l’écrit et de l’image, veulent bien accepter un recul du lectorat et de l’audimat !

 

17:16 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

29/10/2015

De quel droit, "le droit d'ingérence"?

Avec 80 ans au compteur, je me vois suffisamment de maturité, sans tangenter les frontières du gâtisme, pour décider en toute autonomie de mes actes ou de mes devoirs. Rejoint dans cette allergie aux injonctions par mes enfants ou petits-enfants, je me considère toutefois en « pôle-position » sur le sujet.

Et ça commence le plus souvent par l’informatique et ses caprices. En plein travail, votre écran est soudan balafré d’une menace d’attaque virale qu’il faut, toutes affaires cessantes, contrer. Bien sûr, je décèle le vilain visage du pubard derrière cette mise en garde. Je serais plus malheureux encore de lui céder, en pensant que je me suis mis aux ordres d’une machine.  

C’est dans le domaine de l’alimentation qu’on trouve l’apogée des injonctions. A la fois dans le registre des interdits (je vous fais grâce du sel, du sucre, du gras…) Mais appuyés sur les fameuses études qu’on ne cite jamais, on doit avaler ceci et cela, sans oublier les incontournables 5 fruits et légumes. Faute de quoi, on meurt ? On a tellement d’autres bonnes occasions de mourir, y compris à vélo.

A vélo justement, sport libre par essence, on nous dit le bon chemin. C’est ainsi qu’à certains carrefours ou ronds-points, on nous envoie sur la piste gardée par un muret et où on est sûr de récolter l’inévitable gravier, les cacas de ciment crachés par les bétonneuses en goguette. On sent bien l’oukase : « rangez-vous les nuisibles du bitume, laissez la place aux reines, aux vraies, les bagnoles » !

La dernière injonction lancée à tous les échos : « tout le monde s’engage pour les J.O. de 2024 à Paris » (Faute de quoi, on se verra démis de la citoyenneté française ?)On n’en est pas là, je l’admets. Il me suffit, pour désobéir, d’entendre les fameuses (fumeuses ?) retombées attendues de l’évènement. Alors que je n’entends jamais l’impact sur mes impôts qui, lui, sera effectif. 

C’est pourquoi j’ai bien l’intention de me plier à une douce injonction, en fait une invitation, celle de me rendre à la proche réunion du ski de fond où on prévoira le programme de la saison. En vue de cette date, mes muscles piaffent de se retrouver sur la neige.

16:16 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)