29/10/2015
De quel droit, "le droit d'ingérence"?
Avec 80 ans au compteur, je me vois suffisamment de maturité, sans tangenter les frontières du gâtisme, pour décider en toute autonomie de mes actes ou de mes devoirs. Rejoint dans cette allergie aux injonctions par mes enfants ou petits-enfants, je me considère toutefois en « pôle-position » sur le sujet.
Et ça commence le plus souvent par l’informatique et ses caprices. En plein travail, votre écran est soudan balafré d’une menace d’attaque virale qu’il faut, toutes affaires cessantes, contrer. Bien sûr, je décèle le vilain visage du pubard derrière cette mise en garde. Je serais plus malheureux encore de lui céder, en pensant que je me suis mis aux ordres d’une machine.
C’est dans le domaine de l’alimentation qu’on trouve l’apogée des injonctions. A la fois dans le registre des interdits (je vous fais grâce du sel, du sucre, du gras…) Mais appuyés sur les fameuses études qu’on ne cite jamais, on doit avaler ceci et cela, sans oublier les incontournables 5 fruits et légumes. Faute de quoi, on meurt ? On a tellement d’autres bonnes occasions de mourir, y compris à vélo.
A vélo justement, sport libre par essence, on nous dit le bon chemin. C’est ainsi qu’à certains carrefours ou ronds-points, on nous envoie sur la piste gardée par un muret et où on est sûr de récolter l’inévitable gravier, les cacas de ciment crachés par les bétonneuses en goguette. On sent bien l’oukase : « rangez-vous les nuisibles du bitume, laissez la place aux reines, aux vraies, les bagnoles » !
La dernière injonction lancée à tous les échos : « tout le monde s’engage pour les J.O. de 2024 à Paris » (Faute de quoi, on se verra démis de la citoyenneté française ?)On n’en est pas là, je l’admets. Il me suffit, pour désobéir, d’entendre les fameuses (fumeuses ?) retombées attendues de l’évènement. Alors que je n’entends jamais l’impact sur mes impôts qui, lui, sera effectif.
C’est pourquoi j’ai bien l’intention de me plier à une douce injonction, en fait une invitation, celle de me rendre à la proche réunion du ski de fond où on prévoira le programme de la saison. En vue de cette date, mes muscles piaffent de se retrouver sur la neige.
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21/10/2015
Eric Piolle passe la sous-multipliée
Après la flambée médiatique provoquée par l'arrivée d'un maire écolo dans une ville importante, les grenoblois n'ont pas ressenti le grand frisson écologique. Les cyclistes par exemple ne se sont pas imaginés soudainement en train de cycler dans les rues d' Amsterdam ou Berlin. Mais Monsieur Piolle vient de frapper un grand coup : 30 km/h en agglomération !
Bien sûr, les « tout-bagnoles » vont pousser un long brâme de désespoir. Mais, du moins, peut-être entendra-t-on moins dans les chaumières parler des mérites supposés du dernier 320 CV à 1800 tours/minutes ou des jantes en alu. Peut-être la mairie ira au bout de son idée en verbalisant, éventuellement moi, ceux qui dépasseront la limite édictée.
Et les cyclistes, justement, se réjouiront d'une vitesse plus appropriée à la leur. Un léger espoir d'une future harmonie entre les 2 moyens de locomotion, comme les voix des ténors et des basses concourent à la plénitude du chant.
Peut-être aussi qu'on ne verra plus,sur les rond-points chers à mon anatomie, les autos emportées par leur élan franchir le passage piéton comme des bolides, mais avoir le temps, à 30 km/h, de laisser l'usager à pied ou à vélo,lui passer devant le nez.
Gentille attention aussi d'adapter cette nouvelle vitesse au rythme des personnes âgées automobilistes.En outre, si ça tamponne quand même, il y aura moins de dégâts pour les voitures et les personnes.
On n'est pas loin d'encenser le nouveau maire et sa décision. Il lui resterait à vendre le fameux stade coûteux et inutile, ou à le transformer en terrain de croquet par exemple. Cette petite voix écolo pourrait aller titiller les oreilles des édiles en train de faire édifier à grands frais les mega-stades de l'Euro 2016.
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14/10/2015
"y'a d'la joie"
En choisissant « humeur plutôt que bile » comme devise de mon blog, je rêvais de vous faire profiter des moments heureux qui peuvent jalonner notre existence. C’est sûr que notre époque ne prédispose guère à un parfum de gaudriole. J’ai pu pourtant glaner quelques spots propres à me ragaillardir.
Après la D.M.L.A. qui avait empoisonné la vie de belle-maman, j’avais un peu tordu le nez en apprenant que je m’offrais le même mal. Heureusement, et surtout à Grenoble, j’ai eu le traitement qui efface cet ennui. Depuis, c’est avec un plaisir tout neuf que je me rends à notre bibliothèque municipale. On y trouve tous les types de bouquins qu’on peut désirer, et même commander, depuis chez soi, ceux dont on suggère l’acquisition.
Je pourrais aussi rendre hommage aux divers praticiens qui m’ont soigneusement réparé après mes récentes galipettes pas trop contrôlées. Grâce à eux, j’ai repris le vélo et accompagnant mon fils ou ma petite fille sur l’engin, je pourrais presque me prendre pour le jeune gamin que je fus.
J’ai même accompagné mes collègues du club de retraités dans une modeste randonnée. Modeste certes, mais à tourner les jambes plus d’une heure sous la pluie, on a pu se dire avec cette petite satisfaction vaniteuse : « on l’a fait » !
Celle aussi, au-delà de ma propre satisfaction, de voir que le vélo gagne du terrain, et pas seulement à Grenoble, ville pionnière. Même quand certaines villes, pour en booster la pratique, aident à l’achat du biclou, on voit bien que c’est un nouveau style de vie, et pas seulement une économie, qui anime ces nouveaux cyclistes.
A parcourir toutes ces heureuses nouvelles, on en viendrait à oublier un instant l’état de guerre, de violence, d’intolérance dans lequel nous vivons. J’allais y succomber quand la dernière info m’a réveillé : un jeune randonneur sur un sentier s’est fait tuer par un chasseur. Pourquoi confie-t-on un fusil à un homme maladroit ou, même sans DMLA, qui ne sait pas distinguer un gibier d’un humain ? On peut aussi se demander quel législateur aveuglé a réservé les seuls jours du week-end où les travailleurs se reposent pour laisser se répandre la chasse et les chasseurs.
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