17/03/2015
La discrétion est la seule vertu qui souffre l'excès sans en souffrir (Jouhandeau)
On connait mon goût pour le ski de fond qui doit bien être égal à celui que je professe pour le vélo. Et ma pratique assidue de ce sport se mue vite en admiration de ses champions. Là hélas, je suis rapidement dépité de me retrouver un peu supporter isolé dans mon admiration.
Ainsi sait-on que Martin Fourcade, dont on ne compte plus les médailles, vient d’enlever un nouveau titre de champion du monde ? On peut compter celles de Marie Habert, quatre, à ce même championnat. Pour autant, ces athlètes sont trop simples, trop normaux pour capter la lumière médiatique.
Faut-il, comme Jeannie Longo, ceindre une nouvelle couronne à 50 ans pour mériter ladite lumière ? Et encore, avec le cyclisme, on est dans le un peu connu, ne serait-ce que par le « Tour de France », du moins pour ses champions. Vite rejetés aux oubliettes, au nom de l’éternel « tous dopés », par les tranquilles fumeurs de joints, incapables d’essayer un sport demandant quelque énergie.
La dictature de l’image forte de la télé permet à ces avachis sur canapé et bière à la main de réciter le C.V. intégral de chaque footeux du P.S.G., et son salaire, surtout ! Le gargouillis emphatique sur la pureté de la télévision publique devrait lui permettre de renoncer quelquefois à courir derrière les veaux d’or pour s’attarder un peu sur les obscurs des pistes et des pelotons.
Je suis prêt, sans trop de risques, à doubler ma redevance télé le jour où elle fera un sort, même discret et tardivement, à ces obscurs et, par exemple, à nous montrer une rencontre de tennis de table.
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11/03/2015
"du pain et des jeux"
La formule originelle, « panem et circenses », date de l’empire romain, mais elle garde toute son actualité. Le Brésil nous en donne une illustration. En deux mandatures, Lula a commencé de creuser un sillon, mais il semble que les bras de D.Roussef lui soient tombés des manchons de la charrue.
Il arrive à ce pays ce qui arrive à certains pays « émergents » : ce qui émerge le plus, ce sont les classes riches qui deviennent plus riches sans que les pauvres voient la couleur de cette fameuse croissance tant vantée.
Et là, je vais m’en prendre à une de mes têtes de turc favorite : le foot. Je comprends bien qu’on ait envie d’offrir à ce peuple vraiment fan de foot les jeux d’une coupe du Monde, mais pas au détriment du pain. Ce qu’on a pourtant fait avec ces investissements faramineux.
Prenons le célèbre (tristement célèbre) « Mane Garrincha » de Brasilia. Qu’on y ait consacré 460 millions est déjà scandaleux. Mais qu’il ne serve plus maintenant qu’à des visites de touristes et à assécher les impôts y ajoute le ridicule ! Les grèves récentes des médecins, puis des enseignants signifient qu’on ne peut pas mettre son argent partout. Bien sûr, la FIFA a exercé largement ses contraintes. Ne pouvait-on pas lui résister ?
Pourquoi le Brésil l’aurait pu ? Nous, français, avons le pouvoir d’armer le « Charles de Gaulle » pour combattre Daesch, mais on n’a pas résisté à la FIFA. On a « eu » l’Eurofoot en 2016 avec la même escalade de stades ruineux à usage unique. Avec les soucis rabâchés de la dette qui augmente.
En tant que sportif, je souscris volontiers au besoin de jeux, mais à la condition que le pain soit en quantité suffisante.
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03/03/2015
Des recettes introuvables dans "Marmiton.com"
Le Laboratoire anti-dopage de Chatenay Malabry nous en apprend de bonnes : ce sont les joueurs de rugby qui occupent la 1ère place en résultats positifs au dopage par rapport au nombre de tests présentés, devant les bonnes « têtes de turc » habituelles, cyclistes et gens de l’athlétisme.
Bien sûr, cette révélation n’a pas eu l’heur de plaire aux seigneurs de l’Ovalie. En dignes successeurs de ce jeu venu de l’Angleterre, patrie des gentlemen, (même si parfois quelques coups de poing jaillissent et pas qu’en mêlée), ils n’ont pas supporté l’affront. En traînant au tribunal l’auteur du livre, un ancien joueur, qui a révélé cette particularité peu connue.
Procès qu’ils ont perdu, comme l’a aussi perdu le manager de l’équipe de France, sommé de défendre « l’honneur » de ces rugueux joueurs. Un procès qui a eu le mérite de faire lire le livre (« Rugby, où sont tes valeurs »). On y apprend par exemple que les cyclistes, par leur fédération (celle du rugby, elle, n’a pas moufté) ont entrepris la lutte assez tôt et publient, eux, les résultats des tricheurs. Même si cela n’a pas éradiqué le fléau.
On trouve aussi dans ce livre un autre sujet d’étonnement. Très peu de résultats positifs chez les footeux, les tennismen, les golfeurs. Encore faudrait-il qu’il y ait des tests ! Comme c’est bizarre : là où il y a le plus d’argent, il y a le moins de tests et de résultats positifs évidemment ! On remarque aussi qu’il y a beaucoup plus de tennismen domiciliés en Suisse que de rugbymen.
Comme quoi, on peut être riche, très élégant dans les représentations officielles, voire bénéficier de la Légion d’honneur, et se comporter comme un vulgaire voyou.
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