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16/09/2024

La guerre des générations n'aura pas lieu

Notre pays fracturé a un gout certain pour les fausses querelles. Dans ce registre la pseudo-guerre des générations est  souvent citée. Et les médias nous servent des illustrations dites probantes. La réforme des retraites, particulièrement mal gérée a fait monter la température de plusieurs degrés. Les actifs déplorant de se saigner pour des retraités riches (tous ?) et mobilisant les médecins et les structures ad-hoc ? Ce ne sont que des propos pour alimenter le patrimoine national querelleur que nous prêtent souvent nos voisins étrangers. Cela a autant de solidité que les guerres picrocholines de Clochemerle.

Je ne peux pas être à moi tout seul un échantillon statistique mais je constate  quant à moi  que les actifs témoignent à notre égard plutôt de la bienveillance. Cela a commencé lors de mon accident de vélo quand une équipe médicale a décidé d’attendre le retour du chirurgien spécialisé qui a réalisé un bricolage chirurgical pour me placer une hanche et à terme me remettre sur le vélo. Bravo jeune professeur Tonetti !

Quand le Covid est arrivé, nos voisins de droite et de gauche (ce ne sont que des indications géographiques) se sont offerts spontanément à faire nos courses. La crainte de ce virus inconnu était si grande qu’ils déposaient les achats sur le rebord de  fenêtre de notre chambre. Chacun avançait masqué.

Plus récemment c’est aussi notre fille qui fête nos anniversaires avec des cadeaux et pour ma part un livre-audio dans mes gouts. Pas en reste, le fils ainé offre une lampe pour lire en malvoyant. Le fils de Mauguio insiste pour qu’on aille visiter son village, sa cour privée et son installation. Le soin des enfants n’est pas étonnant mais  au-delà de l’affection j’ai ressenti le souci de maintenir ces seniors dans la communauté vivante. Et pour moi, de réduire cette DMLA à un accessoire juste un peu ennuyeux.

Aussi bien j’aurais mauvaise grâce à me la jouer malheureux handicapé sévère. Après avoir fréquenté l’ami René, une jambe broyée et remontant sur le vélo.  Du reste le fils audacieux veut s’empêtrer en Algérie d’un papy aux mouvements moins glorieux qu’autrefois. Il a géré ses petits-enfants en camping. Il doit pouvoir gérer un père au bord de retomber en enfance .

11:01 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

19/08/2024

Brèves de parler vrai jurassien

Les gens de ma génération ont au moins un avantage, celui d’avoir effectué leurs études avant l’arrivée du smartphone. Certaines expressions passées par les oreilles plutôt que le téléphone sont encore présentes à mon esprit plus de 70 ans plus tard. C’est le cas de quelques pépites cueillies dans mon pensionnat religieux dont j’ai envie de vous faire part.

Notre supérieur, maître es-rectitude, qui faisait aussi la géographie en 1ère a osé un jour : « il y a 2 sortes de fromage, le Brie et le non-Brie ». Ce jeu de mots simplet venant de cet homme compassé me laisse encore ébahi.

C’est aussi lui, en moins souriant, qui prévoyait à chaque rentrée et chaque fin d’année un prédicateur chargé de blinder nos consciences. Lui aussi a osé : « Attention mes amis, la femme c’est Satan ». Ce taliban,  n’a probablement pas connu les joies de la chair mais a connu  les mille autres malices de  Satan.

Comme dans l’hôpital de l’époque, les diverses servitudes, cuisine, santé, étaient assurées par des bonnes sœurs. Pour améliorer la nourriture de cet après-guerre, il y avait un jardin et une étable avec quelques animaux dont une vache. L’entretien de celle-ci, trop dur pour les sœurs, avait nécessité un vacher, Jules. Et la délicieuse naiveté dans la bouche de l’économe : « depuis que Jules est là, les sœurs ont plus de lait » 

L’établissement connut un  début d’épidémie d’oreillons, dont un effet indésirable peut être la suppression de la capacité génitrice des garçons.. La sœur infirmière avais « rassuré » les 1ers malades : «  pour vous, futurs prêtres, ça n’a pas d’importance » Pour certains d’entre eux, épargnés du couperet fatal des oreillons, ont montré plus tard que ce pronostic était erroné.

Les pièces de ce florilège me sont venues à l’esprit en entendant ma très jurassienne épouse dire d’objets éparpillés qu’ils étaient « à l’abade ». L’expression dont la consonance évoque le mot débandade, s’applique aux vaches prises d’un moment d’excitation qui se mettent à gambader dans tous les sens. Un parler dont cette enclave jurassienne en déborde. Gardons-en la fraîcheur avant qu’un localier zélé ne la propose parme les option au bac.

Je comprends mon ami Nicholas, grenoblois pur sucre, fan des vacances dans le Jura. Je l’imagine, sur la terrasse de la ferme qui l’accueille, dégustant ses dés de Comté, avec un verre de Savagnin et ces parlers locaux virevoltant autour de ses oreilles, ça vous comble un apéro.        

08:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

27/07/2024

L'zécologie punitive, je l'ai rencontrée

Pas une semaine ne se passe sans qu’on apprenne la violence d’un cyclone, des feux qu’on ne peut maitriser.  Même un petit village français connait la notoriété quand son ruisselet tranquille s’est mué en torrent de boue  en quelques minutes. Pourtant dans les débats récents, l’écologie était on ne peut plus discrète.

On peut donc en remettre une couche Derrière la munificence des J.O. et ses prestations inégalées, on a mis sous le tapis les milliers de tonnes de sable, de ciment, de ferraille  manipulées. On n’a pas entendu donner le montant de l’emprunte carbone des centaines d’avions convergeant vers Paris. Les athlètes transportés à Marseille ou Saint-Etienne, comme s’en gaussait l’entraineur du PSG, ne le seront pas en calèche.

Je ne sais toujours pas bien ce qu’est l’écologie punitive mais je sais que l’écologie nous punit du mépris qu’on lui témoigne. Dans mes pistes, les arbres ont développé leurs racines et soulevé le goudron  en vagues de toboggan. Je cabriole sur ces obstacles avec mon vélo fluet tant décrié par mes enfants fans du cycle hollandais à pneus de mobylette et guidon aussi droit qu’un pupitre.

Ma commune laisse prospérer dans les espaces non construits toute  végétation qui en a envie. Dans le maquis dense des taillis et des herbes folles, la faune est à son aise. Mais une espèce tire le mieux son épingle du jeu : le moustique .J’ai le cuir assez tanné pour ne pas trop souffrir. Mais les moustiques se font un royal festin sur la peau tendre de la blonde aux yeux bleus qu’est mon épouse.

J’entends déjà la ritournelle : arrête de râler ! Excusez-moi, je fais mon âge : je râle. Comme le rappelle la génération suivante, les vieux, ça râle tour le temps. Aussi par ces temps de renouveau de la flamme patriotique, j’endosse le costume du f Français type, béret, baguette et râleur. Depuis Vaux sur Poligny, je ne mets plus de béret, mais je râle encore.

A l’unisson d’Eybens, l’herbe de la pelouse a des prurits de croissance. Et cette herbe je la tonds. D’abord pour les petits qui la fréquentent car c’est plus facile pour récupérer  les balles. Et s’ils s’y aventurent  à vélo, c’est plus cyclable. Aussi, à mon âge j’ai encore ces valeurs un peu défraichies d’ordre, de netteté. J’aime une pelouse bien peignée, un tableau que les yeux voient distinctement..

17:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)