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19/08/2024

Brèves de parler vrai jurassien

Les gens de ma génération ont au moins un avantage, celui d’avoir effectué leurs études avant l’arrivée du smartphone. Certaines expressions passées par les oreilles plutôt que le téléphone sont encore présentes à mon esprit plus de 70 ans plus tard. C’est le cas de quelques pépites cueillies dans mon pensionnat religieux dont j’ai envie de vous faire part.

Notre supérieur, maître es-rectitude, qui faisait aussi la géographie en 1ère a osé un jour : « il y a 2 sortes de fromage, le Brie et le non-Brie ». Ce jeu de mots simplet venant de cet homme compassé me laisse encore ébahi.

C’est aussi lui, en moins souriant, qui prévoyait à chaque rentrée et chaque fin d’année un prédicateur chargé de blinder nos consciences. Lui aussi a osé : « Attention mes amis, la femme c’est Satan ». Ce taliban,  n’a probablement pas connu les joies de la chair mais a connu  les mille autres malices de  Satan.

Comme dans l’hôpital de l’époque, les diverses servitudes, cuisine, santé, étaient assurées par des bonnes sœurs. Pour améliorer la nourriture de cet après-guerre, il y avait un jardin et une étable avec quelques animaux dont une vache. L’entretien de celle-ci, trop dur pour les sœurs, avait nécessité un vacher, Jules. Et la délicieuse naiveté dans la bouche de l’économe : « depuis que Jules est là, les sœurs ont plus de lait » 

L’établissement connut un  début d’épidémie d’oreillons, dont un effet indésirable peut être la suppression de la capacité génitrice des garçons.. La sœur infirmière avais « rassuré » les 1ers malades : «  pour vous, futurs prêtres, ça n’a pas d’importance » Pour certains d’entre eux, épargnés du couperet fatal des oreillons, ont montré plus tard que ce pronostic était erroné.

Les pièces de ce florilège me sont venues à l’esprit en entendant ma très jurassienne épouse dire d’objets éparpillés qu’ils étaient « à l’abade ». L’expression dont la consonance évoque le mot débandade, s’applique aux vaches prises d’un moment d’excitation qui se mettent à gambader dans tous les sens. Un parler dont cette enclave jurassienne en déborde. Gardons-en la fraîcheur avant qu’un localier zélé ne la propose parme les option au bac.

Je comprends mon ami Nicholas, grenoblois pur sucre, fan des vacances dans le Jura. Je l’imagine, sur la terrasse de la ferme qui l’accueille, dégustant ses dés de Comté, avec un verre de Savagnin et ces parlers locaux virevoltant autour de ses oreilles, ça vous comble un apéro.        

08:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

27/07/2024

L'zécologie punitive, je l'ai rencontrée

Pas une semaine ne se passe sans qu’on apprenne la violence d’un cyclone, des feux qu’on ne peut maitriser.  Même un petit village français connait la notoriété quand son ruisselet tranquille s’est mué en torrent de boue  en quelques minutes. Pourtant dans les débats récents, l’écologie était on ne peut plus discrète.

On peut donc en remettre une couche Derrière la munificence des J.O. et ses prestations inégalées, on a mis sous le tapis les milliers de tonnes de sable, de ciment, de ferraille  manipulées. On n’a pas entendu donner le montant de l’emprunte carbone des centaines d’avions convergeant vers Paris. Les athlètes transportés à Marseille ou Saint-Etienne, comme s’en gaussait l’entraineur du PSG, ne le seront pas en calèche.

Je ne sais toujours pas bien ce qu’est l’écologie punitive mais je sais que l’écologie nous punit du mépris qu’on lui témoigne. Dans mes pistes, les arbres ont développé leurs racines et soulevé le goudron  en vagues de toboggan. Je cabriole sur ces obstacles avec mon vélo fluet tant décrié par mes enfants fans du cycle hollandais à pneus de mobylette et guidon aussi droit qu’un pupitre.

Ma commune laisse prospérer dans les espaces non construits toute  végétation qui en a envie. Dans le maquis dense des taillis et des herbes folles, la faune est à son aise. Mais une espèce tire le mieux son épingle du jeu : le moustique .J’ai le cuir assez tanné pour ne pas trop souffrir. Mais les moustiques se font un royal festin sur la peau tendre de la blonde aux yeux bleus qu’est mon épouse.

J’entends déjà la ritournelle : arrête de râler ! Excusez-moi, je fais mon âge : je râle. Comme le rappelle la génération suivante, les vieux, ça râle tour le temps. Aussi par ces temps de renouveau de la flamme patriotique, j’endosse le costume du f Français type, béret, baguette et râleur. Depuis Vaux sur Poligny, je ne mets plus de béret, mais je râle encore.

A l’unisson d’Eybens, l’herbe de la pelouse a des prurits de croissance. Et cette herbe je la tonds. D’abord pour les petits qui la fréquentent car c’est plus facile pour récupérer  les balles. Et s’ils s’y aventurent  à vélo, c’est plus cyclable. Aussi, à mon âge j’ai encore ces valeurs un peu défraichies d’ordre, de netteté. J’aime une pelouse bien peignée, un tableau que les yeux voient distinctement..

17:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

11/07/2024

Soeur Anne, que vois-tu venir?

J’aurais autant de raisons de me taire que la semaine dernière pour ne pas me joindre au brouhaha médiatique du moment. Saluons quand même la soulagement de dimanche soir résumé par la couverture de Libé, un gros « Ouf »

Un ouf qui peut se lire en langage jeune en disant qu’on est aussi entré dans une atmosphère de « oufs ». A défaut de voir émerger la personnalité capable    de réussir l’apaisement pour avancer ensemble, on voit vibrionner les fiers-à-bras habituels . J’en profite pour corriger une erreur de la semaine  dernière : ce n’est pas parce qu’on utilise une langue un peu datée qu’il faut confondre les fiers avec les forts.

Il ne reste plus qu’à regarder le Tour de France. Lui aussi tourne au raplapla. Pour contrer l’ennui du plat, ils ont créé le « gravel », les chemins en gravier où les coureurs se noient dans des nuages de poussière et les spectateurs guettent les crevaisons. Reste quand même une grande leçon : gagner une étape ne garantit pas de remporter l’épreuve.

Puis on va glisser vers les J.O si peu désirés. Les médias vont nous en tartiner des pages sur les heurts et malheurs des athlètes. Pendant le travail de la vitrine, les tristes affaires continuent. Et les potentats de tout poil   de poursuivre leurs vilenies. En créant l’O.N.U. après la guerre, on pensait avoir une instance capable d’imposer la paix aux états. On voit que si on ne reconnait pas le T.P.I. on peut vaquer à ses petites et grandes turpitudes sans être inquiété. Et les puissants du monde de se répandre en imprécations virulentes mais sans pouvoir.

Je ne rejoins pas le cœur des imprécateurs mais j’ai un pouvoir : celui de voter. Comme on vient de le voir, voter ensemble pour un même but peut  infléchir le cours des choses. Gardons précieusement ce talisman en attendant la venue  du grand Homme ou, pour une fois, celle d’une grande Dame.