23/03/2023
Et si on en parlait
Ce sujet depuis longtemps ressassé émerge un peu plus dans l’actualité. Notre magazine habituel en fait sa une. La fin de vie, souvent escamotée parce qu’elle sent la mort, reprend, si j’ose dire, des couleurs. Et ce jeunisme qui voulait tâcher d’oublier la mort, est bien obligé d’en prendre conscience devant ces témoignages de fin de vie désespérants.
En mettant le nez sur la couverture du magazine, en visite à la maison, ma sœur et son mari se sont posé, tout fort, ces questions importunes. Un peu mieux renseignés par le cours accéléré qu’on a fait sur « les directives anticipées ». Qui nous obligent aussi à réviser.
La dame qui vient nous aider pour le ménage s’y est mise aussi. Au cours de la pause rituelle de mi-travail, sans déclencheur particulier, elle a évoqué sa mort et ce qu’elle avait prévu pour ceux qui restent.
Lors d’une des nombreuses pauses qui ponctuent nos randonnées cyclistes, en se penchant sur le compteur spécial de l’un de nous, on a aussitôt rappelé celui de Raymond (le compteur pas le cycliste) pour évoquer que c’était, avant sa disparition, un fameux gaillard. Et, naturellement, se sont enchainés tous les éloges funèbres des copains disparus.
Sous la pointe de tristesse un peu convenue, on sentait bien la satisfaction assez jouissive d’être encore là. Et le souci de presser, comme l’orange du matin, tout le jus possible des moments encore indécis, de vie restants à consommer.
Celui-ci allait se préparer ardemment pour le concert que sa chorale « fa-si-la chanter » doit donner bientôt. Celle-ci, en regrettant les grattons d’escalade que ses doigts ne pouvaient plus saisir, allait se rattraper dans un second bapteme de l’air en parapente. Le dernier allait s’occuper de son jardin, un peu abandonné dans sa « bicoque du Trièves ». Dans nos randonnées cyclistes, il n’y a pas que le vélo !
18:03 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
03/03/2023
Du langage émietté
aDans ce moment où crépitent à nos yeux et nos oreilles des flopées de tristes nouvelles, fleurissent les experts pour élucider ce qu’on n’a pas compris. Aussitôt contrés par d’autres experts au motif que ce ne sont que des « éléments de langage ». C’est-à-dire ? Il me semble que ces éléments sont des sortes de pièces de puzzle qu’il faut assembler dans le bon ordre pour obtenir la bonne signification.
Je me suis dit que j’allais en déchiffrer quelques-uns. Le moins obscur vient d’un certain Poutine. Il envahit le pays voisin et appelle cela une « opération spéciale » et met en prison ceux qui osent appeler cela une guerre. En réalité, ce garçon, derrière l’agression de l’Ukraine, fait vraiment la guerre à l’Occident honni et « dépravé ».
Les communiqués officiels sont assez coutumiers de ce langage qui ne dit pas tout à fait ce qu’il veut dire. Quand une personnalité décède, c’est souvent « à la suite d’une longue maladie ». Pourquoi le porte-parole a des pudeurs de vierge effarouchée quand il bute sur le mot cancer ?
Cela me parait curieux mais l’industrie nucléaire passe pour être neutre en gaz à effet de serre. Comme la France est en retard sur la fourniture d’énergies propres, on annonce la solution : une batterie de 6 EPR nouveaux. On n’en a pas le financement mais surtout on a un seul exemplaire qui n’arrive pas à démarrer depuis 10 ans.
En me baladant, je suis tombé sur une affichette : « Le peuple refuse… ». Ce qu’il refuse était arraché. Mais le peuple ? Qui est le peuple ? On a bien au Palais Bourbon « les représentants du peuple ». Mais ces personnes qui débattent comme des poissonnières (j’ai retiré les harengères, non pas à cause d’une remarque du syndicat des vendeuses de harengs, mais quelques proches ont révélé leur ignorance du terme) représentent un drôle de peuple !
On se presse au Salon de l’agriculture. On appelle ces visiteurs « le bon peuple ». Celui qui va à Disneyland ou voir les bêtes de la campagne avec les enfants. Qui ont l’art de poser des questions. « C’est quoi la différence entre un bouc et une chèvre » ? Pour le père, c’est aussi compliqué que celle posée, juste avant de venir, par son syndic d’immeuble : « pour être en conformité avec l’isolation thermique, je vous demande 10000 euros d’avance sur les travaux à exécuter »
Après ce brouet de nouvelles plus ou moins floues, je reçois ce matin, en langage clair et sans éléments intempestifs, le top-départ de la saison-vélo du club. Dès que mes soucis médicaux se seront envolés, je ne manquerai pas de les rejoindre, même s’ils ont quelques kms d’avance.
10:39 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
16/02/2023
Après les vacances
Dans mes frimas jurassiens, j’ai aéré largement mes poumons. Sans doute aussi mes neurones qui entrainent mon esprit vers des pensées quasi philosophiques. De la philosophie au petit pied qui ne sera pas publiée dans « Philosophie Magasine » mais qui est à ma pointure.
D’abord une trouvaille qui n’en est pas vraiment une : le monde est fou. Il n’est que de voir ces tyranneaux qui s’installent dans le pays voisin comme chez eux, qui veulent effacer les femmes de la vie sociale, qui résolvent leurs différents à coup de missiles.
Plus hypocrites, et d’une violence apparente moindre, on apprend presque chaque semaine, qu’un élu ; voire un ministre, a triché sur ses revenus ou a abrité son magot en Suisse. Dans ce contexte de n’importe quoi, nos députés s’autorisent à se comporter comme des harengères, à s’invectiver et à débattre à coup d’injures, dans ce qui est devenu « l’hémicirque » comme l’écrit le Canard.
On pouvait percevoir dans ce chaos le mot travail, tellement controversé. Il me fait penser inéluctablement à la réplique de Maître Jacques dans l’Avare : il faut travailler pour vivre ou vivre pour travailler. Question ouverte !
Les humoristes et les amuseurs de tout poil ont établi leurs quartiers sur nos radios et télés à antennes déployées. Certes, dans ce climat morose c’est bon de rigoler un peu. Mais avoir la répartie croustillante, ça fatigue les méninges qu’il faut booster de quelques pincées de substances illicites. L’un d’eux, au sortir de l’hôpital, continuera peut-être de distiller ses saillies, mais il y a une famille qu’il ne fera plus jamais rire : celle qu’il a emboutie, causant 4 blessés graves et un décès.
Vers le terme de ce long passage de vie terrestre, où on a fait plein de choses, éprouvé des joies, affronté des périls, on va disparaître comme un fétu, après des milliards d’autres. Le besoin impérieux : laisser une trace. Il y a le Panthéon, mais l’entrée est très sélective. A la rigueur, une statue sur la place de la ville, mais les critères de l’érection sont parfois douteux.
Heureusement il y a les religions qui promettent un avenir plus ou moins radieux Mais quel que soit le talent du missionnaire, je n’accepterai jamais une réincarnation. J’ai déjà géré tant bien que mal la présente carcasse, comment le pourrais-je en ouistiti ou en cochon d’Inde ?
11:33 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)