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04/07/2024

Soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Pour cette semaine, mon 1er réflexe était de me taire pour ne pas risquer d’ajouter de la confusion à la confusion. Puis le second réflexe a été de me dire qu’en cas de gros temps, il est bon de se raccrocher à un mat solide et indiscutable. Et le nom qui m’est venu à l’esprit était celui  de Robert Badinter. Ce qui ne rendait pas la tâche plus facile, ma modeste prose manquant d’envergure pour pour  ajouter une pierre à l’édifice déjà  construit en sa faveur. Je me contenterai  don d’une simple révision de quelques étapes de la vie de cet homme exceptionnel.

On va d’abord rappeler qu’il  est un émigré, né d’un père qui nait en Moldavie. Une étape dans la course de cette famille fuyant la Bessarabie russifiée. Un arrachement douloureux jusqu’à Paris surtout pour sa grand-mère dont il raconte l’histoire dans le livre qui porte son nom : Idiss.

Il est aussi juif. S’il est épargné ainsi que son frère, son père le paiera de la déportation à Sobibor. Dans ce pays où l’antisémitisme n’est jamais loin, ce n’est pas à ce titre que Robert Badinter essuira les attaques les plus nombreuses.

Avocat devenu Garde de Sceaux, il est souvent résumé par son action pour l’abolition de la peine de mort. Les français et leurs représentants ne sont pas unanimes sur ce sujet. Mais la puissance de sa démonstration de la sauvagerie de cette sanction lui a permis de gagner. Tout au long de sa vie, il montrera une constante détermination à condamner les violences quelles qu’en soient les raisons.

A part Idiss cité plus haut, Badinter a         écrit beaucoup de livres tournant autour du thème de la justice qui lui ont ouvert les portes de l’Académie. Mais probablement le texte de lui le plus lu est- sa plaidoirie à l’Assemblée Nationale contre la peine de mort.

Une belle histoire qui se conclue au Panthéon mais nous laisse un peu  déçus. En effet, par ces temps de turbulences, on aimerait pouvoir compter sur une personnalité de cette trempe. On ne voit guère émerger une telle personne, sauf quelques forts-a-bras qui voudraient se croire au niveau.

15:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

26/06/2024

On pourrait se croire au Musée Grévin

Dans ce monde présentant divers symptômes de folie, on assiste à un envahissement du faux. On médiatise de faux bons conseils, de faux remèdes et une flopées de fake-new. C’est l’avènement du règne des faux-culs qui  font la part belle à l’apparence.

C’est recevable à mes yeux de souligner la beauté d’un visage par un  léger maquillage. On peut discuter des faux-cils, des faux-ongles, des faux-seins..   Suivre les chemins de la mode peut heurter l’apparence. Le jean déchiré au genou, au dessus, en dessous ne trouve pas grâce à mes yeux de vieux machin. .  Pourtant dans un petit bain de foule récent, des hommes dans la maturité, affublés de cette façon n’ont pas fait briller les yeux ni détourner le regard.

Les cuisiniers aussi  savent agrémenter leurs plats de jolies tournures.  Un velouté de chiffonnade de légumes ouvre mieux l’appétit qu’une vulgaire soupe. Par contre nous faire avaler un infâme brouet indigeste en le décorant de noms exotiques ne fera pas l’affaire. La cuisine américaine n’a pas une réputation si haute qu’il suffirait de nommer un plat en anglais pour le rendre comestible..

Avec les promesses non tenues ou irréalisables,  les comportements révélés récemment, le monde politique n’est pas exempt de fausseté. On a inventé un mot : les éléments de langage pour esquiver les retours désagréables, mais le front haut.  Les évènements du moment nous en livrent un complet catalogue.

Avec la culture, le faux devient un art.  Quand un acteur qui n’est pas Cyrano, avec un faux nez, débite la fameuse tirade, on est très loin de « monsieur, vous avez un gros nez ». Les auteurs donnent un sens intense par les mots qu’ils choisissent sans qu’on ait même l’idée de s’interroger sur la vraisemblance. A près de 80 ans de l’école, je suis toujours impressionné par : « L’œil était dans la tombe et regardait Cain »é Même un auteur de chanson peut en dire long, tel Brassens : « Le juge au moment suprême,… criait beaucoup comme l’homme auquel le matin même il avait fait trancher le cou ».

Après cela, il faut être audacieux, voire prétentieux,, d’oser envoyer sa prose à tous les vents. Je tâche de relater des faits  et des ressentis réels dans une prose qui peut se lire confortablement. Je serais navré qu’un de mes textes forme dans la tête du lecteur  l’image d’ jean déchiré.

 

20/06/2024

Bonne fête, papa

Quand on connait le travail admirable des mères, il semble légitime qu’on leurs dédie une fête. A côté ; la fête des pères paraît l’accessoire obligé, non dénué de relents commerciaux ? N’empêche, quand mes enfants, chacun dans son style, a employé la formule toute enrobée d’affection, le papa était plutôt heureux.

Mais cette bouffée d’euphorie l’a plongé dans des abymes de réflexion. Quel père ai-je été ? Du moins, je n’étais pas le pater familias qui ramène la paie (peu somptueuse au début) et la messe est dite. Pas non plus le Père Fouetard répondant à l’horrible menace : « tu vas voir quand ton père rentrera ».

Comme on sait le métier de parent s’apprend sur le tas, permettant quelques ratés. Les enfants peuvent se souvenir que j’ai fumé la pipe dans la voiture. Que pour arrêter le tintamarre, j’ai menacé de les laisser dans le fossé.

Malgré ces bavures, j’ai  assuré en plus du panem, aussi les circenses. Jusqu’aux rochers de Fontainebleau un peu d’escalade qui se concluait par le bain dans la baignoire et la boullie en 3 biberons dégustés en cœur par les chers petits. Il y a eu aussi le vélo, un virus inoculé qui s’est développé  sous des formes diverses selon les patients. La semaine à La Cote d’Arbroz verra des skis  bricolés avec les moyens d’une famille modeste. Ce passage donnera aux enfants une idée d’où ils viennent avant là où ils sont arrivés maintenant.

Sans être absolument des émules de Georges Suffert, on a essayé de leur apprendre l’autonomie avec la fameuse formule : « Ne soyez pas moutons ». Au risque de coincer parfois les chers petits dans une situation vraiment inédite. Du moins pas « fils de », pas « fille de » c’est à eux-mêmes qu’ils doivent le chemin parcouru.

Maintenant tous adultes, n’ayant pas créé des situations de haine inextinguibles observées parfois, on est souvent dans la connivence. Ce n’est plus le père qui apprend comment réparer une chambre à air. C’est un enfant qui apprend à son père comment sortir d’un piège téléphonique ou plus souvent informatique. Et papy tâche d’être bon élève.

Je vois que mes enfants, chacun à  sa manière,  distribue ses recommandations, ses conseils, pour garder son père en pas trop mauvais état. Je file donc mon chemin nourri de ces témoignages d’affection auxquels je tâche de rendre, assorti de quelques bricoles à la mesure de mes moyens.

17:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)