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27/01/2023

Pensées d'hiver

Je bricole un peu d’informatique et j’utilise les S.M.S. sans me soucier de la signification de cet acronyme. Ce domaine, qui raffole de l’anglais, nous propose aussi des V.P.N. et une flopée de sigles bizarres. Juste pour que les jeunes nous donnent l’explication, ravis de cette revanche sur les conseils pseudo-sages des papys au nom de leur longue expérience.

On sait que j’attends un vélo neuf. J’ai quêté auprès de ma mairie écolo une obole, comme cela se fait à Paris ou Lyon. Qui m’a envoyé sur la Métro, sans plus de succès. Restait Vauquiez, déjà en campagne 2027, à fond sur les mobilités. J’ai compris, à tous ces refus, que j’étais trop riche, un statut auquel je ne  me voyais pas postuler.

Même sans obole, je rêve du vélo qui, dans son jargon romantique, efface les difficultés. Le col est une bosse ou un coup de cul. Si on y arrive essoufflé, c’est parce qu’on traînait l’autre suceur de roues sur son porte-bagage. Pour l’instant, on en est au ski de fond. Où on garde son souffle plutôt que faire des phrases, même plaisantes

On va justement passer quelques jours à Bois d’Amont. On sera à cet endroit de la « Transju » où on avait déjà ramé l’équivalent d’un marathon et on où allait  entamer les 36 kms restants par la montée des 7 kms du Risoux. Souvenir plein de tendresse, en attendant les mauvaises nouvelles qui ne manqueront pas de nous parvenir.

Tout en tâchant d’atteindre une précieuse nourriture dont l’ouverture semble réservée aux personnes dotées des mêmes ongles que certaines hôtesses d’accueil, on aura le presque obligé meurtre d’adolescent dans une bagarre de bandes. Et on pourra ronchonner à loisir sur l’époque de Pergaud et de l’amusante « guerre des boutons ».

La violence douce, qui permet d’alerter vraiment, va encore entarter un tableau, à moins qu’on ait trouvé plus frappant. Si obligé qu’on puisse être de recourir à ces actions, je perçois en subliminal l’idée que la violence est un moyen d’expression.

Peut-être, en notre absence, sortira la loi qui interdit l’alcool aux chasseurs. On pourra alors, avec la fausse ironie de la page 2 du « Canard Enchainé » questionner : avant la loi, les chasseurs pouvaient être alcoolisés ?       

16:56 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

05/01/2023

Quel dialigue intergénérationnel ?

Dans le contexte un peu grognon qui nous enserre,  pas ukrainien, ni iranienne,  j’ai donc peu de raisons de m’associer au concert ambiant. En outre, passées les agapes des fêtes, frugales mais abondantes, c’est le moment d’explorer les cadeaux reçus, parmi lesquels, bien sûr, des livres. Dont un sur l’Iran (au cas où j’oublierais). Du moins,  j’échappe à cette sorte de malédiction de Noel qui veut, nous dit-on, que 30 % des cadeaux repartent le lendemain vers « Le Bon Coin » ou un autre échangeur. Il faut être un peu bizarre d’utiliser ça comme gagne-pain !

Si j’ajoute le fait qu’on n’a pas brûlé ma voiture, selon cette détestable habitude qu’ont prise des excités les soirs de réveillon, j’ai tout lieu de d’aborder les soucis de 2023 avec un esprit serein. Ainsi même si la ristourne carburant s’arrête, l’âge de notre voiture, et surtout la notre, réduit l’amplitude de ses sorties à la portion congrue.

Les denrées qui ont le plus augmenté en cette fin d’année, caviar ou fraises, sont bannies depuis longtemps de notre réveillon. De toute façon, comme nous le rappellent ponctuellement nos proches, ayant eu la chance de vivre les « 30 glorieuses », je ne suis pas devenu riche à millions, mais parvient à la fin du mois, y compris celui  de décembre, sans trop d’angoisse.

Retraité depuis  longtemps, les bruits inquiétants émis à propos de ce système à réformer ne m’atteignent plus. Si je voulais vraiment chicaner un peu, je me plaindrais que les salariés peuvent obtenir des augmentations de salaires à cause de l’inflation mais les retraités n’ont pas de patron à implorer ou à agonir d’injures.

Assez heureux d’avoir passé cette vie au bon moment, d’avoir traversé Le Grand-Be avant que la marée ne le submerge, on peut penser aux jeunes qui vont souffrir de grosses difficultés. On essaie de  les aborder avec bienveillance, mais au contact, le dialogue est difficile car ils savent déjà tout. On a l’impression de gaspiller sa provision d’empathie.

En effet, selon une étude CSA d’octobre, les 13/17 ans s’informent à  3% par la presse papier. Et là, cause ou effet, des Cassandre nous disent qu’il n’y a plus d’intellectuels. L’absence qu’elles déplorent serait plutôt celles des grandes voix dont la pensée percute nos cerveaux sans se laisser attraper par un parti, une religion ou l’opinion. Stéphane Hessel, Simone Veil, auraient-ils figuré dans les réseaux sociaux ? C’est à 62% la source d’information de ces jeunes, selon cette même étude.   

15:47 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

08/12/2022

Vains bavardages et folles coquecigrues

J’évoquais récemment l’emblématique 110 K/H sur autoroute, qui permet d’économiser de l’essence, du CO2, et probablement quelques vies, mais pas à l’ordre du jour. D’abord, il ne faut pas « emmerder » les français. Mais surtout c’est la crainte d’un retour de flamme des gilets jaunes. Cet archipel de ronds-points divers n’a pas été en mesure de se fédérer pour émettre des propositions. Mais il a eu la capacité  de faire retoquer une loi, le piteux retour aux 90 K/H sur route.

Ce qui fédère ces sortes de résistants tient en un seul mot : Paris. Derrière ce vocable, on empile des députés qui votent des lois, mais pas toujours irréprochables, des ministres qui les appliquent mais démissionnent pour tricheries, des avocats experts en recours à reporter indéfiniment des accusations  avérées et des papesses médiatiques pour entretenir un entre soi confortable dans cette bulle quasi en apesanteur.

Dans le village jurassien  que je connais bien, on a du mal à s’émouvoir de l’augmentation du Pass Navigo pour autant qu’on sache de quoi il s’agit. Ici, quand on veut aller à la préfecture à 5 kms, on prend sa voiture, le seul moyen possible, en maugréant sur le prix du carburant.

Les « parisiens » essaient de remobiliser tout le pays pour les J.O. de Paris. Dans le même temps où on a violemment dénoncé les horreurs de la Coupe de foot,  s’apprêter à commettre les mêmes folies chez nous, ça interpelle ! Sauf peut-être à Paris la climatisation des stades !

Après l’été caniculaire et les inondations, on allait emporter toutes les adhésions à un grand plan pour le climat. Depuis, pas un instant sans qu’on nous assure la prime à 6000, voire à 7000 euros pour la voiture électrique. A 32000 euros pour une des moins chères, mon ami jurassien  bute sur le reste à charge.

Dans le Jura il fait aussi froid qu’à Paris et le villageois jurassien peut opter pour le dernier cri énergétique : la pompe à chaleur.  Mais il a beau empiler toutes les primes offertes, il n’a décidemment  pas le budget.

Enfin une concession à l’écologie : les pannes de courant promises pour débuter 2023. D’éventuelles, le minutage en est tellement précis qu’elles vont devenir réelles. Ce serait quasiment dommage qu’on les évite tant le soin mis à les prévoir est impressionnant. Pour une fois qu’on devance l’évènement !

Ce qui est dommage ici, c’est que l’effort n’est pas choisi, mais contraint. Il reste un petit os à ronger pour nos gilets jaunes. Dans les villes qui ont connu un regain d’écologie, s’il y a des sapins, ils seront enguirlandés à minima.

 

15:59 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)