22/02/2025
"Toujours plus" ... plus de quoi ?
Il y a déjà bien longtemps un journaliste avait écrit un pamphlet où il dénonçait cette manie de vouloir toujours accaparer plus que ce qu’on a déjà et dans tous les domaines. Une diatribe qui n’a pas percuté les esprits puisqu’aujourd’hui on continue d’en vouloir toujours davantage. Et ça commence tôt. C’est un souci finalement assez légitime qui pousse les parents à essayer de placer leurs enfants sur une orbite meilleure que la leur. La question est alors de quelle orbite s’agit-il.
Pas forcément champion raté ce père met une raquette de tennis dans les mains de son fils de 5 ans ne visant pas nécessairement à en faire un Pete Sempras mais au moins un champion national. Et pour cela on lui fait tenir ses 3 entrainements par semaine. Et le moindre tournoi de gamins même lointain le verra inscrit pour au moins fortifier son jeu.
Je viens de découvrir que ça existait : des salons de beauté réservés aux enfants. Qu’on perce quelques boutons d’acné, passe encore. Mais il s’agit d’affubler pour 140 € la séance des gamines de 10 ans de faux-cils, faux-ongles et d’autres tapes à l’œil. Il faudra que ces filles développent d’autres qualités faute de quoi elles partiront boiteuses dans la vie adulte.
Chez les adultes, ce n’est pas beaucoup mieux. Cet acteur renommé veut devenir chanteur. Ce hobereau de province vise la députation et pourquoi pas un ministère. Surtout si on est riche, il faut cravacher pour être plus riche que les autres à coups plus ou moins fourrés dans une bataille éperdue vers le podium du plus riche de la région, de la nation, du monde.
Elon Musk, déjà le plus riche du monde, s’est trouvé un plus : la politique. Et la puissance politique il l’a et il le montre. Dans le bureau ovale qu’il semble partager avec Trump, il est chez lui. Son fils peut tripoter la table présidentielle en familier. Dans le concours de stupidités avec le Président, il tient bien sa place. Bien sûr cela ne ravit pas tout le monde. Dans le seul registre où on pourrait l’atteindre, l’économique, il y a au moins un boycott des européens sur les voitures Tesla. Quelques-uns préfèrent afficher sur la voiture une pancarte précisant qu’ils l’avaient achetée avant les facéties du patron. Assez visionnaire je dois dire, je n’avais pas acheté de Tesla à aucun moment, un vrai acte de résistance.
09:43 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)
01/02/2025
"Et moi, et moi, et moi"
Je ne vous fais pas une révélation en disant qu’on assiste à un individualisme de plus en plus répandu. Et cet égotisme envahissant prend des proportions inquiétantes pour tout le monde.
On n’est pas certain d’être parvenu au pic de l’épidémie de grippe. Les statistiques nous disent qu’une personne à risque sur 2 n’est pas vaccinée et qu’aux urgences 80% des grippés ne sont pas vaccinés. Beaucoup de phrases commencent par « moi, je » pour énumérer des raisons spécieuses d’éviter le vaccin. On peut estimer qu’on a le droit d’affronter une grippe si on veut, mais on n’a pas le droit de distribuer ses microbes à ceux qui nous entourent.
Sur l’autoroute on annonçait un pic de pollution et l’obligation de rouler à 70 km/h. La file où nous nous trouvions qui respectait cette limite était doublée en permanence par des conducteurs qui se fichaient bien d’ajouter leur part de pollution et maintenaient leur 110 habituels.
Dans les féminicides encore trop fréquents on peut noter que le tireur est souvent l’ex- compagnon de la victime. Pour ces sortes de « moi, je » bardés de machisme, c’est une atteinte insupportable à leur virilité et leur puissance que d’être laissé en plan par une femme.
C’est l’idée de leur puissance qui anime les politiques jugés pour des violences sexuelles. Ces gens « éduqués » épargnant jusqu’alors un final meurtrier. On parle évidemment des gros bonnets. Mais presque chaque semaine c’est un maire de village qui s’est pris pour un roitelet qui se fait épingler.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche est le pape incontesté d’un égotisme proclamé. Il avait traité de noms injurieux des chefs d’état avec un total mépris des usages diplomatiques. Quand le pasteur avait rappelé lors de l’office suivant l’investiture le respect dû aux personnes différentes et pauvres, après avoir baissé la tête pendant le sermon, il avait répondu courageusement dans un tweet en l’injuriant. Il se demande d’ailleurs pourquoi on continue de l’embêter avec cette histoire d’actrice de porno. Il a payé, en dollars pas en remords, donc il est quitte.
Devant les ultras-tolérants qui jettent ces excès par-dessus l’épaule, je m’inquiète de cette dérive où la puissance notamment de l’argent autorise le mépris des autres. Si cette dangereuse évolution se poursuit le monde va fonctionner dans des pratiques plus bestiales qu’humaines. Encore que les bêtes montrent souvent des attitudes de compassion entre elles. Peu de différences entre nous et les gorilles ou les lions. Le mâle dominant a conquis sa place par la violence contre les autres mâles et doit l’exercer pour garder son statut. Les documentaires animaliers auront seulement besoin de changer les sujets.
15:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
25/01/2025
Les oies du Capitole
Vous ne vous attendiez pas, je suppose, à ce que je mêle mes bravos aux bruyants vivats qui saluaient l’investiture du président américain. Je m’offre même une petite pointe d’ironie pas très respectueuse, mais Trump l’est-il avec nous, en comparant ses supporters à un troupeau d’oies qui escaladaient le Capitole en 2020 au secours de leur héros.
Bête comme une oie dit-on chez nous. Dites-moi : est-ce qu’on fait preuve d’un minimum de raison quand on croit, après comptages et recomptages et vérifications, que Tromp aurait du gagner parce qu’il le dit. Et même malgré l’acceptation très marquante de la défaite par le vice-Président Mike Pence.
Pendant 4 ans ces escaladeurs de murailles que Trump nomme « les Patriotes », qu’il a d’ailleurs graciés, ont ruminé la revanche, boostés par des salves d’imprécations, d’invectives et de mensonges éhontés proférés par leur héros. C’est aujourd’hui le point d’orgue de cette reconquête triomphale, fêtée par des manifestations exubérantes et des chants entonnés à pleins poumons.
C’est aujourd’hui une autre revanche à quoi ne pensent guère tous ces gens. Les oies d’autrefois, les historiques, ont sauvé Rome d’une attaque nocturne menée par les gaulois. Celles d’aujourd’hui, sous la férule de Donald Imperator, vont cacarder fort sur ces gaulois qui en sont encore à soutenir leur antique Accord de Paris. Avec l’appui de l’homme le plus riche du monde, on a la toute puissance et on va régenter toute la planète, la débarrasser de ces entraves réglementaires qui empêchent de faire ce qu’on veut.
Et cette marche vers la liberté totale se fera avec l’aide de Dieu, cité par ce tout nouveau dévot à chaque paragraphe de son discours d’investiture. Un bel exemple des contorsions de pensée auxquelles peut se livrer un parpaillot avéré pour flatter ses ouailles. On comprend la vindicte de ces nouveaux dévots vis-à-vis de gaulois qui tolèrent, sans la moindre fatwa, qu’un certain Malka ait écrit « Le Droit d’emmerder Dieu ». Je crois que les évangélistes et autres croyants se demandent quand même si Dieu a vraiment envie de soutenir l’annexion du Groenland et le changement de nom du Golfe du Mexique. Il est vrai que son fils Jésus a dit « Bienheureux les pauvres en esprit »
16:55 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)