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12/09/2021

Tristes ondes

J’évoquais la semaine dernière cet incontournable rituel des journées d’été des partis, signe de  la rentrée politique, assortie de ces thèmes qui occupent les ondes. Y compris celui que je n’ai pas cité : une probable éruption de « gilets jaunes ». Des ondes moins bavardes sur ce qui peut bouillonner dans leur tête. Par exemple, au vu des augmentations du gaz, du carburant, le vrai souci de certains pour leur fin de mois. Une vraie inquiétude aussi du climat qu’on va laisser aux jeunes générations.

Sans en être fanatiques, beaucoup des « chers auditeurs » souhaiteraient retrouver les anciens débats où les rescapés des primaires, et leurs challengers, nous feraient part de leurs propositions sur ces sujets. Mais les maîtres des ondes n’ont plus de place à leur offrir. Il est nécessaire de caser la séquence « Messi ». Messi au P.S.G., Messi touche la pelouse du stade de France, Messi à Reims.

Pour ceux qui ont encore quelques réserves d’émotion, on est invités à pleurer avec cette jeune femme qui se lamente. A-t-elle perdu un être cher, subi un viol ? Non, elle « doit » se faire vacciner pour continuer à travailler. Des mauvais esprits comme le mien se disent que c’est dommage que certaines n’aient pas connu une petite période de talibans !

Nos précieuses ondes ont quand même de la place, beaucoup de place, pour dissiper nos trop-pleins d’émotion avec des jeux. On a en tête le très fameux remède : du pain et des jeux. Comme par chez nous, on ne manque plus de pain, on l’a remplacé par l’argent. Et on a l’argent, souvent faramineux, par les jeux. De quoi saliver, pour le petit peuple, de sommes presque à sa portée, pour oublier les millions de Messi.

17:17 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

02/09/2021

Il pleut bergère, rentre tes blancs moutons (chanson enfantine)

Nous étions quelques-uns ce mardi à faire notre rentrée dans la salle de sport enfin ré-ouverte. Passe sanitaire brandi, masque sur le nez pour l’entrée dans la salle, nous nous sommes abstenus de poignées de main, de bises, des pratiques antédiluviennes d’avant la guerre du Covid. Une rentrée très gentillette pour nous retraités avec  toutefois une question en fond de tableau : irons-nous, cette fois-ci, jusqu’au bout du trimestre ?

Question anodine par rapport à celles qu’ont du se poser les millions d’élèves en rentrée eux aussi. Aurai-je une année aussi décousue que l’an passé ? Est-ce que mon bac aura la même valeur qu’avant ? Je n’ai pas encore de jeune pousse prête à affronter les affres du C.P. J’ai donc de grandes réserves d’empathie pour mes enfants et petits-enfants qui vont probablement reprendre les navettes entre le « télé-travail » et le « présentiel ». Du moins ce travail leur offre des satisfactions, malheureusement  absentes chez ces nouveaux esclaves que sont les livreurs pour Amazon ou Uber.

Rentrée aussi des stations de radio et des chaînes TV. On va remettre au placard les 2èmes couteaux qui ont eu leur heure de gloire cet été et faire de la place aux journalistes-stars. Ils vont nous en faire des tonnes avec les balbutiements de la primaire à L.R., l’émiettement suicidaire de la gauche et quelques lézardes apparues dans le socle lepéniste. De quoi animer des apéros avec souvent une proposition : vous en reprendrez bien une dose, de gin, de punch ? A nous, les plus de 60 ans, Monsieur Veran propose : vous en reprendrez bien une dose, de Pfizer ?

Après les cohortes inusitées de vacanciers en montagne, béliers et brebis vont aussi en redescendre. Cette transhumance à l’envers sera moins festive qu’au printemps. Si ce n’était des bêtes, elles pourraient se dire : on a évité le loup encore cette année. Les pro-animalistes de la famille vont me reprendre en disant que les moutons éprouvent sûrement de la tristesse à l’idée de retrouver la plaine et leurs étables.

Un printemps pluvieux, un été caniculaire, que souhaiter pour cet automne. Même s’il ne se produit pas, on pourra toujours fredonner les 1ères strophes de « l’Eté indien ». On les a tous en tête depuis la musique et les paroles envoutantes de Joe Dassin.

15:17 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

26/08/2021

Garder le cap

Depuis quelques matins, en me rasant devant la glace, je repère le front  plissé d’un type qui file le mauvais coton d’une triste personne âgée. Je comprends moins les films parce que j’entends mal, des mots s’évanouissent quand j’en ai besoin, et surtout c’est la petite forme, pas tellement physiques, mes activités sportives m’ayant habitué à cette décrue. Mais plutôt une perte d’énergie qui me fait renoncer à des projets sur lesquels je me serais jeté avec délectation auparavant. Il ne manque plus qu’à se recroqueviller sous sa tente, et on s’embarque sur un chemin d’acariâtre.

Durant mes folles années d’adolescence, j’avais décidé que je mourrais à 30 ans. On a vu. Avec un peu plus de maturité, j’ai décidé que je fêterais au moins mes 90 ans. Mais balloté dans un flux de ruminations négatives, le chemin pour y parvenir risque de s’apparenter à un chemin de croix. Aurai-je la capacité de progresser à contre-courant ? Regardons les choses calmement.

D’abord, nous ne sommes pas malheureux. Certes, on ne fait pas partie des 10 % les plus riches, ni même des déciles suivants. Mais je suis assez riche pour payer des impôts et atteindre chaque fin de mois sans angoisse, et même ponctuée de quelques gâteries.

Notre maison est située dans un lieu semi-campagnard où la possibilité d’être victime innocente d’une balle perdue est extrêmement réduite. Nos voisins sont d’une grande gentillesse à notre égard. Ils nous ont soutenus lors du confinement et encore aujourd’hui, ils nous gâtent de haricots, de poires, de tomates. Et bio, avec ça !

Certes, on a aussi les 2 chiens dont les chants alternés ne nous séduisent guère. Mais sans eux, qui nous fournirait notre moment de grognonnerie nécessaire pour éviter l’ennui !

Notre famille fonctionne dans une certaine harmonie, ponctuée de quelques éruptions libératrices de pression. On n’est pas guetté en tous cas par un ennemi monstrueux susceptible de fondre sur nous et nous déstabiliser.

Mon épouse a écopé de divers handicaps, mais elle s’acquitte de ses activités avec courage et le plus de sérénité possible. J’ai la chance quant à moi de disposer d’assez de jus pour me livrer à diverses pratiques sportives auxquelles de plus jeunes ont du renoncer.

Et puis, il y a devant la porte notre condensé de vacances à roulettes qui nous emmène où on veut quand on veut. Qui n’est pas jaloux si on prend d’autres roulettes pour d’autres types de voyages.

L’addition de ces différents items donne un bilan plutôt positif qui ne nous rend pas forcément éligibles à un bonheur permanent. Mais, pour les années qui me restent à vivre, au moins jusqu’à 90 ans donc, j’ai décidé de garder mon esprit disponible à l’éclosion de petits bonheurs. Et cela aussi souvent que possible. Alors, rendez-vous demain devant ma glace !

17:16 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (2)