18/03/2021
Plus grave que le Covid, dont on guérira
Depuis quelques jours les journaux régionaux, à l’unisson des grands titres nationaux, affichent les mêmes « unes » se désolant, plus ou moins terrifiées, des meurtres d’adolescents. C’est bien sûr sidérant et choquant de ce que cela dit de notre société.
Au delà de notre effroi de citoyens, on peut penser au drame ineffaçable des parents de la victime, mais aussi celui du ou des auteurs dont la vie sera brisée si tôt. Naturellement, tout le monde a son mot à dire, pour déplorer, moins pour émettre des solutions, confondant LES jeunes avec CES jeunes, laissant couver une guerre prochaine des générations.
Bien que vieux, je n’entrerai pas dans cette querelle. D’abord parce que la pandémie a montré beaucoup de solidarité entre les uns et les autres. Et nous en avons bénéficié avec nos voisins pour qui nous serions un peu les grands-parents. Et après le petit-fils plus actif sur la 1ère vague, ils ont assuré d’eux-mêmes nos courses, y ajoutant parfois un bonus. Je sais un certain vin de noix dont les vertus euphorisantes ne sont plus à démontrer, sans même qu’on ait l’âme mélancolique.
Un contrat gagnant-gagnant s’établit quand la personne âgée a besoin des lumières d’un petit-fils ou petite-fille sur ces machines électroniques dont les divagations ne sont pas maitrisées par n’importe quel doigt. L’ancien voit son problème résolu et le jeune valorise ainsi son savoir.
Tous ces exemples me rendent peu adhérents à cette guerre qu’essaient de fomenter quelques attaques sur des blogs ou réseaux sociaux à l’adresse des « baby boomers » pour la survie desquels on aurait sacrifié les jeunes. D’abord parce qu’à mon avis la guerre mène rarement à la paix. Surtout toute mort, à quelque âge que ce soit, si on le peut, devrait être évitée.
Mais aussi celles des adolescents dans les bandes. C’est l’âge où opérer sa mue, s’extirper de l’enfance, chenille devenant papillon, nécessite d’être épaulé par un groupe, une bande. Mais on n’est plus aux bagarres gentillettes de la « Guerre des boutons ». Maintenant on déplore des morts. Ces ados dans leur parcours n’ont probablement pas connu les gestes qu’ils auraient attendus et ne trouvent plus leur place dans la société, dont ils se sentent exclus. Leur part d’animalité s’exprime alors sans référence aucune aux principes d’une société vis-à-vis de laquelle ils se sentent étrangers.
La prison ne sera sûrement pas le remède. Chaque adulte au moment opportun, parent, enseignant, animateur, doit montrer que l’ado a une place, même difficile, dans cette société. Enorme programme, pas même encore décidé et sûrement long, où on aura besoin de tous, jeunes et vieux, chacun porteur de codes, de langage, d’expérience, utiles, pour réintégrer les enfants perdus dans la grande famille humaine.
09:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2021
Et si on parlait d'autre chose
Tout le monde en a marre de ce Covid, avec ses variants, ses lieux de croissance inattendus et de toute la vie dont il nous prive. Ce qui me chagrine le plus avec lui, c’est la façon dont il accapare toute l’attention, son statut de monopole dans les medias et les conversations.
On pourrait se pencher sur d’autres sujets d’autant qu’avec le tandem maire-préfet installé sur le terrain on le maîtrise davantage. Par exemple est-ce qu’on avance sur le climat ? Vers combien de chômeurs allons-nous ? Quand et à quel niveau tomberont nos impôts pour résorber la monstrueuse dette ?
Nos préoccupations locales n’estompent pas toutes celles de la planète. Et notamment ce génocide perpétré envers les ouïgours. Dans un relatif silence sauf quelques voix isolées. Dont celle de l’eurodéputé Glucksmann associé à la réfugiée Dilnur Reyhan qui voudrait associer toute l’Europe, particulièrement les jeunes très concernés, à sa réprobation. Ou mieux à des actions.
Il faut aussi se préoccuper de la Birmanie récupérée par ses militaires. Ce pays nous parle particulièrement depuis ce voyage effectué avec notre fils quand nous pensions, comme tout le monde, que les soldats étaient rentrés dans leurs casernes. Ils matent aujourd’hui les manifestants comme à la guerre à balles réelles.
La liste est quasi infinie de toutes les questions que le virus ne devrait pas faire oublier, de Biden surveillé par son Congrès, de Johnson triomphant du Brexit grâce à sa vaccination, et du Yemen, du Brésil, et de presque toute la terre en proie à la violence.
Une autre pandémie pour oublier le Covid : la pneumopathie du cheval qui se répand en France et a déjà tué 8 de ces bêtes en Espagne. A propos d’équidés, dans la course à l’Elysée 2022, le cheval qui caracole : Eric Piolle, le Maire de Grenoble. Comme tous les collègues, à son avis, il coche toutes les cases. A mon avis, il lui faudra d’abord gagner la primaire écolo, puis, et bien… il verra. Plutôt que suivre les progrès du virus, du moins je pourrai suivre dans sa course élyséenne la progression du régional de l’étape.
11:02 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
04/03/2021
Impressions de post-Covid
J’avais l’intention de parler de mes sensations lorsqu’on a éprouvé ce fameux Covid. Il n’a pas attenté à ma vie mais, quelque temps, l’a bien déglinguée. Pour éclairer cet après, je me suis tourné vers tous les post-quelque chose.
IL y a déjà le postpartum où le ventre maternel doit se sentir libéré des kilos qui l’alourdissaient. Je n’insisterai pas sur ce point, n’ayant par nécessité des sensations que par oui-dire. Par contre, j’ai une vraie sympathie pour le postprandial. Quand un bon repas nous a mis dans une humeur heureuse et nous invite à une bonne sieste.
C’est justement un des gains les plus nets du post-Covid, d’avoir retrouvé l’appétit. Fini les 2 tranches de mandarine qu’on mettait des heures à avaler. Maintenant je mastique avec entrain tout ce qui arrive dans mon assiette. Et par bonheur, la cuisinière a décidé qu’on n’allait y mettre que du bon.
En dégustant ces bons aliments, je me dis que j’ai eu de la chance d’échapper à l’hôpital, le lot de quelques malheureux confrères. J’ai surtout évité une des séquelles répandues chez les anciens covidés : le virus qui traîne et supprime le goût, tellement précieux, pendant des semaines.
En fait, j’ai eu un virus qui m’a asséné un grand coup et qui a groupé ses malfaisances sur 2 semaines. Avec ce solde de tout compte, je reviens à la vie normale en m’étonnant à chaque instant de pouvoir réaliser des actes simples : préparer un jus d’orange, le petit déjeuner du matin. Il reste à marquer le clap de fin. Depuis un mois on n’a pas pris une seule goutte de vin, non par vertu, mais juste pas envie. Et alors, comme on se l’était promis, on a débouché ce dimanche une bouteille de jura dont on a dégusté chaque molécule. Je suis redevenu un vivant normal.
Le sort qui m’échoit maintenant : comme tous ceux qui ont échappé à un grand massacre, devenir un ancien combattant du Covid. Je n’aurai pas grand-chose à raconter. Tout à la joie d’être revenu parmi les vivants, je serai impavide face aux oreilles narquoises qui bouderont mes péripéties covidiennes.
09:22 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)