14/04/2021
J'apporterai le dessert
Depuis plusieurs mois, notre vocabulaire s’est enrichi de termes dont on avait peu l’usage : charge virale, taux d’incidence. Sans oublier la sarcopénie (perte des muscles) probable à faire des tours dans un cercle de 10 kms de rayon. Ce salmigondis médical cache mal la forêt d’expressions qu’on ne pratique plus. Parmi celles-ci, la très simple : « J’apporterai le dessert », qui marquait l’adhésion spontanée à une promesse de rencontre heureuse.
Ce n’est pas seulement l’expression qui a disparu mais avec elle les sérieux préparatifs qu’elle promettait. Avec une 1ère question : « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir leur faire » ? En effet, lui n’a pas aimé la tarte au citron, elle a une aversion pour la vanille, et je ne peux pas leur refaire la mousse au chocolat de la dernière fois.
Mes savoir-faire glanés chez ma belle-mère, ma mère ou simplement auprès de mon épouse composent un catalogue assez réduit. Aujourd’hui, j’aurais choisi la traditionnelle tarte aux pommes. L’empilement rigoureux des tranches donne déjà un aspect esthétique propre à titiller les papilles. Mais aussi ce soin minutieux permet aux hôtes de lire l’affection que je leur porte.
Rendus à l’invitation, on sait que nos hôtes n’ont pas fait un stage chez Bocuse. Mais on est sûrs que l’hôtesse a mijoté un « vrai plat du dimanche », que l’hôte a déniché une bonne bouteille et que cela va animer la rencontre. Ensuite il est assez habituel de s’extasier sur le dessert, une manière de mettre le point final aux échanges avant qu’ils ne soient trop animés.
On rêve bien sûr d’oublier bientôt le galimatias médical pour des conversations pleines de paysages, de visites, de projets. Nous attendons pour cela une vaccination générale qui nous remettra dans la vie et où nous pourrons redire : « J’apporterai le dessert » !
16:53 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2021
QU'allons-nous faire dans cette galère
Malgré les atermoiements de l’Agence mondiale antidopage et du C.I.O. tout le monde connait maintenant l’organisation d’état d’un système généralisé de dopage des athlètes russes pendant 20 ans. Mais le livre de Gregory Rodchenkov, qui en fut l’acteur principal, authentifie cette énorme tricherie, en précisant quelques moyens utilisés. Après les disparitions mystérieuses de quelques collègues, il se réfugie aux U.S.A. d’où il vient d’écrire ce brulot.
L’apothéose devait éclater aux jeux d’hiver de Sotchi en 2014. Poutine exigeait 30 médailles ( sous nandrolone et EPO, les fondeurs en ramèneront 33, dont 6 ou 7 retirées depuis les révélations du dopage). Ce qui me chagrine : le ski de fond tellement exigeant, j’en sais quelque chose, mais épanouissant, saboté pour de mauvaises raisons politico-médiatiques.
Le pire peut-être : les querelles entre agences antidopage, nationales et internationales ont produit le comble de l’hypocrisie. Le Tribunal arbitral du sport a repêché pour les championnats du monde de biathlon, parmi les athlètes russes non radiés à vie, quelques têtes qu’on a affublé d’un acronyme exotique, apparemment dérussifiés. Heureusement que devenus « propres », ils n’ont rien gagné. Quel hymne aurait-on trouvé pour les accompagner sur le podium !
Ces sanctions et amnisties provenant d’organismes officiels qui se tiraillent entre eux donnent l’impression d’un fameux panier de crabes. Du reste, sans aucun hasard, les divers responsables de ces instances sont en attente de procès ou déjà condamnés. Soit pour l’obtention d’une coupe du monde de foot au Quatar ou un Paris-Dakar en Arabie saoudite.
Le gros ennui, c’est que Paris a été se ficher dans cette galère avec les J.O. 2024 dont on se serait bien passé. Anne Hidalgo, qui était contre, malgré un caractère espagnol bien trempé, a changé d’avis et se réjouit de ce cadeau. Empéguée dans le marigot, elle va se réjouir des dépassements de budget, du salaire extravagant d’Estanguet, le chef du grand bazar, des chantiers en retard.
Et moi, que me reste-t-il à faire ? A part participer à la grande tambouille avec mes impôts. Je ne vais tout de même pas me réjouir des exploits des Kényans, qui ont toujours une bonne excuse d’être absents lors des contrôles inopinés. Il me reste à monter sur mes skis ou mon vélo et disperser toutes ces noires pensées au vent des cimes !
08:23 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (2)
01/04/2021
Je ne me sens pas vraiment bien dans le 21ème siècle
J’assume volontiers, aux yeux des nouvelles générations, un personnage de « vieux con » avec tous les poncifs qui vont avec : « de mon temps, les jeunes disaient bonjour et merci » ou bien « même au collège, je connaissais les protagonistes de la Guerre de 100 ans et je pouvais situer Terre Neuve ». Je ne suis pas en train d’instaurer un match entre les jeunes et les vieux, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que notre époque est assez ennuagée.
IL n’y a plus seulement les « bobos » pour se réclamer du bio. Mais on n’a pas assez expliqué aux paysans que faire du bio n’exonère pas de produire un fruit avec le goût et la saveur d’origine. Mon épouse avait acheté des pommes un peu riquiqui, un peu chères, mais bio. Ce qui n’a pas réjoui son palais et a donné au dernier déjeuner cette phrase : « elles sont moins mauvaises qu’hier ». On aura du mal à défendre la planète qu’avec des gestes quasi héroïques !
Je demeure étonné de ce qui est donné comme évident : dans les soirées licites ou souvent illicites, on boit beaucoup et on fume des joints. Encore étonné aussi de la statistique qui veut qu’un collégien sur 2 a touché, ou touche au cannabis. Et cette drogue, elle arrive comment ? il y faut des gens pour l’acheminer, le distribuer, la vendre. On parle de plusieurs milliards pour cette activité. On parlait volontiers dans les années 60-70, de la « loi du milieu » respectée et quasi respectable. Aujourd’hui, les querelles de territoires, et pas qu’à Marseille, se règlent à la kalach !
Une brève de salon pour finir. A la TV, on parle du chômage et de Pole-Emploi en moins d’une minute. Et pour suivre, plus de 4 minutes pour l’ouverture d’un camping dans les Landes. Avec photos des installations et l’interview obligée des 1ers campeurs qui n’avaient rien à dire sinon qu’ils étaient bien arrivés.
Ne pas s’étonner dans ces conditions qu’on aille chercher de l’info dans les réseaux sociaux où, à cause de cette pandémie, chacun s’est senti devenir médecin et de discourir à tout va. On ne peut donc guère s’étonner de cette « info » : 73% des français n’ont pas confiance dans le vaccin Astra Zeneca. Je n’ai ni l’âge, ni les moyens, mais franchement, je n’aurais pas envie de gouverner ce peuple-là.
Aussi bien, personne ne me le demande. Tranquillement retiré sous ma tente, je peux méditer sur les jours fastes passés. En tous cas, moi, je connais les protagonistes de la Guerre de 100 ans et je sais où se situe Terre Neuve !
17:11 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)