04/02/2021
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)
La pandémie qui a démoli tellement de gens et de comportements nous a du moins rappelé quelques évidences. Parmi celles-ci, l’idée qu’un homme n’est pas qu’un assemblage de muscles, d’os et d’hormones, mais que tout cela fonctionne, animé par l’esprit, la conscience. Que guérir un corps n’est pas seulement affaire de mécanique, de chimie, mais aussi d’une once d’humanité.
Beaucoup de citoyens élèvent la voix maintenant, et nous en avons été témoins pour des proches, et s’indignent de ne pas avoir pu être auprès d’un père, d’un conjoint dans ses dernières heures de vie. Chacun comprend la nécessité de mesures fortes pour éviter la contagion mais aurait aimé une interprétation plus humaine de ces instants douloureux.
Aussi bien, on peut se demander s’il y a beaucoup d’heures consacrées à la qualité du contact au cours de ces si longues années de formation d’un médecin. C’est laissé à la gouverne de chacun avec des doués et des peu-doués, ou réticents à ce qu’on ne peut pas ranger, classifier, quasi mécaniser. Dans mon parcours hospitalier, riches de rencontres avec des chirurgiens, je témoigne qu’avec un praticien doué d’empathie, on est plus incité à suivre ses conseils, bref, à adhérer au projet de guérison.
Les enseignants ont encore moins d’heures de formation. Au milieu du ressassage des disciplines à maitriser, il y a peu de temps pour vérifier que le candidat a des dispositions pour la pédagogie. Qui se déploiera –peut-être- avec l’expérience. Chacun se souvient de ce prof, pas forcément de lettres ou de philo, qui, par sa manière d’être, a illuminé un moment de notre scolarité et permis de croire à un avenir possible.
Les agents publics qui font dans le social sont souvent efficaces et souriants, soucieux de déméler votre problème. Il en est d’autres, les as du « copier-coller », qui guettent le mot-clé qui va déclencher la lettre-type vous renvoyant au mois prochain.
Chaque semaine, on apprend qu’une femme, un enfant, ont été battus souvent jusqu’à la mort. Souvent on apprend aussi qu’il avait eu des signalements aux « services sociaux ». Est-ce que dans ce cas un Cedric Herrou, par exemple, se serait laissé entortiller dans ses procédures pour ne rien faire?
Sans même le recours à des études qui le prouvent, on guérit plus vite et mieux avec un médecin qui explique, qui rassure, qui fait tout simplement preuve d’empathie. Tous ces mondes à notre service, enseignement, médical, social, sont toujours pourvus de moyens assez chiches. Ce devrait être le moment de sortir quelque chose qui ne demande pas d’années d’études, qui est gratuit : le sens de l’humain.
17:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/01/2021
On construit trop de murs et pas assez de ponts (Newton)
De Closets avait intitulé un de ses livres : « toujours plus ». Depuis ce titre, les choses ont plutôt empiré. Ce sont plus d’injures, plus de scandales, plus de violences. La sagesse populaire à laquelle j’ai été biberonné disait : « trop c’est trop » ! Même quand il s’agit d’être positif : « le mieux est l’ennemi du bien »
Ainsi l’ensemble des medias et les réseaux sociaux sont particulièrement prolixes quand ils s’adressent aux personnes qui estiment présenter des rondeurs trop voyantes. La variété des recettes ne manque pas d’étonner. Le résultat en tous cas, quand ça réussit, c’est de sculpter une silhouette qui a l’allure d’une asperge, (ou d’un haricot vert, d’ailleurs revendiqué par un couturier)
Un bel excès, dans la nourriture, nous est fourni par ceux qui adoptent le régime « vegan ». Retirer la viande de son alimentation se comprend. Mais lorsqu’on retire aussi le lait, le miel, les yaourts, on manque des vitamines essentielles D ou 12, qu’on ne trouve pas dans les végétaux. Et pour des gens qui se revendiquent « nature », il reste à avaler des pilules de compléments alimentaires !
La pandémie nous a aussi fourni son lot de prescriptions, d’injonctions édictées par une myriade d’experts médicaux, ou ainsi présentés. A tel point que tout un chacun s’est senti devenir un peu médecin. La télé, et les réseaux sociaux, jamais en retard sur le coup, nous ont inondés de recettes plus ou moins farfelues, eau de Javel, chloroquine, pas vraiment efficaces !
« Pendant les travaux, les affaires continuent ». Pendant la pandémie, la politique continue. Depuis l’assassinat du professeur de Conflans, fleurissent les discours sur la laïcité dans notre pays qui en a sans doute encore besoin. Là encore, des « laïcards » de combat dérapent sur l’esprit de la loi de 1905 au risque de développer les 2 blocs déjà existants qui s’injurient au lieu de débattre.
La belle illustration que la communication, même abondante, n’est pas information. Au vu de ces tsunamis de « nouvelles » chaotiques, on devrait s’aviser qu’un petit clic qui peut afficher des mots, des phrases, tout seul, c’est douteux. Et décider alors une pause dans le pianotage convulsif. On en profiterait pour réviser l’orthographe un peu abandonnée. Les journaux à nouveau écrits correctement, avec des faits plutôt que des rumeurs, ouvriraient les chantiers ouverts au débat.
10:02 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
20/01/2021
Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés (La Fontaine)
Nous vivons depuis un an sous la menace d’un virus, non seulement qui tue beaucoup de gens, pas seulement âgés, mais qui embrouille aussi l’esprit de chacun. On pense avec envie à la formule : « la télé rend fou », où on peut justement arrêter le supplice en appuyant sur le bouton « Stop ». On est dans la position très peu euphorique de la guêpe emprisonnée dans un bocal et qui se jette contre les parois sans espoir de se libérer.
Ceux qui détestent Macron ont là une bonne occasion, faute de pouvoir s’en prendre au virus, de couvrir d’anathèmes son gouvernement pour la gestion de la pandémie. Et ça fait du bien sur le moment, ça défoule et cela alimente l’espoir de le déloger en 2022. Parmi eux, beaucoup venus de la gauche savent que pour cela, il faudrait être présent au 2ème tour. Et les divers courants ne manquent pas d’incantations pour l’union mais peu font quelques pas en direction de sa réalisation.
La pandémie a illustré un fait. Depuis le souci de l’hygiène qu’elle a inculqué, on a moins connu de maladies de l’hiver et même une quasi disparition de la grippe. Voila un argument propre à booster le primat de l’écologie. Pour agir, il faut le pouvoir et les obligations décrites plus haut. Avec le cortège d’accords, de compromis, voire de bricolages auxquels ce mouvement est rétif.
En attendant, chacun peut conduire son petit chemin vers un meilleur respect de la nature, légumes près chez soi, usage du recyclage, promotion du vélo, etc…En croyant que les petits ruisseaux font les grandes rivières, on peut voir arriver une grande masse de convaincus, les éléments d’une révolution, poussant à accoucher d’une autre philosophie politique.
Avant la conversion de tous, le refoulement de tous les antis, il faudra beaucoup de temps. Après 8 ans de confinement pensionnaire, complétés de 2 ans de service militaire, avec mon épouse au parcours similaire, notre jeunesse nous a appris la patience. C’était alors une vertu. Le retour à des mœurs plus simples peut-il lui redonner des couleurs ?
15:43 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)